|
Jouer la nounou pour les minous
Nicole Lévesque est agente d'administration à l'Université de
Sherbrooke. Elle rêvait depuis plusieurs années d'avoir un chat. Elle
hésitait cependant à faire le saut, de peur d'avoir à s'en débarrasser en
cas d'allergies ou d'incompatibilité. Lorsqu'elle a su que la Société
protectrice des animaux de l'Estrie (SPAE) est sans cesse à la recherche de
familles d'accueil, elle a sauté sur l'occasion. En hébergeant bénévolement
une des nombreuses portées de chats non sevrés que la SPAE reçoit chaque
année, non seulement elle rendait service à l'organisme, mais elle se
donnait l'occasion de jauger son intérêt pour les minets. Une pierre, deux
coups! Une pierre, trois coups, en fait, puisque sans ces familles d'accueil
bénévoles, les petits chatons apportés à la SPAE ne survivraient pas et
n'iraient pas à l'adoption. Elle leur a donc sauvé la vie.
CHARLES VINCENT
Cette expérience de bénévolat auprès d'un organisme voué au bien-être des
animaux, Nicole Lévesque la recommande chaudement : «Un jour, ils vous
appellent pour vous dire qu'ils ont reçu une portée de chats. Dans mon cas,
les minous avaient été apportés à la SPAE avec leur maman. J'ai donc hébergé
pendant deux mois la mère et ses trois petits. Ce fut une expérience
incroyable. J'ai eu beaucoup de plaisir à les voir grandir, à jouer avec
eux». L'expérience fut à ce point concluante qu'elle a finalement adopté
l'un des chatons de la portée, un joli petit minet noir et blanc qu'elle a
baptisé Panda. «Le grand avantage du principe de la famille d'accueil, c'est
qu'on peut choisir son chat, indique Nicole. On peut évaluer son caractère
avant de l'adopter».
Dur, dur, la vie de «nounou de minous»? «Pas vraiment, résume celle qui
le fut le temps d'un été. Il suffit de leur offrir un toit et des câlins.»
Ce qui, on en conviendra, est plutôt agréable. Du moins pour les amateurs de
chats, et qui plus est, de chatons. Mieux encore, l'aventure est totalement
gratuite. Si le parent adoptif n'obtient aucune rémunération pour son
travail, en revanche, il ne lui en coûtera pas un sous. Tout, mais vraiment
tout, est fourni par l'organisme. Que ce soit le panier, la litière, la
nourriture ou les jouets pour divertir les petites boules de poil. «Je ne
vois pas ça comme du bénévolat, conclut Nicole Lévesque. C'est tellement
agréable.»
Minous et pitous
Le programme des familles d'accueil de la SPAE existe depuis quatre ans.
L'an dernier, 48 familles de la région ont hébergé près de deux cents
animaux. Si les chats représentent les trois quarts d'entre eux, les chiens
sont aussi du nombre. En 2002, 56 chiens furent recueillis dans des familles
de bénévoles, comparativement à 142 chats. Les séjours varient entre deux
jours et plus de deux mois. Dans la plupart des cas, les animaux placés en
familles d'accueil sont trop jeunes pour être offerts à l'adoption, mais il
s'en trouve aussi plusieurs qui sont atteints de maladies bénignes mais
contagieuses qui pourraient se propager aux autres animaux du refuge s'ils
étaient gardés sur place.
«C'est bien malheureux, mais plusieurs fois par année, des gens viennent
nous confier des portées de chats et de chiens qui n'ont pas encore terminé
leur sevrage, explique Guylaine Lessard, responsable du refuge de la SPAE.
Une fois sur deux, la mère n'est même pas là! Les petits sont laissés à
eux-mêmes, comme voués à une mort certaine». Le hic, c'est qu'ils ne sont
pas les seuls animaux à aboutir à la SPAE. En 2002, 7275 animaux ont été
confiés au refuge, dont une bonne part entre les mois de mai et septembre.
Le nombre de places au refuge étant limitées, surtout durant cette période,
si ce n'était des familles d'accueil, ces portées seraient fort probablement
euthanasiées. Les familles agissent donc comme une soupape essentielle.
En hébergeant pendant deux mois la famille de Panda, Nicole Lévesque a
joint les rangs des quelque soixante-dix bénévoles qui, chaque année, aident
la SPAE à faire progresser la cause des animaux. Entreprise sans but
lucratif, la SPAE a pour mission de sensibiliser la population à la valeur
de la vie animale et au respect qu'elle inspire, dans la perspective
d'harmoniser les relations entre les humains et les animaux. Le bénévolat se
fait principalement à trois niveaux : à titre de famille d'accueil, comme
promeneur ou promeneuse des chiens gardés au refuge ou comme aide dans le
transport d'animaux sauvages jeunes ou blessés vers des centres de
réhabilitation.
Retour à la une |