Les chercheuses et chercheurs de l'Université de Sherbrooke ont obtenu beaucoup plus que leur part du gâteau dans le cadre de l'édition 1995 du programme d'établissement de nouveaux chercheurs du Fonds pour la formation de chercheurs et l'aide à la recherche (FCAR). Les résultats obtenus à ce concours révèlent que les montants octroyés à l'Université sont deux fois plus importants qu'aurait pu le laisser présager la taille de l'établissement. Pour souligner cette réussite, LIAISON présentera, au cours des prochaines semaines, les 13 récipiendaires de ces subventions.

Silence! Acousticien au travail!

Avez-vous déjà entendu parler de structures multicouches? Non, ça n'a rien à voir avec les bébés! On les retrouve plutôt dans les avions, les voitures, les autobus ou les immeubles à logements. Il s'agit en fait de structures constituées de plusieurs minces couches de matériaux différents superposées les unes aux autres.

Professeur au Département de génie mécanique, Noureddine Atalla poursuit ses recherches sur ces structures finies multicouches depuis quelques années déjà. Il leur a déjà consacré sa thèse de doctorat et les deux années durant lesquelles il a poursuivi ses recherches postdoctorales. Le FCAR lui a remis une subvention de 59 000 $ afin qu'il puisse continuer ses recherches au cours des trois prochaines années. L'objectif qu'il s'est fixé : <<apporter de nouvelles connaissances en termes de formulation théorique, de résolution numérique et d'interprétation physique vis-à-vis du double couplage élasto-poreux-acoustique.>> Tout un programme, direz-vous!

La recherche du silence

Pour ses activités de recherche, Noureddine Atalla est rattaché au Groupe d'acoustique et de vibration de l'Université de Sherbrooke (GAUS). Comme les autres membres du GAUS, il s'est donné comme mission de lutter contre le bruit et, pour ce faire, d'étudier et de comprendre son adversaire.

Le bruit et sa propagation constituent un phénomène à la fois simple et très complexe. Les recherches menées jusqu'à aujourd'hui ont réussi à expliquer, en gros, comment le bruit se propage dans des matériaux simples. Ça se complique dans le cas de Noureddine Atalla qui, lui, cherche à expliquer ce qui se passe dans des matériaux à structures multicouches, c'est-à-dire le type de structure utilisé dans les avions. <<Ce que nous tentons de mettre au point, ce sont des modèles mathématiques qui vont expliquer la propagation du bruit à travers des plaques, des cavités d'air et des matériaux poreux combinés de toutes sortes de manières, explique l'acousticien. Nous n'aurons plus qu'à entrer les données géométriques et l'ordinateur nous donne une idée de ce qui se passe.>>

Les applications des recherches sur le bruit sont nombreuses et peuvent se faire dans des domaines très diversifiés. Le bruit industriel peut causer des dommages aux travailleuses et travailleurs et même quelquefois mener à la surdité. Les voitures automobiles, les véhicules récréatifs, les avions, les usines et nombre d'appareils sont bruyants. Les industriels sont évidemment intéressés à réduire le bruit qu'ils émettent et sont prêts à y consacrer temps, talent et argent. Outre le FCAR, quelques partenaires privés financent donc les recherches de Noureddine Atalla.

Bruno Levesque

Vignette

La subvention que le FCAR a octroyée à Noureddine Atalla lui permettra de faire avancer ses recherches sur la propagation du bruit dans des matériaux complexes.