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Liaison, 2 octobre 2003
L'Observatoire accueille son premier directeur
Un an après sa création, l'Observatoire de l'environnement et du
développement durable accueille son premier directeur. Olivier Thomas
dirigera le réseau formé d'environ 150 personnes, dont une cinquantaine de
professeurs, qui s'intéressent aux questions environnementales complexes.
Olivier Thomas a la ferme intention de dynamiser l'Observatoire et
d'accroître la synergie entre les chercheuses et chercheurs afin de trouver
des solutions aux problématiques telles que la gestion de l'eau ou des
résidus, la sauvegarde de la biodiversité, l'impact des technologies sur
l'environnement. Fraîchement arrivé d'Europe, ce directeur scientifique a
l'âme d'un bâtisseur. Pour lui, la préservation de l'environnement est un
mode de vie davantage qu'une préoccupation professionnelle.
CATHERINE LABRECQUE
Arrivé le premier septembre à Sherbrooke, Olivier Thomas est originaire
de Grenoble, dans les Alpes, où on lui a transmis une culture consciencieuse
quant au respect de la nature et à la préservation de l'environnement. Cette
culture l'amène, par exemple, à ramasser des déchets dispersés sur les
espaces verts du Campus et l'a guidé, il y a 30 ans, à faire carrière dans
un domaine innovateur à l'époque : l'environnement.
Olivier Thomas est titulaire d'un doctorat d'État ès Sciences physiques,
d'un doctorat de 3e cycle en chimie analytique, d'un diplôme d'expert en
prévention et traitement des nuisances, d'une maîtrise de sciences et
techniques en génie de l'environnement air et eau de l'Université de Savoie.
Il a travaillé à l'Université de Savoie, à Chambéry, à l'Université de
Provence, à Marseille, et à l'École des Mines, à Alès, où il était directeur
du Laboratoire génie et environnement industriel. Il apporte maintenant son
expertise à l'Université de Sherbrooke.
Accroître la synergie
Quel est le principal défi relié à sa nouvelle fonction? "Faire
travailler ensemble des gens qui n'ont pas trop l'habitude de le faire",
mentionne-t-il. La synergie constitue selon lui un des éléments qui
contribueront au rayonnement de l'Observatoire. Il entend s'y consacrer
entièrement pour arriver à ses fins. Il a déjà ses aspirations : "Dans un
an, je vois un Observatoire actif, avec une dizaine de projets enclenchés,
dont deux ou trois à l'international. Un observatoire jouissant d'une
visibilité accrue à l'extérieur de la région, qui contribuera au rayonnement
du Centre de formation en environnement et qui pourrait accueillir de
nouvelles entreprises du domaine de l'environnement et du développement
durable."
Afin de concrétiser ses souhaits, Olivier Thomas travaille à faire
connaître ses projets aux intervenants concernés : "J'entre en contact avec
les partenaires industriels, gouvernementaux, les chercheuses et chercheurs
de l'Université Bishop's, du Collège Champlain et des trois campus." Et bien
sûr, il mijote des projets.
Un de ceux-là concerne une dizaine de personnes de l'Observatoire qui
œuvrent, entre autres, dans les domaines de la biologie, de l'écologie, de
la philosophie, de l'économie et de la gestion. Ces personnes collaborent
avec une grande entreprise internationale afin de mesurer l'impact de ses
activités sur la biodiversité.
Gouvernance de l'eau
Un autre projet, né l'an dernier du souhait de chercheuses et chercheurs
en sciences humaines de contribuer aux activités de recherche de
l'Observatoire, a été financé récemment. Le projet Éthique et
transdisciplinarité en gouvernance de l'eau a obtenu en juin une subvention
de 135 000 $ du Fonds québécois de la recherche sur la société et la
culture. Dirigé par Alain Létourneau, professeur à la Faculté de théologie,
d'éthique et de philosophie, ce projet regroupe des chercheuses et
chercheurs provenant des domaines comme le droit, l'économie,
l'administration et la géographie. Il vise à soutenir les démarches autour
de la gouvernance de l'eau par bassins versants, nouvelle approche visant à
responsabiliser les acteurs à l'égard de cette ressource vitale. "L'équipe
transdisciplinaire tiendra compte notamment des aspects réglementaires,
financiers, communicationnels et éthiques. Les chercheuses et chercheurs
tenteront d'apporter des outils afin d'aider les divers utilisateurs de
l'eau comme les producteurs agricoles, les riverains, les groupes
environnementaux, les municipalités et les industriels. Ces derniers sont
invités à se réunir autour d'un comité de bassin versant. Il en existe un
pour la rivière Saint-François", souligne Alain Létourneau.
Alors qu'Olivier Thomas travaillait en Europe, il a démarré un projet
financé par la Commission européenne, qui associe 40 partenaires de 20 pays.
Il en est maintenant le représentant canadien. Ce projet vise à démontrer
l'intérêt des méthodes rapides de mesure de la qualité des eaux et réunit
des chercheuses et chercheurs de différentes disciplines. Par exemple, ceux
de génie se pencheront sur la conception d'appareils tandis que ceux de
droit s'occuperont du volet réglementaire; les personnes spécialisées en
sociologie veilleront à ce que les méthodes soient facilement acceptées par
la communauté et celles qui sont versées en administration géreront le volet
administratif.
Ces projets s'inscrivent dans les six axes de travail de
l'Observatoire : compréhension, suivi et intégrité des écosystèmes
terrestres; gestion intégrée de l'eau; changements dans l'environnement,
innovations, technologies, risques et impacts; gestion intégrée des résidus;
gestion de l'énergie, et développement durable.
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Olivier Thomas, le premier directeur de l'Observatoire de
l'environnement et du développement durable, est à la tête d'un
réseau transdisciplinaire de près de 150 chercheuses et chercheurs
qui se penchent sur des questions environnementales complexes.
Photo SSE : Roger Lafontaine |