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Liaison, 30 octobre  2003

 

 

Sara Bergevin et Anick Boilard reviennent
d'une expérience en droit humanitaire en Bolivie.

Photo SSE : Roger Lafontaine

 

 

En visite dans les pénitenciers de la Bolivie

CATHERINE LABRECQUE

Quatre étudiantes de la Faculté de droit ont passé l'été en Bolivie, multipliant les démarches pour s'introduire dans les pénitenciers. Après deux mois d'efforts, elles ont finalement réussi. Leur constat est désolant : des jeunes d'âge mineur enfermés dans des prisons surpeuplées, des enfants qui n'ont pas la chance d'aller à l'école puisqu'ils sont emprisonnés avec leur mère, des prisonniers victimes de lois qui vont à l'encontre des droits de l'homme. Rien pourtant pour décourager ces jeunes femmes passionnées par le droit humanitaire. Nalini Vaddapalli, Sara Bergevin, Valérie Mercier et Anick Boilard se sont envolées en juillet dans ce pays réputé pour sa production de coca, avec l'objectif d'améliorer les conditions de vie des jeunes d'âge mineur en pénitencier.

Un objectif difficile à atteindre en si peu de temps, comme s'en sont rapidement rendu compte les quatre aventurières. Plus d'un défi les attendait, comme l'explique Sara Bergevin : "Nous avons d'abord dû nous trouver un contact qui nous permettrait d'entrer à l'intérieur des pénitenciers. Cette étape passée, nous nous sommes aperçues que le système juridique ne met pas en pratique les lois concernant le droit des prisonniers". Elles ont pu faire cette constatation après avoir trouvé des textes juridiques à la Faculté de droit d'une université locale. Même si certaines des étudiantes maîtrisent assez bien la langue espagnole, se familiariser avec le langage juridique en espagnol était un véritable défi.

Avec l'aide financière de l'Office Québec Amérique pour la jeunesse et l'appui d'un organisme bolivien, le Centre d'études pour la justice et la participation, elles ont pu faire les premiers pas dans l'atteinte des objectifs de leur projet. "En résumé, nous voulons séparer les enfants des adultes dans les pénitenciers, ajouter des services tels que la possibilité de rencontrer un médecin et un travailleur social, ainsi que l'accès à l'éducation, d'abord pour les mineurs, et possiblement pour d'autres prisonniers", affirme Anick Boilard.

Elles ont constaté que plusieurs prisonniers étaient incarcérés à cause de l'application intransigeante de la loi américaine 1008, qui vise à réduire les plantations de coca. "Environ les trois quarts des détenus sont emprisonnés à cause de l'interprétation que les autorités font de cette loi sur le trafic de la drogue. Une personne arrêtée pour possession de drogue sera ainsi présumée coupable de trafic de drogue. Les prisonniers purgent des peines pour des crimes qu'ils n'ont pas tous commis. De plus, en Bolivie les accusés sont coupables jusqu'à preuve du contraire, n'ont pas droit à la liberté provisoire et doivent attendre leur sentence en prison", poursuit Anick Boilard.

Selon les étudiantes, les prisons boliviennes ressemblent à de petites sociétés. "Les prisonniers doivent payer leur emprisonnement. Les prisons contiennent des dépanneurs et des boutiques, des femmes font leur repas en commun et certaines suspendent même leurs vêtements sur des systèmes de corde à linge après la lessive! Plusieurs enfants de femmes emprisonnées ne sont pas encadrés et sont victimes d'abus. Les prisons que nous avons visitées sont surpeuplées et la drogue y circule facilement", relève Sara Bergevin. Heureusement, elles ont également noté de bons côtés : "Des formations en coiffure ou en esthétique sont offertes aux femmes emprisonnées en vue de favoriser leur réhabilitation. Lors de nos visites, les prisonniers se sont montrés coopératifs. Nous voulions les mettre au courant de leur droit afin de réduire les abus."

Même si deux mois et demi n'ont pas été suffisants pour obtenir les résultats souhaités, les quatre étudiantes demeurent tout de même optimistes et ne sont pas près d'abandonner les prisonniers de la Bolivie. "Nous avons commencé à amasser des fonds pour que deux de nous quatre retournent en Bolivie. Puisque nous avons déjà établi des contacts, nous économiserons alors du temps. Nous savons qu'il y a encore beaucoup à faire pour changer le système juridique", résument-elles.

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