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Liaison, 18 septembre  2003

Recherche en sciences humaines et sociales

Une croissance exceptionnelle

Depuis un an, la recherche en sciences humaines et sociales (SHS) connaît une expansion sans précédent à l'Université. En 2002-2003, selon le Système d'information sur la recherche universitaire (SIRU) du gouvernement du Québec, la valeur totale des revenus de recherche, des subventions et des contrats accordés dans ce secteur à des chercheuses et chercheurs de l'Université a connu une hausse de plus de 50 %. Ces montants totalisent environ 12 M $, soit quelque 6 M $ de plus que l'année précédente. Il n'y a pas que le financement qui croît. En plus des deux chaires de recherche du Canada qu'elle compte, l'Université héberge maintenant 24 équipes de recherche en SHS, constituées d'environ 150 chercheuses et chercheurs provenant de six facultés.

CHARLES VINCENT

Plusieurs facteurs expliquent cette hausse. Le regroupement de chercheuses et chercheurs en SHS, sous l'impulsion des organismes de financement, a favorisé une synergie et une mise en commun d'idées prometteuses. On note également une préoccupation de plus en plus affirmée des chercheuses et chercheurs pour des sujets actuels et une volonté d'avoir un impact mesurable sur la société. On le constate par la multiplication des recherches en partenariat avec le milieu ou par l'augmentation des "recherches-action".

La majorité de ces chercheuses et chercheurs dynamiques, souvent regroupés au sein d'équipes transdisciplinaires, s'intéresse à des questions qui préoccupent l'ensemble des citoyens, comme le bien-être des enfants, les droits des personnes aînées, la violence en milieu de travail, l'immigration dans les régions, la gouvernance de l'eau, la qualité de l'environnement, la gestion de l'information, etc. Liaison a rencontré trois de ces groupes qui abordent des sujets bien d'actualité, soit la diversité religieuse, la masculinité et le rôle de l'enseignant.

Diversité religieuse, culture et société

Les structures juridiques de la plupart des pays d'Occident ont été conçues, à l'origine, pour des sociétés homogènes et stables aux plans culturel et religieux. L'arrivée relativement récente d'immigrantes et d'immigrants d'horizons divers a mis en valeur certaines carences en la matière. Un pourcentage élevé de ces immigrantes et immigrants, souvent rassemblés en communautés ethniques, définissent leur identité à travers la religion et la culture. Il en va de même des groupes amérindiens rassemblés dans des réserves au Canada. En ce sens, ces personnes revendiquent des droits qui parfois peuvent contraster avec ceux de la majorité, voire les heurter. On n'a qu'à penser à l'épisode du kirpan ou encore à des problématiques sensibles comme la polygamie.

Dans cette perspective, plusieurs questions se posent aux chercheuses et chercheurs en sciences humaines et sociales. Par exemple, comment l'État peut-il faire face à cette diversité religieuse? Ou encore, quels modèles socio-juridiques doit-on adopter pour respecter cette réalité? C'est à ce genre de questions que répondra le groupe de recherche dirigé par Claude Gélinas, spécialiste des religions amérindiennes et professeur à la Faculté de théologie, d'éthique et de philosophie (FATEP). Ce dernier travaillera en étroite collaboration avec Sébastien Lebel-Grenier et Pierre Noël, respectivement professeur à la Faculté de droit et professeur à la FATEP.

Les trois professeurs bénéficient d'une subvention du Programme interne de financement des infrastructures des équipes de recherche de l'Université de Sherbrooke (PIFIE), d'une valeur de 45 000 $ échelonnée sur trois ans. Au cours des prochaines années, ils mettront à profit leur expertise afin d'évaluer comment s'opère l'insertion juridique et sociale des groupes religieux à l'intérieur de l'espace public canadien. Le juriste Sébastien Lebel-Grenier s'intéressera aux rapports existant entre le droit et les questions d'identité tandis que ses collègues Pierre Noël et Claude Gélinas se pencheront respectivement sur les rapports entre l'État et les groupes religieux, d'une part, et sur les droits de nature religieuse des Amérindiens, d'autre part.

La masculinité en crise?

