Journée-carrière

Mise au point de l'AEISEC

Madame Nicole Nantais

Groupe interfacultaire de recherche et de rencontre des femmes universitaires de Sherbrooke (GIRFUS)

Par la présente, je désire vous exprimer ma plus profonde indignation face à la lettre que vous avez fait paraître dans la dernière édition de LIAISON. Je vous croyais assez responsable et passablement évoluée pour avoir accepté mes explications et mes excuses les plus sincères lors de notre entretien téléphonique il y a quelque temps.

Cette réponse est motivée par l'appui et l'indignation de plusieurs associations, comités et départements de l'Université. Je ne peux absolument pas concevoir comment vous pouvez croire que l'on puisse décrocher un emploi en se présentant à un employeur en blouson de cuir et en jeans. Le stéréotype traditionnel habit-cravate/attaché-case ne signifie pas que l'on doive s'y conformer pour réussir, mais bien le fait que lorsqu'on se présente devant un employeur, il est préférable de mettre tous les atouts de son côté.

Vous parlez de sexisme dans votre lettre et jusqu'à récemment je n'ai jamais conçu les femmes comme un obstacle à l'évolution des affaires. Depuis notre discussion, je me rends compte que je faisais fausse route. Vous êtes tellement convaincue du bien-fondé de votre acharnement que vous faites rétrograder les efforts que des personnes sensées ont mis tant d'années à construire. Je suis d'accord avec le fait qu'il existe encore des inégalités et je l'ai admis lors de notre discussion, mais semble-t-il que c'est tombé dans l'oreille d'une sourde. Depuis une dizaine d'années, la clientèle féminine des universités au Québec ne cesse de croître. J'espère seulement que ces étudiantes sauront être représentées par des gens responsables et qu'elles n'éprouveront aucun malin plaisir à dénigrer des étudiantes et des étudiants comme vous le faites si bien.

D'ailleurs, ces étudiantes et ces étudiants, dont je suis fier de faire partie, ont réussi à organiser la plus grande Journée-carrière au Québec. Le comité organisateur, formé en majorité de femmes, ne tiendra pas compte des propos disgracieux que vous avez tenus à son égard. Il ne suffit pas de détruire les actions posées, il faut apporter des solutions afin de ne pas les répéter, ce que vous n'avez pas fait lorsque je vous l'ai proposé. Nous étions également fiers d'avoir Madame Lynn Charpentier comme présidente d'honneur. Par chance que nous avions une femme à la tête de ce projet, car je n'ose pas imaginer les rafales d'insultes que vous auriez eues à mon égard.

En terminant, je voudrais dire que si vous et votre association de féministes ne savez faire autre chose que de détruire des étudiantes et des étudiants qui défendent leur cause, vous avez un bien piètre avenir. Veuillez accepter, Madame Nantais, mon indignation la plus sincère.

Éric Laramée, directeur de la Journée-carrière 1995