Liaison, le journal de l'Université de Sherbrooke, 13 juin 2002

 

Les canards cultivent leur appartenance à l’Université

On se demande souvent comment se cultive le sentiment d’appartenance à une institution; une famille de canards nous en donne une explication éloquente. Le même scénario se reproduit depuis deux ans : au printemps, un canard et une cane viennent se chanter la pomme à proximité du bureau de poste du campus Ouest. Après avoir séduit la belle, le mâle quitte vers d’autres cieux. Le cœur sur la main, les employés de la poste fabriquent un abri et nourrissent la future mère monoparentale pour qu’elle ponde et couve ses œufs en toute sécurité. À ce titre, le postier Marc Tremblay réclame d’ailleurs le statut de "père poule substitut"! À peine sortis de leur coquille au début juin, les canetons ont suivi leur mère en direction de la fontaine de l’agora et notre photographe Roger Lafontaine les a croqués lors de leur première leçon de natation. Quelques employés de la Faculté des sciences et du Service des immeubles se sont aussi intéressés à leur sort et les auraient amenés à la rivière, question de leur assurer une vie plus normale. Morale de l’histoire : l’appartenance se cultive en prenant soin les uns des autres. Celui qui a l’impression d’être accueilli par son entourage développe une plus grande appartenance à son milieu. Gageons que la cane reviendra pondre ses œufs au bureau de poste l’an prochain…

Photo SSE : Roger Lafontaine