8 juillet 2004 (no 20)
10 juin 2004 (no 19)
20 mai 2004 (no 18)
29 avril 2004 (no 17)
8 avril 2004 (no 16)
18 mars 2004 (no 15)
4 mars 2004 (no 14)
19 février 2004 (no 13)
4 février 2004 (no 12)
22 janvier 2004 (no 11)
8 janvier 2004 (no 10)
11 décembre 2003 (no 9)
27 novembre 2003 (no 8)
13 novembre 2003 (no 7)
30 octobre 2003 (no 6)
16 octobre 2003 (no 5)
>2 octobre 2003 (no 4)
18 septembre 2003 (no 3)
4 septembre 2003 (no 2)
21 août 2003 (no 1)
1993-1994 à 2003-2004

Liaison région

Calendrier des parutions 2004-2005

Liaison sort du campus
Liaison a besoin de vous
Liaison vous rend service
Liaison vous publie
Liaison parle de vous

L'équipe de Liaison
Information sur Liaison
Pour nous joindre


 

 


 

Liaison, 2 octobre  2003

Pourquoi Mars fascine tant

Spécialiste invité : Jean de Lafontaine, professeur de génie informatique

Qu'est-ce qui explique, selon vous, que l'intérêt à l'égard de Mars, qui a toujours été réel, s'est accru au cours des dernières années?

L'intérêt des agences spatiales pour Mars vient surtout de son attrait scientifique. Contrairement à ce qu'on connaît des autres astres près de nous, l'atmosphère de Mars, ses conditions climatiques et les traces laissées à sa surface – possiblement des écoulements d'eau – donnent aux scientifiques certaines raisons de croire qu'il y aurait, ou qu'il pourrait y avoir eu, une forme de vie sur cette planète. Sa relative proximité de la Terre est aussi un atout : dans les meilleures conditions qui se répètent tous les 26 mois environ, un vaisseau prend de 6 à 8 mois à s'y rendre. Le nombre croissant de missions récentes vers Mars est sans doute aussi lié au fait que le dernier grand projet spatial – la station orbitale – entrera bientôt dans sa phase d'utilisation et que les ressources de ces mêmes agences spatiales sont maintenant redirigées vers ce prochain défi.

Quels sont les objectifs de l'exploration martienne?

Jusqu'à ce jour, les missions vers Mars avaient pour objectif l'observation à partir d'orbites ou de sites d'atterrissages sécuritaires pour fin de cartographie et de reconnaissance. Les prochaines missions (2003 à 2009) visent l'analyse robotisée de la surface et du sous-sol, à la recherche de traces de vie, dans des endroits plus accidentés – falaises, cratères, lieux rocailleux – dont la qualité scientifique est hautement plus importante que celle des sites plus uniformes d'autrefois. À moyen terme (à partir de 2011 ou 2013), on prévoit ramener des échantillons vers la Terre pour les analyser dans nos laboratoires. À plus long terme (2025 à 2030), certaines organisations planifient une présence humaine sur Mars…

Quel est le rôle du Canada dans cette exploration?

Traditionnellement, et à cause de ses faibles budgets, le Canada collabore à des missions spatiales internationales en fournissant un des éléments essentiels à la mission. Cela lui donne accès à tous les résultats scientifiques. Le Canada a déjà fourni à une mission martienne un instrument de mesure scientifique : le Thermal Plasma Analyser fabriqué par l'Université de Calgary est actuellement en route vers Mars à bord de la sonde japonaise Nozomi. L'Agence spatiale canadienne (ASC) et l'Agence spatiale européenne (ESA) investissent actuellement dans le développement d'un instrument de vol entièrement canadien, le système LAPS (LIDAR-based Autonomous Planetary Landing System). Celui-ci permettra à un vaisseau d'atterrir de façon sécuritaire et autonome sur les futurs sites accidentés de la planète. Les sociétés torontoises OPTECH et MDRobotics (maître d'œuvre du bras spatial canadien) fabriquent le capteur principal de LAPS, un LIDAR, sorte de radar à base de faisceau laser. En parallèle, la société NGC Aérospatiale de North Hatley et l'Université de Sherbrooke y intègrent les logiciels "intelligents" qui permettent de reconnaître les obstacles à la surface de Mars, de les éviter et de guider le vaisseau vers le meilleur site d'atterrissage, sur le rebord d'un cratère ou au pied d'une falaise. Des tests du LIDAR sur un terrain martien simulé sont actuellement en préparation dans le groupe de recherche SIgMA du Département de génie électrique et de génie informatique de l'UdeS.

Que pensez-vous que Mars peut nous apprendre?

On peut facilement interpoler entre deux points, voire extrapoler; il est plus difficile de le faire quand on ne connaît qu'un seul des points! Nous connaissons relativement bien notre planète mais pas autant nos voisines. Selon les spécialistes dans le domaine, l'étude de la planète Mars permettrait de mieux comprendre la formation du système solaire, de mieux situer l'évolution de la Terre dans ce contexte et peut-être de mieux comprendre les origines de la vie sur Terre. Mars présente beaucoup de similarités avec la Terre. Il y a d'ailleurs deux sites dans le Grand Nord canadien, dont les caractéristiques sont analogues à celles qu'ont trouve sur Mars, et qui sont actuellement étudiés et utilisés par les scientifiques en préparation des futures missions d'exploration.

Vous parlez de "présence sur Mars". Que nous apporterait une éventuelle colonisation de l'espace?

Les rêveurs d'autrefois et les penseurs d'aujourd'hui y voient la solution au problème de l'éventuelle surpopulation et au manque de ressources sur la Terre. D'autres y voient l'évolution naturelle de l'humanité : "La Terre est le berceau de l'humanité, mais l'humanité ne restera pas éternellement dans son berceau", comme il a déjà été dit. D'ici à ce que la technologie spatiale permette cette colonisation, l'exploration spatiale par l'entremise de vaisseaux spatiaux autonomes et intelligents reste la méthode la moins coûteuse et la moins risquée de satisfaire notre soif de découvrir et notre désir de connaître notre place dans l'univers. L'UdeS et le groupe SIgMA y contribuent activement!

Propos recueillis par : CHARLES VINCENT

Retour à la une

 

LIAISON est une
publication de
l'Université
de Sherbrooke

 

Rédacteur en chef :
Charles Vincent

Local F1-113,
Pavillon J.-S.-Bourque

(819) 821-7388

Liaison@USherbrooke.ca