Partenariat innovateur entre l'Université de Sherbrooke et

le SPPUS pour absorber les compressions budgétaires

L'Université et le Syndicat des professeures et professeurs de l'Université de Sherbrooke (SPPUS) se sont entendus pour établir un nouveau programme de retraite et de préretraite d'une durée de trois ans, financé conjointement, qui permettra d'éviter la mise à pied de jeunes professeures et professeurs en probation.

Les deux parties parlent d'un nouveau partenariat innovateur dans un effort de diminution des dépenses de l'Université en matière de masses salariales professorales. En plus de s'entendre sur la nécessité de cette réduction, l'Université et le SPPUS conviennent de préserver la relève professorale sur laquelle repose l'avenir de l'Université, tout en facilitant le départ à la retraite ou à la préretraite de ceux et celles qui le désirent. Pour ce faire, outre des conditions de continuité professionnelle après le départ qu'il reste à définir, l'Université et le SPPUS ont créé un fonds spécial servant à bonifier le programme de retraite et de préretraite des membres du SPPUS. Les parties contribueront à part égale à ce fonds jusqu'à concurrence d'un million de dollars. Par la suite, l'Université contribuera pour les deux tiers, le syndicat pour un tiers, aux sommes nécessaires au-delà de ce million de dollars.

Pour que le programme puisse vraiment permettre des économies budgétaires, l'Université pourra fermer au besoin les postes professoraux libérés par des retraités pendant la durée de l'entente, ce que ne permettait pas la convention collective en vigueur. Pour assurer le succès de cette entente, les deux parties s'engagent à promouvoir activement le programme de retraite et de préretraite.

Ce ne sont pas les professeures et les professeurs individuellement, mais le SPPUS lui-même, à partir de son Fonds de défense professionnelle, qui contribuera au fonds commun. L'entente a été recommandée à l'unanimité par le conseil syndical du SPPUS à l'assemblée générale des membres qui l'a entérinée à 96 p. 100 à son tour le 14 novembre.

Rappelons que, en mars dernier, l'Université avait prévu devoir fermer, en 1996-1997, jusqu'à 37 postes actuellement occupés par des professeures ou des professeurs en probation. Ce nombre a pu être réduit à 28 à la faveur de la préparation du budget 1995-1996 adopté en juin par le Conseil d'administration. Depuis le mois de juin, en raison de départs à la préretraite ou à la retraite, d'efforts supplémentaires de compressions dans les facultés et du partenariat avec le SPPUS, il n'est plus nécessaire de fermer des postes occupés par des professeures et professeurs en probation pour l'année 1996-1997. L'entente actuelle garantit en outre que jusqu'en juin 1998, aucun poste de professeur en probation ne sera fermé pour des raisons financières.

L'Université de Sherbrooke doit faire face à un redressement budgétaire imposé par les gouvernements fédéral et provincial qui la privent chaque année de revenus importants. En plus de s'imposer d'importantes restrictions de fonctionnement, l'Université a recours à la bonification des programmes de retraite pour réduire ses dépenses. Ainsi, des ententes ont déjà été conclues avec plusieurs syndicats ou associations professionnelles et la direction de l'Université de Sherbrooke est prête à envisager avec les autres groupes de personnel des solutions aussi créatives que celle qui fait l'objet de l'entente avec le SPPUS.

Gilles Pelloille