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Liaison, 30 octobre  2003

 

 

Le professeur Ryszard Brzezinski en compagnie de Marie-Pierre Dubeau, Marie-Ève Lacombe-Harvey et Josée Lavoie (à droite) qui, toutes trois, l'ont eu comme professeur au baccalauréat et l'ont choisi comme directeur de thèse.

Photo SSE : Roger Lafontaine

 

 

Profession : ouvreur d'horizons

CHARLES VINCENT

Quand il est devenu professeur au Département de biologie, en 1985, Ryszard Brzezinski n'avait qu'une expérience limitée en enseignement universitaire. Il n'avait même jamais réfléchi au genre de professeur qu'il allait être ou qu'il souhaitait devenir, même s'il réalisait son plus grand rêve en suivant les traces de son père instituteur. C'est donc tout naturellement qu'il a développé un enseignement calqué sur celui des professeurs qu'il avait eus auparavant. Le résultat ne fut pas concluant, et fut même plutôt décevant. On lui reprocha une forme trop rigide et un ton monotone, bref une attitude qui créait une barrière entre le maître et ses élèves. Mais Ryszard Brzezinski rectifia le tir rapidement, au point de développer une méthode d'enseignement qui fait de lui l'un des professeurs les plus appréciés du Département de biologie.

Au cours des six dernières années, Ryszard Brzezinski a été nommé professeur de l'année à cinq reprises par les étudiants au baccalauréat en biologie. Sa recette? "Expliquer les choses compliquées au moyen de mots clairs", lance-t-il spontanément. Une explication qui trouve écho chez les étudiants. "Il est clair, net et précis, indique Geneviève Couture, étudiante à la maîtrise, inscrite en codirection avec lui. Il est patient, disponible et donne toujours des exemples concrets. Par exemple, plutôt que de parler de manière générale de l'ADN, il le fera en nous expliquant comment fonctionnent les tests de paternité." "C'est un passionné, renchérit Marie-Pierre Dubeau, elle aussi inscrite à la maîtrise avec lui. Il est intéressant et complet."

L'autoapprentissage assisté

"Lorsque je suis arrivé de Pologne, se rappelle le professeur Brzezinski, j'enseignais comme je l'avais vu faire à Varsovie ou à Rome, là où j'ai fait mes études universitaires. Il a fallu que je connaisse l'école québécoise par le biais de mes enfants pour comprendre à quel point ma façon d'enseigner ne cadrait pas avec la culture québécoise. En me plaçant sur un piédestal comme je le faisais, je coupais les ponts avec les étudiants." C'est ainsi que, petit à petit, Ryszard Brzezinski en est venu à mettre sur pied une façon d'enseigner particulière qui est devenue en quelque sorte sa marque de commerce. Cet enseignement, il l'a baptisé "l'autoapprentissage assisté". Une méthode qui, et c'est le moins qu'on puisse dire, fait l'unanimité auprès des étudiants.

L'autoapprentissage assisté repose sur une division tripartite du temps d'enseignement. D'abord, une séance magistrale en classe; l'occasion de passer très rapidement sur la matière. Ensuite, une "séance interactive" au cours de laquelle le professeur et ses assistants, des étudiantes et étudiants de deuxième et troisième cycles, circulent parmi les futurs bacheliers pour les aider à débroussailler la matière. "Quand on répond à leurs questions, on ne leur livre jamais l'ensemble de l'explication, explique le professeur. On mesure jusqu'où ils comprennent, on les débloque puis on les laisse à eux-mêmes. Ils doivent se rendre le plus loin possible par leurs propres efforts. Au besoin, on revient les voir pour leur donner de nouvelles pistes. Et ainsi de suite."

À ces deux volets s'ajoute un dernier, consacré à ce que le professeur appelle les "sujets spéciaux". Ryszard Brzezinski prend une heure chaque semaine pour présenter des cas concrets, pratiques, qui permettent aux étudiantes et étudiants de mieux assimiler la matière. "Mon objectif est d'ancrer la matière dans la réalité en proposant des sujets qui touchent les étudiants", explique-t-il. Par exemple, lorsqu'il aborde la génétique humaine, il le fait à travers les maladies héréditaires ou, quand vient le temps de parler de la génétique des populations, il prend comme exemple la population québécoise. Il n'hésite pas à aborder des sujets délicats, par exemple l'eugénisme économique et social. Une prestation qui lui a d'ailleurs valu une ovation, et qu'il se fait un devoir de redonner année après année.

Ouvrir les horizons

Quand on lui demande qu'est-ce qui le motive à promouvoir un tel enseignement, il répond du tac au tac l'ouverture d'esprit. Pour lui, l'enseignement ouvre les horizons. D'abord celui du professeur qui doit développer une maîtrise globale des sujets enseignés. "L'enseignement est sans doute la meilleure façon de se renouveler pour un professeur", ajoute-t-il. Ensuite, selon lui, l'enseignement doit avoir pour objectif premier d'élargir le champ de la pensée des étudiants. "Il faut bien les préparer pour le marché du travail, précise-t-il. On doit les outiller de manière à ce qu'ils soient capables d'apprendre par eux-mêmes dans des environnements différents. On doit les obliger à réfléchir par eux-mêmes, à composer avec les différentes situations."

C'est ainsi que pour le professeur Brzezinski, un bon étudiant sera quelqu'un "d'allumé", quelqu'un qui profite de son passage à l'université pour faire le plein de sa discipline. Mais, attention, celui-ci ne doit pas s'enfermer dans une tour d'ivoire. "Un bon étudiant est celui qui n'envisage pas ses études comme une boîte fermée, indique-t-il. Chaque discipline est en lien avec la réalité. Je me sers de cette dernière pour enseigner, mais cela joue également dans l'autre sens. Nous avons tous une responsabilité face au réel, celle de mettre à profit notre formation, nos talents, pour le bien-être collectif". Et, à ce propos, force est de reconnaître que Ryszard Brzezinski met de très belle façon ses propres talents à faire de sa profession celle d'ouvreur d'horizons.

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