La médecine du coeur

Jean de L. Mignault fait partie de ces pédagogues exceptionnels qui inscrivent dans la mémoire de leurs élèves une trace que même les années ne peuvent effacer. Professeur au Département de médecine de 1969 à 1994, Jean de L. Mignault a reçu le titre de professeur émérite lors de la cérémonie du samedi 21 octobre en avant-midi.

Jean de L. Mignault est reconnu comme un clinicien hors pair et comme un des pionniers de la coronographie diagnostique et de la cardiologie moderne. Au Québec, il a formé plusieurs générations de cardiologues.

<<Retraité après 39 années comme professeur de médecine, a-t-il souligné, j'ai maintenant plus de temps pour regarder en arrière. J'ai vu passer plusieurs générations d'étudiantes et d'étudiants. Parmi ceux-ci, j'en revois qui sont devenus professeurs à leur tour, chez nous ou dans d'autres facultés de médecine, au pays ou à l'étranger. Certains sont engagés dans la recherche et ils ont réussi à faire progresser nos connaissances. Plusieurs ont dépassé le maître et je m'en réjouis. Quand je vois les succès de ceux-ci, c'est une réelle récompense que d'avoir participé, si peu soit-il, à leur formation.>>

De belles réalisations jalonnent la carrière de Jean de L. Mignault, que ce soit comme médecin, chercheur ou bâtisseur de la Faculté de médecine. Mais ce sont surtout ses qualités de pédagogue et d'humaniste qui caractérisent sa carrière professorale. S'adressant plus particulièrement aux nouveaux médecins réunis ce matin-là dans la Salle Maurice-O'Bready, Jean de L. Mignault a réaffirmé sa foi dans la pratique d'une médecine du coeur.

<<Le médecin se doit d'être au service de celui qui souffre, indépendamment de son sexe, de son âge, de la couleur de sa peau, de son niveau social, de ses croyances religieuses, de son tempérament ou de toute autre de ses caractéristiques. C'est peut-être très intéressant de trouver la solution d'un problème clinique, mais il est plus important encore de venir en aide à celui qui souffre. (...)

<<Le médecin doit mettre l'accent sur la liberté et la dignité de la personne du patient et non sur sa maladie. Il doit accorder une valeur centrale et prioritaire à l'être humain qu'est le malade. Pour le médecin, il ne peut y avoir une valeur plus grande que celle de l'être humain individuel. Il en résulte une pratique médicale qui tend à personnaliser les soins.

<<Puissiez-vous toujours développer de la compassion envers le malade, qualité dont l'empathie est la manifestation la plus reconnue. La compassion est cette disposition d'esprit qui porte, sans sensiblerie ni sentimentalité, à tout ce qui, dans la vie humaine, est douleur, affliction, peine, etc. C'est une finesse de compréhension des autres qui porte à les secourir. La bonté, à leur endroit, se traduit par des actes appropriés en temps opportun.>>

Hélène Goudreau