Liaison, 2 octobre 2003
En attendant l’hiver…
Collaboration spéciale :
Benoît Lavallée, étudiant à
la maîtrise en management
Je m’appelle
Benoît Lavallée; je suis un étudiant français de 22 ans, originaire de
Paris. Dans le cadre des accords de la CREPUQ et d’une entente entre la
France et le Québec, j’ai la chance d’effectuer ma maîtrise en management
du sport dans le cadre d’un échange avec l’Université de Sherbrooke.
Conscient de l’expérience unique qui s’offrait à moi, et emballé par
l’idée d’étudier à l’étranger, je n’ai pas hésité une seconde lorsque l’on
m’a proposé de partir étudier 8 mois au Québec.
Jeudi 21 août, départ difficile de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaule.
Les derniers instants passés en famille deviennent pesants et émouvants.
L’aventure que je vais vivre s’annonce unique, mais ces moments difficiles
me font oublier momentanément la belle histoire qui m’attend. Les yeux
humides et le cœur lourd, j’abandonne proches et vie quotidienne. En
montant dans l’avion, les idées se bousculent dans ma tête. Tour à tour,
je suis gagné par la tristesse et l’amertume. Puis, le voyage avançant,
mes pensées s’éclaircissent et l’excitation du séjour reprend le dessus.
Sept heures de vol plus tard, atterrissage sur le sol canadien à Montréal.
Après deux heures de formalités avec les douanes et les services
d’immigration du Canada et du Québec, je récupère enfin mes bagages et
quitte l’aéroport de Dorval. Mais le voyage ne s’arrête pas là. Il faudra
encore emprunter le taxi et le métro montréalais puis prendre un autocar
pour me rendre à Sherbrooke. Malgré la fatigue des 14 heures de voyage, je
suis heureux d’être là, pressé de découvrir ma ville d’adoption…
Les gens rencontrés depuis mon arrivée sont d’une gentillesse
déconcertante. Prêts à rendre tous les services. Le personnel de
l’Université est également très accueillant. Les formalités
administratives n’en semblent que plus faciles. Les Québécois, fiers
d’être francophones, défendent remarquablement la langue française face à
la pression anglophone. À travers les rencontres, les discussions, je suis
constamment fasciné par cette volonté de reconnaissance et d’identité
propre du Québec. Le choc culturel? Vite arrivé, mais vite dépassé.
En classe, certaines habitudes me surprennent au début, comme tutoyer
les professeurs ou encore manger pendant le cours. Ce qui passerait en
France pour un manque de politesse, a lieu ici le plus simplement du monde
avec beaucoup de respect.
Après un mois à Sherbrooke, je commence à avoir de nombreux repères en
ville et sur le Campus, comme si je vivais ici depuis plus longtemps.
L’acclimatation puis l’appropriation des différents lieux de cette
nouvelle vie se sont effectuées plus vite que je l’espérais. Les seules
choses qui me différencient peut-être encore d’un étudiant québécois sont
les heures des repas et notre éternel accent qui vous fait tant rire!
Côté sport, à l’issue des sélections de la rentrée, j’ai intégré
l’équipe universitaire de badminton. Je suis fier de pouvoir défendre les
couleurs du Vert & Or. Le Complexe sportif est vraiment impressionnant,
tant par la taille de ses structures que par son organisation et par les
services proposés. La place réservée au sport, à la culture et à
l’expression des étudiants de manière générale est incroyable.
Lors de la rentrée universitaire organisée au Centre culturel, je me
suis rendu compte de la multitude d’activités que l’on peut trouver sur le
Campus. Associations étrangères, religieuses, politiques, sportives,
culturelles, étudiantes, entrepreneuriales, environnementales… Il y en a
pour tous les goûts et de toutes les couleurs. Du Club de photo au journal
étudiant, en passant par l’Association des protestants luthériens, le Club
de jeux de rôles ou la radio étudiante, les possibilités d’occupation sont
infinies.
Avec des étudiants français également en échange, nous avons repris
l’Association des étudiants français de l’Université de Sherbrooke. L’AEFUS
a pour objectif de faire découvrir aux étudiants étrangers, la culture
québécoise à travers des évènements et des sorties (match de hockey,
carnaval de Québec, chiens de traîneau, cabane à sucre traditionnelle…).
Malgré un premier contact plutôt sympathique et courtois, il m’est
apparu assez difficile de me lier d’amitié avec les étudiants québécois.
Je pense et j’espère que cela changera au fil du temps. Peut-être suis-je
trop exigeant et pressé, étant donné la courte période depuis laquelle je
suis ici.
Je profite des fins de semaine pour voyager avec d’autres étudiants à
travers la province québécoise. Depuis mon arrivée, j’ai découvert le lac
Memphrémagog, le mont Orford, la Gorge de Coaticook, les villes de
Montréal, Québec et Tadoussac (il semble incontournable pour les Français
d’aller voir les baleines!).
J’aime beaucoup le Québec; les paysages rencontrés sont vraiment
somptueux. Le relief est assez montagneux bien que les dénivelés soient
faibles. Les forêts à perte de vue sont encore d’un vert éclatant. Les
immenses lacs sont bordés de jolies maisons en bois. La nature semble être
préservée et énormément respectée par la population québécoise.
J’attends avec impatience les couleurs de l’automne, mais redoute déjà
un peu l’hiver. J’imagine encore mal l’Université sous la neige par -20°C
(si ce n’est -30 ou -40) malgré tout ce que j’ai pu entendre dire. Pour
l’instant, je profite des dernières journées chaudes et ensoleillées.
Je ne pense pas me tromper en avançant que les étudiants français se
sentent bien sur le Campus. L’atmosphère qui y règne est conviviale et le
cadre très agréable pour travailler. Je suis content d’être ici et je
trouve qu’il fait bon d’étudier à l’Université de Sherbrooke.
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