Le féminisme a conduit les femmes à plus d'autonomie. La vocation religieuse féminine en a mené plusieurs à l'expression d'une autre Parole. Il est fascinant d'observer en parallèle ces deux mouvements dont les justifications idéologiques sont nettement divergentes et même parfois en contradiction et de constater qu'ils permettent l'un et l'autre des avenues de réalisation pour les femmes. Les religieuses, comme les féministes, appartiennent à ce moment de l'histoire occidentale où les femmes ont tenté collectivement, de diverses manières, d'infléchir l'orientation des nouvelles institutions politiques et économiques.

En cette fin de millénaire, le féminisme et la vie religieuse donnent toutes les apparences d'être à un tournant majeur de leur évolution. On parle régulièrement de post-féminisme comme on annonce la disparition des communautés religieuses. Dans cet ouvrage, Micheline Dumont, professeure à la Faculté des lettres et sciences humaines, montre pourquoi cette dernière prédiction n'a guère de fondement. Particulièrement qualifiée pour faire la lumière sur ces questions, elle nous convie à jeter un regard différent sur les religieuses du Québec.

Pionnière de l'histoire des femmes au Québec, Micheline Dumont enseigne à l'Université de Sherbrooke depuis 1970. Elle est membre du collectif Clio qui a publié l'Histoire des femmes au Québec depuis quatre siècles (Quinze, 1982; réédition, 1992). Elle a également publié deux ouvrages sur l'histoire de l'éducation des filles avec la collaboration de Nadia Fahmy-Eid.

Les religieuses sont-elles féministes? Micheline Dumont, éditions Bellarmin, 1995, 206 pages.