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Liaison, 13 novembre 2003
Futur doyen d'une faculté en santé
CATHERINE LABRECQUE
Pour Réjean Hébert, devenir doyen de la Faculté de médecine
est sa façon de contribuer à diminuer la souffrance et la misère humaine.
Ces mêmes raisons l'ont motivé, il y a près de 30 ans, à commencer ses
études médicales dans cette faculté. Depuis, il affirme avoir une dette
envers la Faculté de médecine, qui a été le tremplin vers une carrière
captivante. C'est donc sous cet angle qu'il revient servir la Faculté de
médecine. Il se rappelle ses premiers jours à fréquenter les grands
auditoriums et confie qu'elle a bien changé. Il admet par contre qu'elle a
toujours su garder son sens de l'innovation. Et pendant son mandat de
quatre ans comme doyen, il promet qu'elle ne perdra pas cette vision de
vue.
«C'est une faculté en santé!», déclare d'emblée Réjean
Hébert. Il parle d'elle avec passion, connaît ses forces, entend diminuer
ses faiblesses et se l'approprie. Sa vision de la Faculté, les projets
qu'il entend mettre en place, Réjean Hébert les connaît du bout des
doigts. Regard allumé, il confie se sentir comme un cheval de course à la
ligne de départ, qui attend le signal lui permettant de foncer. Il devra
cependant patienter jusqu'au 1er janvier, date de son entrée en fonction.
Pressé de laisser ses activités de directeur scientifique de l'Institut du
vieillissement? Pas du tout : «Le Centre de recherche sur le
vieillissement est mon bébé. En 1988, lorsque je l'ai fondé, j'ai attiré
35 chercheurs à Sherbrooke, qui proviennent de 15 départements et de cinq
facultés. C'est un bel exemple de la collaboration interdisciplinaire que
je prône. Selon moi, bâtir une organisation signifie également bâtir sa
pérennité. Je considère que j'ai accompli mon travail puisque je ne me
suis pas rendu irremplaçable.»
Secret bien gardé
Selon le futur doyen, la Faculté mérite une meilleure
visibilité. «Elle est un secret bien gardé. Sa taille moyenne la condamne
à être continuellement innovante pour garder sa place en première ligne
avec les plus grosses facultés de médecine au Québec. En 1975, c'était la
première faculté à mettre en place l'exposition clinique précoce qui
permettait aux étudiants d'être en contact avec les patients dès la
première année de leurs études. En 1988, elle a encore innové en
implantant l'apprentissage par problème.» Dans les prochaines années, il
souhaite que l'enseignement numérique soit l'une des façons de maintenir
l'avant-gardisme de la Faculté.
Réjean Hébert a bien en tête le but premier de la Faculté
qu'il dirigera pendant les prochaines années : «Si l'objectif principal du
Centre de vieillissement était de favoriser l'autonomie des personnes
âgées, celui de la Faculté est de répondre aux besoins de la société, qui
a beaucoup d'attente envers les médecins. Je souhaite que la Faculté offre
des programmes qui forment des médecins du XXIe siècle, dotés de valeurs
humanistes, qui sauront découvrir de nouveaux traitements, offrir de
nouveaux services et trouver des solutions pour soulager la douleur et la
misère humaine», souligne-t-il.
Pour le futur, il voit une Faculté ouverte sur son réseau,
c'est-à-dire celui de la santé et celui de la région limitrophe. Une
faculté ouverte sur les autres facultés et centrée sur les besoins des
étudiantes et étudiants, afin de diminuer le stress et l'épuisement. Il
souhaite également opérer le virage technologique. L'enseignement à
distance, la télésurveillance et la modernisation des infrastructures fait
partie de son discours. Les défis sont nombreux. «Je souhaite pouvoir
gérer la croissance des admissions en médecine et en sciences infirmières
sans épuiser les ressources. Décentraliser certains programmes pour servir
des clientèles en région éloignée serait un moyen d'éviter de surcharger
les professeurs. Un autre défi est de conserver à la Faculté les
conditions favorables à la recherche afin que les étudiantes et étudiants
et les professeures et professeurs aient envie d'y poursuivre leurs
activités de recherche et d'y faire carrière à long terme. Je réfléchis
également à la création d'un nouveau programme de réadaptation. Sherbrooke
est la seule faculté de médecine au Québec à ne pas offrir un tel
programme au premier cycle.»
La place du vieillissement
Même s'il est impossible d'enlever l'intérêt qu'exerce le
vieillissement sur Réjean Hébert, celui-ci laisse partiellement de côté
son expertise : «Je consacrerai une journée par semaine à la recherche sur
le vieillissement. Je poursuivrai la direction du projet PRISMA, qui vise
le maintien de l'autonomie des personnes âgées. Cette étude évalue un
programme implanté dans trois régions de l'Estrie et englobe
1500 personnes âgées qui sont suivies pendant quatre ans», déclare-t-il.
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Réjean Hébert, actuellement directeur scientifique de
l'Institut du vieillissement des Instituts de recherche en santé du
Canada, sera le doyen de la Faculté de médecine à compter du 1er janvier
2004.
Photo SSE : Roger Lafontaine
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