Non loin de la FATEP, un autre groupe de recherche en SHS s'est engagé, lui aussi, sur une piste particulièrement novatrice. Les professeures Christine Hudon et Louise Bienvenue, du Département d'histoire et de sciences politiques, se sont associées à leur collègue Olivier Hubert, de l'Université de Montréal, pour analyser la construction de la masculinité à travers l'observation des normes et déviances masculines dans les collèges classiques au Québec pour la période comprise entre 1800 et 1960. Ils bénéficient d'une subvention du Fonds québécois de la recherche sur la société et la culture (FQRSC), un financement d'une valeur de 128 000 $ échelonné sur trois ans.

Ancrées dans l'actualité, ces recherches visent principalement à apporter un éclairage significatif sur le débat entourant la masculinité. Depuis quelques décennies, dans la foulée du mouvement féministe, on a assisté au Québec et ailleurs en Occident à la redéfinition des rôles sexuels. Le rôle des femmes a changé, et par la force des choses, celui des hommes aussi. Doit-on parler de "crise", comme certains le font, allant même jusqu'à associer ce phénomène à des problèmes sociaux tels le décrochage scolaire, la violence et le suicide? C'est à cette question et à bien d'autres que répondra l'équipe qui étudiera plus particulièrement comment, historiquement, les hommes se sont perçus et se sont définis, ainsi que le rôle des autorités et des pairs dans ce processus.

Une autre recherche menée en parallèle par les professeures Hudon et Bienvenue auxquelles s'est jointe une collègue du Département des lettres et communications, Isabelle Boisclair, vise également à mieux comprendre la norme masculine et ses métamorphoses. Dans le cadre de ce projet multidisciplinaire, financé par la Faculté des lettres et sciences humaines, les expertises historienne et littéraire seront mises à profit. Les historiennes se pencheront sur les discours et les modèles de masculinité véhiculés par les institutions d'enseignement, alors que la professeure Boisclair en étudiera les traces dans les textes littéraires. Ainsi, en doublant les approches, les chercheuses pourront accroître notre compréhension de la construction de l'identité masculine.

Les pratiques des enseignants au cœur des préoccupations

L'équipe dirigée par Olivier Dezutter, professeur au Département de pédagogie de la Faculté d'éducation, s'intéresse quant à elle aux pratiques d'intervention en éducation pour les niveaux préscolaire, primaire et secondaire. Elle travaille à la constitution d'une mégabanque de données qui regroupera notamment des textes officiels sur les pratiques d'enseignement, des enregistrements audiovisuels de cours et de réunions de professeurs, des journaux de bord, des entrevues, etc. Une manne d'information qui permettra, par exemple, de mieux cerner le rôle de la personne enseignante ou encore d'identifier ses façons d'intervenir en classe.

En plus du professeur Dezutter, l'équipe comprend Johanne Lebrun, professeure en éducation, et Yves Couturier, professeur en service social. La première est spécialisée dans l'utilisation des manuels scolaires, le second dans l'interdisciplinarité et l'analyse des pratiques professionnelles. Olivier Dezutter travaille sur la didactique du français au secondaire et à la jonction du primaire et du secondaire ainsi que sur la question de la formation des enseignants. Les chercheurs œuvreront aussi en collaboration avec leurs collègues du Centre de recherche sur l'intervention éducative (CRIE) et du Centre de recherche interuniversitaire sur la formation et la profession enseignante (CRIFPE).

La constitution de cette banque de données comblera un vide dans le monde de la recherche en éducation, au moment même où les curriculums scolaires et les programmes de formation des élèves viennent d'être révisés ou sont en voie de l'être en Amérique du Nord et dans une bonne partie de l'Europe. L'ambition est de constituer une banque de données internationale qui pourra être nourrie et utilisée autant par les chercheuses et chercheurs en éducation de tous les continents que par les formatrices et formateurs et les enseignantes et enseignants eux-mêmes. Il s'agit aussi d'œuvrer pour l'avenir en constituant et en archivant un patrimoine inédit autour des pratiques effectives des enseignants.

Les recherches, qui s'échelonneront sur trois ans, sont financées pour un montant total de près de 100 000 $ par la Fondation canadienne pour l'innovation (FCI), par le biais de son Fonds de relève, ainsi que par le ministère de l'Éducation du Québec et par l'Université de Sherbrooke.

 


Les professeurs Claude Gélinas, Olivier Dezutter (derrière) et Christine Hudon dirigent tous trois des projets de recherche en sciences humaines et sociales. Ils figurent parmi les jeunes chercheuses et chercheurs intéressés par des problématiques qui se démarquent par leur caractère novateur.

Photo SSE : Roger Lafontaine

 

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