La collation des grades printanière sera l’occasion de couronner les efforts d’un peu plus de 1500 étudiantes et étudiants et de saluer la carrière de quatre professeurs exceptionnels, lors de trois cérémonies qui se dérouleront les 14 et 15 juin à la Salle Maurice-O’Bready.

Yves Saint-Arnaud recevra le titre de professeur émérite en psychologie pour son apport considérable au développement de la psychologie des relations humaines au Québec et pour le souffle qu’il a donné à son département. Pierre-Claude Aïtcin recevra aussi le titre de professeur émérite en génie civil pour ses recherches innovatrices dans le développement des bétons à hautes performances.

Outre Walter Kohn (voir article en page 1), l’Université décernera un doctorat d’honneur en génie à Jean-Guy Paquet, professeur en génie et ancien recteur de l’Université Laval, pour sa contribution au développement de la recherche scientifique au Québec.

Dès son arrivée à l’Université en 1971, Yves Saint-Arnaud a occupé la fonction de directeur de département. À ce titre, il a dirigé l’équipe de professeurs qui ont pratiquement recréé le Département de psychologie. Cette équipe a relancé le baccalauréat et élaboré un programme de maîtrise novateur donnant accès à la Corporation professionnelle des psychologues du Québec (devenue depuis l’Ordre des psychologues du Québec).

Sous la gouverne d’Yves Saint-Arnaud, le Département est devenu en quelques années une des meilleures écoles de formation professionnelle pour les psychologues au Québec.

Durant plus de 30 ans, Yves Saint-Arnaud a été à l’avant-garde des développements des conceptions de l’intervention et de la formation. Il a élaboré, par le biais de la recherche-action, des modèles rigoureux de l’intervention en psychologie des relations humaines et, tout récemment, de la relation d’aide et de la psychothérapie. Ses publications ont connu une large diffusion et ont eu un impact significatif au Québec, en Europe et, plus récemment, aux États-Unis.

L’importance colossale de la contribution d’Yves Saint-Arnaud se reflète par le rôle prédominant qu’il a joué pour le mouvement humaniste-existentiel en sciences humaines. Au sommet de l’influence psychanalytique et behaviorale dans le monde académique, il s’est rapidement démarqué comme étant la voix québécoise la plus courageuse, la plus articulée et la plus respectée de ce qui est devenu la "troisième force" en psychologie. Plus important encore, ses écrits ont ouvert de nouveaux horizons conceptuels et professionnels au mouvement humaniste.

En 1984, Yves Saint-Arnaud a reçu le Mérite annuel de l’Ordre des psychologues du Québec, en guise de reconnaissance du leadership exercé dans la création d’une école professionnelle au Département de psychologie. En 1996, il a reçu la Médaille d’honneur d’argent de la Société d’encouragement au progrès (France), en reconnaissance de sa contribution dans le domaine de la formation professionnelle et du perfectionnement.

Yves Saint-Arnaud est reconnu pour les relations exceptionnelles qu’il a su conserver avec ses collègues et avec ses étudiantes et étudiants, tout au long de ces années.

Docteur et ingénieur formé à Toulouse, Pierre-Claude Aïtcin s’est joint à l’Université de Sherbrooke comme professeur en 1967, et s’est vite démarqué comme créateur, développeur et entrepreneur de premier calibre.

Il a fondé au Département de génie civil une importante équipe de recherche, composée de Richard Gagné, Kamal Khayat et Areski Tagnit-Hamou et renforcée par de nombreux professionnels et assistants ainsi que par des étudiantes et étudiants des cycles supérieurs. Leurs travaux, en collaboration avec d’autres collègues du Département, sont pluridisciplinaires, transfacultaires, interuniversitaires et reliés avec l’industrie.

Au cours de la dernière décennie, Pierre-Claude Aïtcin a été directeur scientifique de Béton Canada, le Réseau de centres d’excellence sur les bétons à hautes performances, un regroupement de 15 équipes de recherche qui proviennent de différentes provinces. Il a également été titulaire d’une chaire industrielle sur la technologie du béton durant la même période, un programme du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) en collaboration avec 13 partenaires industriels.

Ses principaux axes de recherche sont la fabrication et l’utilisation des bétons à hautes et ultra hautes performances, l’emploi de coproduits industriels dans les bétons et l’usage des superplastifiants.

Au cours de sa carrière, Pierre-Claude Aïtcin a obtenu 21 brevets pour 8 inventions, et 23 prix et distinctions récompensent son apport extraordinaire dans le domaine scientifique. Il a notamment obtenu en 1995 la médaille A. R. Anderson de l’American Concrete Institute en reconnaissance de la qualité exceptionnelle de ses travaux de recherche en laboratoire et sur le terrain.

La Faculté de génie remettra un doctorat honoris causa à Jean-Guy Paquet pour sa participation à la mise en place d’une véritable politique de recherche et de formation de chercheurs au Québec ainsi que pour sa contribution exceptionnelle à l’établissement et au développement d’importants organismes de recherche.

Président-directeur général de l’Institut national d’optique de Québec depuis 1994, Jean-Guy Paquet a eu une carrière marquée de brillants succès à la fois dans le domaine de l’enseignement et de la recherche, dans l’administration universitaire et dans plusieurs formes d’interventions sociales.

D’abord professeur à l’Université Laval depuis 1961, Jean-Guy Paquet a formé un grand nombre d’étudiants dans des secteurs de pointe de l’ingénierie. Ses cours sur la théorie des systèmes et sur la robotique s’alimentent à une recherche rigoureuse qui a mené à deux volumes universellement reconnus par les spécialistes du génie électrique.

Son orientation vers l’administration universitaire a débuté très tôt, puisque dès 1965, il devenait directeur adjoint du Département de génie électrique de la Faculté des sciences et de génie. Rapidement, Jean-Guy Paquet a gravi les échelons jusqu’à être élu recteur de 1977 à 1987.

Comme recteur, Jean-Guy Paquet s’est attaqué de façon originale et efficace au problème du développement scientifique, industriel et socioéconomique du Québec. Durant son mandat, il a insisté sur le développement et le maintien de liens étroits entre les chercheuses et chercheurs scientifiques, les industriels et les gens d’affaires.

Pour lancer le bal, il a fondé le Groupe d’action pour l’avancement technologique et industriel de la région de Québec, un organisme qui regroupait des représentants universitaires, scientifiques, socioéconomiques et municipaux.

Ce succès a mené à la création de quatre centres de recherche dans la région de Québec. Le parc technologique ainsi créé a connu un rythme de croissance supérieur à la moyenne nord-américaine. Il compte maintenant une centaine d’entreprises, et près de 3000 personnes y trouvent un emploi bien rémunéré. Ses retombées économiques annuelles se chiffrent à plus de 100 M$.

Pierre-Claude Aïtcin, Yves Saint-Arnaud, Jean-Guy Paquet et Walter Kohn (voir page 1) seront honorés à l’occasion de la prochaine collation des grades.