Mission de paix au Rwanda : courage et sang froid à l'honneur

La cérémonie de collation des grades du samedi après-midi sera l'occasion pour l'Université d'honorer le major général Roméo A. Dallaire, en lui remettant un doctorat d'honneur pour sa contribution exceptionnelle au maintien de la paix dans le monde, notamment à titre de commandant de la Mission des Nations-Unies pour le Rwanda.

Commandant du secteur du Québec de la Force terrestre de l'armée canadienne, Roméo Dallaire s'est enrôlé au sein des Forces armées canadiennes en 1964. En 30 ans de carrière, il a toujours su faire preuve de dévouement, d'enthousiasme et de grande compétence professionnelle. Ce sont sans doute ces qualités qui l'ont mené à diriger la Mission des Nations-Unies au Rwanda, mission qui allait faire de lui un personnage connu dans le monde entier.

Le major général Dallaire a séjourné au Rwanda d'août 1993 à août 1994. À son arrivée, le Rwanda se remettait d'une guerre civile de trois ans. Le but de sa mission était d'aider les parties liées au conflit à trouver une solution politique aux problèmes du Rwanda. Extrêmement difficile dès le départ, la mission humanitaire des forces de l'ONU a été rendue irréalisable à la suite de l'écrasement de l'avion qui transportait les présidents du Rwanda et du Burundi, en avril 1994.

Le massacre qui a suivi, l'un des plus importants du siècle, fait désormais partie de l'histoire. Près d'un million de Rwandais ont été tués au cours de l'été 1994. Ne disposant ni de l'autorisation de prendre l'offensive ni des ressources nécessaires pour le faire, le major général Dallaire et les hommes placés sous son commandement ont assumé leur rôle de représentants de l'ONU et ont tenté d'intervenir auprès du gouvernement rwandais afin que ce dernier reprenne le contrôle de la situation. Ils ont aussi joué un rôle humanitaire important, sauvant de nombreuses vies et tentant de protéger le plus grand nombre de Rwandaises et de Rwandais.

Durant cette mission, le major général Roméo Dallaire s'est distingué par son courage, sa compassion, son impartialité. Il n'a jamais cédé aux pressions de ceux qui auraient voulu que la mission de l'ONU prenne parti pour l'un ou l'autre camp. Cette indépendance a valu à Roméo Dallaire le respect des soldats, des civils et même des parties en conflit. Elle lui a aussi valu la Croix du service méritoire, l'une des plus prestigieuses décorations militaires canadiennes.

De cadet à commandant

Roméo Dallaire est entré au sein des Cadets de l'armée à l'âge de 14 ans. Quatre ans plus tard, il s'est enrôlé dans l'Armée canadienne. Il a fréquenté le Collège militaire royal de Saint-Jean et celui de Kingston, d'où il a obtenu un baccalauréat en sciences en 1969. Au cours de sa carrière, il a occupé divers postes de commandement, d'état-major et d'instruction au Canada et en Allemagne.

Muté à Ottawa et promu au grade de colonel en 1986, il a été nommé directeur des besoins en ressources terrestres. Il est devenu brigadier général en 1989, année même où il a été nommé commandant du Collège militaire royal de Saint-Jean, poste qu'il a occupé jusqu'en 1991. Il a commandé tour à tour la Mission observateur des Nations-Unies Ouganda et Rwanda (MONUOR) et la Mission des Nations-Unies pour l'assistance au Rwanda (MINUAR). Il a été promu major général en janvier 1994.

De retour au Canada en septembre 1994, le major général Roméo A. Dallaire a été nommé commandant adjoint du commandement de la Force terrestre au quartier général de Saint-Hubert.

Bruno Levesque