Liaison, 16 octobre  2003

Mutations de l'image dans la littérature jeunesse

Dans le cadre de l'exposition Mutations de l'image dans la littérature jeunesse au Québec, qui présente plus de soixante-dix ouvrages, albums, bandes dessinées et documentaires à la Vitrine du Carrefour de l'information du 16 octobre au 2 novembre, quatre conférences sont proposées. L'image dans les mots et les mots dans l'image est présentée par Mireille Levert, le jeudi 16 octobre, à 16 h; Un parcours imagé révélateur. Les débuts de l'illustration québécoise du livre pour enfants : 1916 à 1970 est offerte par Francine Sarrasin, le vendredi 17 octobre, à 14 h; L'illustration de l'album pour enfants de 1970 à nos jours, est présentée par Françoise Lepage, le vendredi 17 octobre, dès 15 h; et La bande dessinée québécoise au cours du XXe siècle, est donnée par Michel Viau, le samedi 18 octobre, à 14 h.

L'image dans les mots.
Les mots dans l'image

En tant qu'illustratrice, Mireille Levert traduit d'abord et interprète les textes d'autres auteurs avec toute sa ferveur. Puis, elle découvre que la fiction possède un pouvoir de conviction bien supérieur à celui de l'explication. Il lui faut utiliser aussi les mots. Il s'agit donc de la description d'une démarche créatrice alliant à la fois la richesse d'évocation de l'image et celle des mots.

Diplômée en arts plastiques, Mireille Levert travaille en illustration depuis vingt ans. Elle est parmi les membres fondateurs de l'Association des illustrateurs du Québec. Spécialisée en illustration de livres pour enfants, elle a vu ses images remarquées et primées à plusieurs reprises : la Biennale internationale du livre pour enfants de Barcelone et le Prix du Gouverneur général du Canada, en 1993 et en 2001. Ses œuvres sont sélectionnées plusieurs fois et exposées tant au Québec et au Canada, qu'à travers l'Europe, les États-Unis et le Japon. Après avoir enseigné longtemps l'illustration, elle écrit et illustre ses propres histoires depuis quelques années.

Un parcours imagé révélateur. Les débuts de l'illustration québécoise du livre pour enfants : 1916 à 1970

À partir de documents iconographiques reproduits en diapositives, Francine Sarrasin propose l'analyse d'œuvres permettant de mieux cerner le pouvoir de l'image et son rapport avec le texte qu'elle accompagne. Du roman historique au conte illustré, les illustrations serviront de points d'ancrage à l'analyse en mettant en évidence le travail de nombreux artistes tels que Jean-Baptiste Lagacé, James McIsaac, Edmond-Joseph Massicotte, Henri Beaulac, Cécile Chabot, Guy Boulizon, Jean Letarte, Frédéric Back, Guy Gaucher…

Bachelière en musique et docteure en histoire de l'art, Francine Sarrasin a enseigné ces disciplines ainsi que les arts plastiques. Elle est commissaire d'une exposition d'illustrations originales de livres pour enfants La griffe québécoise dans l'illustration du livre pour enfants au Québec, elle en a aussi écrit le catalogue. En plus de sa chronique régulière sur l'illustration dans la revue Lurelu, Francine Sarrasin est l'auteure d'un essai sur le travail de Michèle Lemieux (Double espace. 400 coups, 1997) et travaille actuellement à la rédaction d'une histoire de l'illustration du livre pour enfants au Québec. Elle a fondé en 1987 la compagnie de circuits culturels Les beaux détours qui propose des activités portant sur l'art et la culture d'ici ou d'ailleurs.

L'illustration de l'album pour enfants de 1970 à nos jours

Il suffit de remonter trente ans en arrière pour voir combien l'illustration de l'album pour enfants a évolué, de la redondance d'hier à la subtilité des magnifiques albums d'aujourd'hui. La conférence se déroulera autour de deux axes : tout d'abord, elle mettra en relief les principales facettes de l'évolution, qui se manifestent dans la conception que l'on se fait de l'enfant, dans les techniques d'illustration et dans les rapports du texte et de l'image. En second lieu, une approche plus pratique portera sur les aspects constitutifs de l'image contemporaine, sur leur signification et leur pouvoir d'expression. Cette partie vise essentiellement à affiner le regard et les capacités d'évaluation de celles et de ceux qui s'intéressent à la culture de l'enfance.

Françoise Lepage a enseigné la littérature pour la jeunesse à l'Université d'Ottawa. Elle est l'auteure de nombreux articles en ce domaine et de plusieurs ouvrages, dont une histoire de la littérature pour la jeunesse (Québec et francophonies du Canada, David, 2000), une étude sur Daniel Mativat (David, 2003) et une biographie de Paule Daveluy (actuellement sous presse, à paraître chez Pierre Tisseyre). Elle a également été directrice éditoriale d'un collectif paru en 2003, aux Éditions Fides, intitulé La littérature pour la jeunesse (1970 - 2000). Depuis 2003, elle se consacre à l'écriture et à la littérature comme essayiste, critique littéraire, romancière pour la jeunesse (deux romans publiés aux Éditions L'Interligne), conférencière et directrice de collections.

La bande dessinée québécoise au cours du XXe siècle

Bien que sa reconnaissance soit récente, la bande dessinée québécoise existe depuis plus d'un siècle. De nombreuses BD muettes, ou avec texte sous l'image, ont été publiées dès les années 1880 et la première décennie du XXe siècle est considérée comme l'âge d'or de la bande dessinée québécoise. C'est à la découverte de ces BD oubliées ainsi qu'à un survol de la production des 100 dernières années que les auditeurs sont conviés par le conférencier Michel Viau.

Diplômé en arts plastiques, design graphique, puis en études littéraires, Michel Viau est passionné de bandes dessinées. Il commence en 1996 la rédaction d'une histoire de la bande dessinée québécoise. Un premier volet paraît en 1999, BDQ : Répertoire des publications de bandes dessinées au Québec des origines à nos jours. Il collabore au site Internet BDQuébec – où il s'occupe de la section historique – ainsi qu'aux revues Zine Zag et MensuHell. Depuis novembre 2001, il est également rédacteur en chef du magazine d'humour Safarir.

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