Liaison, 27 novembre 2003
Miser de façon ambitieuse sur l'éducation
Allocution livrée par Louis Taillefer à l'occasion de la remise
des Prix du Québec, le 18 novembre 2003, à Québec
Monsieur le Ministre, Madame la Ministre, membres du gouvernement,
mesdames, messieurs –
Je remercie le gouvernement du Québec pour le grand honneur qu'il me
fait et mon collègue André-Marie Tremblay pour avoir posé ma candidature.
Dans mes voyages au cœur de la matière, au monde de l'infiniment petit,
ces explorations de l'espace non pas interstellaire mais interatomique, à
la recherche de danses électroniques inconnues voire insoupçonnées, mon
plus grand plaisir a été de côtoyer des jeunes dans la vingtaine qui se
sont embarqués avec passion dans l'aventure scientifique. Leur
enthousiasme, leur engouement, leur perspicacité et leur créativité ont
toujours été à la source de mon inspiration. C'est véritablement à eux que
je dois la majorité de nos découvertes. À vous tous : merci.
Je conçois mon rôle de professeur à l'Université comme étant celui de
guider, puis d'accompagner mes étudiants sur leur parcours individuel de
chercheurs, de penseurs. Rien n'est plus émouvant à mon sens que l'envol,
en bout de ligne, d'un nouvel explorateur, fougueux et autonome, plein
d'idées et d'espoir. Si la recherche universitaire est si innovatrice,
c'est bel et bien grâce aux étudiants.
Dans le domaine de l'éducation, je suis tout aussi passionné par ce qui
se passe à l'autre bout du spectre, chez les enfants qui font leurs débuts
à l'école. En cela, j'accompagne ma conjointe, Louise Brisson, dans son
travail de bénévole engagée corps et âme dans le développement de la
petite école publique où vont nos enfants. Elle s'appelle Les Enfants de
la Terre. C'est l'école Rudolf Steiner de l'Estrie, sise à Waterville,
dans la campagne qui entoure Sherbrooke. On y enseigne selon les principes
de la pédagogie Waldorf, basée sur une approche artistique synchronisée au
rythme du développement humain.
J'aimerais ardemment vous encourager, chers membres de notre nouveau
gouvernement, à miser de façon ambitieuse sur l'éducation, à proclamer
haut et fort la priorité qu'est l'enfant d'aujourd'hui, adulte de demain.
Ayez le courage d'innover, en vous associant à vos principaux partenaires
à ce chapitre : les parents. Explorons ensemble les avenues les plus
prometteuses, les mieux adaptées aux besoins fondamentaux de la communauté
humaine.
Nous avons un défi collectif de la plus grande importance à relever :
celui de guider et d'accompagner nos jeunes pour qu'ils acquièrent les
forces de former une société plus civilisée que la nôtre – où harmonie
sociale et respect profond de la nature logeront non pas seulement à
l'enseigne de la tête et des mots mais aussi, indéfectiblement, à
l'enseigne du cœur et de l'action.
Telle était aussi, j'en suis convaincu, la vision du frère
Marie-Victorin.
Merci.
Louis Taillefer – Prix
Marie-Victorin 2003
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