Cette année, grâce au Fonds d'aide à l'innovation pédagogique, sept projets recevront l'aide financière nécessaire à leur réalisation. Les projets retenus se distinguent par leur diversité et pour certains d'entre eux, par leur caractère multidisciplinaire. Au cours des prochains mois, LIAISON vous présentera ces projets.

Les symboles qui parlent... en font réfléchir plus d'un

En génie, des universitaires de premier, deuxième et troisième cycles, des attachées et attachés de recherche et même des professeures et professeurs font l'essai du logiciel de calcul symbolique Maple V, de Waterloo.

Guy Payre, professeur au Département de génie mécanique, offre un cours d'introduction à ce logiciel qui automatise le calcul algébrique et facilite la résolution de problèmes qui font appel aux gros calculs plutôt qu'à l'intelligence...

Instauré par Guy Payre, le projet d'innovation pédagogique Maple V a reçu près de 4000 $ de l'Université. Une licence d'utilisation pour 25 utilisatrices et utilisateurs a été achetée. À trois reprises, le projet aura été offert à 20 volontaires de premier cycle en génie et à cinq auditrices ou auditeurs externes, tous préalablement inscrits. Mais la réalité aura aussi été tout autre : <<Il est étonnant, comme le constate Guy Payre, que les principales personnes intéressées au projet-pilote se dirigent vers une maîtrise ou un doctorat et, parfois même, sont issues du corps professoral ou du milieu de la recherche.>>

Le projet est mis à l'essai sur trois groupes-pilotes. Un premier groupe a suivi le cours d'introduction à Maple V au milieu de la session d'été. Un autre groupe en fait actuellement l'essai et le dernier groupe le fera à la fin de l'hiver.

Le cours d'introduction à Maple V est réparti sur six rencontres hebdomadaires consécutives de deux heures chacune et couvre les notions suivantes : description générale du cours; calcul différentiel et intégral; algèbre linéaire; équations différentielles; modules graphiques et programmation Maple.

Un logiciel pertinent?

Pour vérifier si l'acquisition de ce mode de calcul est mise à profit dans d'autres contextes et, incidemment, pour évaluer la pertinence de l'insertion de ces méthodes à la programmation régulière de formation, Guy Payre distribue trois questionnaires à ses volontaires. Un premier et un deuxième sont donnés au début et à la fin des 12 heures de cours. Un troisième est remis une session après la fin du cours d'introduction à Maple V, pour interroger les ex-volontaires sur l'utilisation du logiciel, par exemple, dans leurs cours ultérieurs.

Développer l'interprétation

En plus de faire appel aux connaissances théoriques de base sur les calculs symboliques, le logiciel amène son utilisatrice ou son utilisateur à interpréter des résultats qui peuvent sembler, à première vue, farfelus. C'est l'un des avantages du logiciel, alors qu'il utilise des avenues qu'une chercheuse ou un chercheur n'aurait pas pensé explorer.

Équation trop longue à résoudre manuellement? Ou trop complexe? Maple V semble avoir réponse à tout... Sauf aux questionnements que soulève l'introduction d'un tel cours dans un programme d'études. D'autres utilisatrices et utilisateurs canadiens, américains ou européens qui ont déjà intégré dans le cadre de leur programme pédagogique régulier un cours d'introduction à un logiciel de calcul symbolique, ont rapporté de bons, certes, mais aussi de mauvais commentaires liés à leur expérience.

Il faut d'abord évaluer la pertinence d'un tel projet. Si les calculs abstraits, fastidieux et manuels imposés par le calcul symbolique peuvent être exécutés par un ordinateur, il va sans dire que l'acquisition des notions théoriques fondamentales et élémentaires ne peut se faire que par l'entremise d'études nécessaires pour, ensuite, interpréter les résultats obtenus par le logiciel.

Qu'adviendra-t-il du projet-pilote? Réorganisation du plan de cours ou disparition du projet? La conclusion de cette expérience à la fin de février.

Élise Bolduc

Vignette

<<Le Maple V est un logiciel dont la principale fonction consiste à réaliser des calculs symboliques... un univers bien différent de MathLab, par exemple, dont la force se situe au niveau des calculs numériques, et où les symboles parlent d'eux-mêmes>>, ne manque pas de rappeler Guy Payre.