Grâce à une activité pédagogique innovatrice

Les étudiantes et étudiants en biotechnologie

se penchent sur le problème du SIDA

À l'occasion d'une activité pédagogique supervisée par Benoît Coulombe, professeur et chercheur au Département de biologie, 25 étudiantes et étudiants de la concentration biotechnologie de la Faculté des sciences ont été invités à scruter à la loupe la littérature récente traitant du SIDA et à concevoir des projets de recherche qui pourraient permettre de mieux comprendre cette maladie.

Ce 30 novembre, la veille de la Journée mondiale de lutte contre le SIDA, la réponse étudiante a été dès plus encourageantes : <<Ils se sont engagés à fond dans ce travail, ne ménageant aucunement temps et énergie malgré un programme de cours fort chargé>>, affirme Benoît Coulombe. Selon le professeur, les résultats sont impressionnants, au point ou certains projets pourraient inspirer les recherches en cours dans le monde.

Les projets soumis touchent divers stades de l'infection par le VIH, particulièrement le rôle de certaines protéines virales et cellulaires, ainsi que les processus de mort cellulaire induite par le VIH (apoptose) et de transmission du virus par le lait maternel. Les sept projets d'équipe ont été présentés le 30 novembre à un jury scientifique.

Loin de prétendre résoudre le problème dû à ce fléau qu'est le SIDA, l'activité vise des objectifs pédagogiques de haut niveau. En effet, il a été demandé aux étudiantes et étudiants d'intégrer une foule de connaissances acquises et d'habiletés développées tout au long de leur formation universitaire afin de s'attaquer à un problème biologique concret, ayant des conséquences sociales importantes. De telles activités demandent aux étudiantes et étudiants de mettre en oeuvre des habiletés primordiales au succès sur le marché du travail, comme la communication, la créativité, la débrouillardise, et de les appliquer à un problème réel et pertinent à leur spécialité.

Responsable de l'activité et chercheur lui-même, Benoît Coulombe est d'avis que l'Université ne peut plus se contenter de transmettre des connaissances : <<Je pense qu'il faut de plus en plus construire des scènes pour laisser la place aux étudiantes et étudiants afin qu'ils puissent réaliser des expériences qui les préparent le mieux possible à prendre des responsabilités et à participer au développement de la société.>> Déjà, l'initiative de Benoît Coulombe a suscité des commentaires très positifs émis par divers intervenants de l'enseignement universitaire et de la recherche.

Le SIDA est une maladie qui est la forme aiguë d'une infection par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH). Le VIH infecte et détruit des cellules particulières du système immunitaire humain, les lymphocytes T4, provoquant un affaiblissement des défenses naturelles contre plusieurs maladies qui seraient autrement peu aptes à se développer. Ce sont ces maladies dites opportunistes qui, à terme, sont mortelles.

Malgré les progrès significatifs de la recherche, plusieurs aspects de la progression du SIDA restent obscurs. La biologie de l'infection par le VIH est encore fort mal connue. Aucun remède efficace n'a encore été développé. Ainsi, le problème du SIDA demeure extrêmement préoccupant et les spécialistes de divers domaines doivent s'y attaquer en faisant preuve d'imagination. Les biotechnologistes sont des spécialistes qui peuvent oeuvrer en recherche biomédicale, fondamentale ou appliquée, et qui sont formés pour chercher à comprendre et à résoudre divers problèmes biologiques comme celui du SIDA.

Des présentations de qualité

Les sept projets ont été présentés à un jury scientifique composé de Dominique Bergeron, chercheuse à l'Université de Montréal et spécialiste du SIDA, de Benoît Coulombe, professeur au Département de biologie, et de quatre étudiants diplômés de l'Université, soit François Robert, Stéphane Veilleux, Bertrand Plouffe et Marc-André Jacques.

Le jury a été très impressionné par la qualité scientifique de tous les travaux présentés. Il a voulu souligner la valeur exceptionnelle de trois d'entre eux qui proposaient des moyens expérimentaux fort ingénieux pour tenter de mieux comprendre certains aspects de l'infection par le virus VIH.

Une première équipe composée de Jacinthe Baril, Simon Darveau, Alex Desautels et Étienne Morin a proposé des idées de recherche qui pourraient permettre de mieux comprendre les mécanismes par lesquels le VIH introduit la mort cellulaire programmée (apoptose). Les deux autres groupes ont imaginé des projets visant à cerner la fonction précise de deux protéines du VIH, Vpr et Nef, dont l'implication dans l'infection est bien établie, mais dont les rôles exacts sont encore bien mal compris.

Ces équipes étaient composées respectivement de Marc Dumoulin, Francis Gauthier, Daniel Rabouin, Joël Savard et Annie Leduc ainsi que de Marie-Claude Leclerc, Mélanie Tétrault et Marie-Soleil Perron. La qualité et la pertinence des projets de recherche proposés par les étudiantes et étudiants permet de penser que l'avenir de la recherche sur le SIDA et sur des sujets apparentés est assuré et prometteur.

Gilles Pelloille

Vignette

Benoît Coulombe, professeur au Département de biologie (debout à gauche), a chaudement félicité les trois représentants des équipes gagnantes : Francis Gauthier, Simon Darveau et Mélanie Tétreault, tous étudiants dans la concentration biotechnologie.