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Ça va chauffer à l'Université!
CATHERINE LABRECQUE
Cet hiver, attendez-vous à ce que ça chauffe à l'Université. N'ayez
crainte, toute une équipe a mis au point son équipement, fait maintes
vérifications et a même déjà commencé à agir. Sept opérateurs se relaient
24 heures sur 24, 365 jours par année, dans une pièce peu connue de la
communauté universitaire, où ronronnent des appareils gigantesques, et qui
constitue un véritable carrefour pour les tuyaux qui emmagasinent l'énergie.
Cette même énergie circule dans les souterrains entre les pavillons et est
par la suite distribuée dans les salles de cours, les laboratoires, les
gymnases, les bureaux et les autres locaux. Sous forme de chaleur, cette
énergie assure le confort aux étudiantes et étudiants et au personnel à
l'intérieur de l'Université.
«Nous sommes au cœur de l'Université, constate l'opérateur Michel Bérubé
en pointant la salle de contrôle de la centrale d'énergie, qui est son lieu
de travail. Les gens qui se promènent sur le Campus principal ne remarquent
que la cheminée. Pourtant, ce qui se trouve dessous est à mes yeux bien plus
impressionnant», poursuit-il. Il a bien raison. Imaginez trois imposantes
chaudières. Des récipients où l'eau est transformée en vapeur à l'aide de
brûleurs. Les deux plus grosses chaudières, dotées de deux brûleurs chacune,
mesurent environ 4 m de largeur sur 6 m de longueur sur 7 m de hauteur. La
plus petite mesure 3 m de diamètre sur 7 m de longueur. Ces dernières, et
d'autres chaudières situées ailleurs sur les campus, ont un défi de taille :
chauffer 270 000 m2, répartis dans 63 immeubles sur le Campus principal et
sept immeubles sur le Campus de la santé. Habituellement, la période de
chauffage s'échelonne de la mi-octobre jusqu'au début de mai.
Comment se chauffe l'Université? Le Campus principal est chauffé à partir
de la centrale thermique. On y produit de la vapeur en brûlant
habituellement du gaz naturel ou de l'huile à chauffage, lorsqu'il manque de
gaz naturel. La vapeur ainsi produite est transportée par le biais des
conduites situées dans les différents tunnels vers les bâtiments où cette
vapeur est ensuite transformée en eau chaude à l'aide d'échangeurs de
chaleur. Cette eau chaude est par la suite transformée en air chaud par le
système de ventilation et les radiateurs muraux. L'eau condensée revient
finalement à la centrale et est réutilisée. La cheminée, d'une hauteur de
52 m, rejette dans l'atmosphère les gaz de combustion du gaz naturel,
principalement des vapeurs d'eau, dans le respect des normes du ministère de
l'Environnement. Au total, pour l'année 2002-2003, l'Université a utilisé
6 529 410 l d'eau pour le chauffage.
Température et facture élevées
En comparaison avec le secteur résidentiel, la facture de chauffage de
l'Université représente l'équivalent de 2035 maisons pour une année, soit
une dépense annuelle de 2,4 M$. La facture d'électricité annuelle est de
l'ordre de 2,3 M$ par année, soit l'équivalent de 2700 maisons
unifamiliales. Deux des chaudières peuvent produire 40 000 lb de vapeur en
une heure et l'autre en produit 20 000 dans le même temps. À la sortie des
plus grosses chaudières, la température s'élève à environ 600 °F
et à la sortie de la plus petite, elle frôle les 400 °F.
Le réseau de distribution de vapeur est d'une longueur d'environ trois
kilomètres. À l'origine, ce réseau était souterrain. Il a par la suite été
déplacé dans les tunnels afin de faciliter son entretien. Les conduites de
vapeur et de climatisation ont été installées dans les tunnels après la
construction de ceux-ci.
Marc Couture, chef de la centrale d'énergie et employé de l'Université
depuis 20 ans, veille sur l'équipe d'opérateurs et d'entretien de la
centrale. Cette équipe assure l'efficacité du chauffage en hiver ainsi que
de la climatisation en été. «Les opérateurs doivent être attentifs aux
bruits inattendus. Ils vérifient la présence de fuites, que ce soit de
vapeur, d'eau ou d'huile et assurent le bon fonctionnement des équipements;
ils doivent être consciencieux! Chaque jour, les employés d'entretien de la
section mécanique vérifient les équipements mécaniques du Campus principal
et du Campus de la santé. Depuis que je travaille ici, il n'est jamais
arrivé qu'il manque de chauffage sur le Campus», explique-t-il, en révélant
qu'en cas de pannes d'électricité, trois génératrices sont disponibles.
Appels d'urgence
De la salle de contrôle, les opérateurs reçoivent les appels
d'urgence qui signalent, par exemple, les dégâts d'eau ou les vitres cassées
des deux campus, les soirs, les fins de semaines et les jours fériés. Le
système informatique avertit les opérateurs de différents problèmes qui
surviennent dans les locaux de l'Université, comme les changements de
température. «Un soir, un signal indiquait qu'au laboratoire de
pharmacologie du Campus de la santé, la température était descendue sous la
normale. Lorsque nous avons avisé le gardien de sécurité, il était étonné de
savoir que notre système informatique nous permettait de connaître la cause
de ce refroidissement : une fenêtre ouverte!» Les employés de la centrale
d'énergie doivent ainsi analyser les causes de chacun des signaux d'alarme.
L'opérateur René Bilodeau se plaît à effectuer les tâches reliées à la fois
à la climatisation et au chauffage. «Il faut savoir travailler sous pression
lorsque c'est nécessaire et prendre des décisions rapidement pour assurer la
sécurité de tous!» Bref, c'est important de montrer de quel bois on se
chauffe!
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