Université sans fumée!

Depuis le 1er janvier 1996, il est interdit de fumer dans tous les locaux de l'Université de Sherbrooke, du campus Est au campus Ouest, et de Longueuil à Saint-Jean en passant par Granby et tous les locaux loués par l'Université. Les exceptions sont rares : le bar le Bahut, quelques salons étudiants, sauf entre 8 h 30 et 17 h, quelques chambres des résidences et le grand hall du Pavillon central à l'occasion de spectacles s'ils ont lieu en dehors des heures de travail.

<<Pour des raisons évidentes de santé, nous devons garantir à notre clientèle étudiante et à notre personnel un environnement d'étude et de travail libéré des produits toxiques que présente la fumée du tabac>>, affirme Trefflé Michaud, vice-recteur au personnel et aux étudiants. De fait, la fumée du tabac est la principale source de pollution de l'air dans les édifices. Elle est même à l'origine de 100 fois plus de décès que toutes les formes réunies de pollution de l'air extérieur, comme le prouve une étude datant de 1992 du ministère de l'Environnement des États-Unis.

La signalisation permanente sera installée progressivement au cours du mois de janvier à l'entrée de tous les bâtiments et des tunnels. Le vice-recteur explique : <<En attendant, l'absence éventuelle de signalisation ne signifie pas qu'il est permis de fumer! Plusieurs moyens d'information ont été utilisés pour que tout le personnel soit prévenu. Par ailleurs, des affiches et des articles dans les médias vont sensibiliser les nouvelles étudiantes et les nouveaux étudiants qui entrent cette semaine à l'Université.>>

De fait, Trefflé Michaud souhaite que les fumeurs profitent de la période d'adaptation pour modifier leurs habitudes et respectent la Politique : <<Idéalement, cette période devrait faire la preuve que nous n'aurons pas besoin de sanctions d'ici au 1er mai pour convaincre les fumeuses et les fumeurs de se conformer à la Politique.>>

La Politique de protection des non-fumeurs et non-fumeuses a été adoptée le 30 octobre 1995 par le Conseil d'administration. Elle s'harmonise avec des politiques en vigueur dans les autres universités québécoises et dans plusieurs compagnies privées. D'ailleurs, l'Université de Sherbrooke était, jusque-là, la seule à ne pas encore avoir pris de dispositions pour la protection des non-fumeuses et non-fumeurs.

Trop dur...

Les fumeuses et les fumeurs qui trouveront trop dur de se libérer de leur dépendance envers le tabac peuvent s'adresser au Service de santé de l'Université (au 821-7667, ou en personne au 2e étage du Centre de Services aux étudiants). Les infirmières leur donneront de l'information sur les moyens disponibles pour contrôler l'habitude de fumer ou pour cesser graduellement ou totalement de fumer. Elles recommanderont des solutions adaptées aux personnes, selon que la dépendance est plus psychologique ou physique. Plusieurs dépliants seront aussi disponibles pour informer les personnes intéressées sur les façons de contrôler le tabagisme.

Le Service de psychologie et orientation fera aussi sa part, comme le précise son directeur, Michel Roy : <<Nous envisageons de créer des groupes de soutien, où les participantes et participants s'entraident en se renforçant entre eux dans leur décision de se débarrasser de leur habitude de fumer.>> Ces groupes pourraient se former dès qu'un nombre suffisant de personnes se manifesteront.

Les personnes récalcitrantes seront sensibilisées dans un premier temps par les inspectrices et inspecteurs. Ensuite, la Politique prévoit des sanctions progressives qui peuvent aller jusqu'à des mesures disciplinaires à compter du 1er mai 1996.

Gilles Pelloille

Vignette

Daniel Hade, vice-recteur à l'administration, écrase sa dernière cigarette sous le regard attentif (satisfait?) de Trefflé Michaud, vice-recteur au personnel et aux étudiants.