Non merci, Axworthy

C'est un véritable cri du coeur qu'ont poussé les étudiantes et les étudiants des universités et collèges du Québec lors d'une manifestation qui s'est tenue simultanément, mercredi dernier, dans plusieurs villes de la province. <<Non merci, Axworthy!>>, ont scandé des milliers de jeunes en réponse à la réforme du ministre qui mettra un frein à la carrière universitaire de plusieurs d'entre eux.

L'Université de Sherbrooke et le Collège de Sherbrooke ont eux aussi rejoint les rangs des protestataires réaffirmant leur désaccord face à la réforme. <<Avec le dernier budget du gouvernement Chrétien, le ministre Martin a annoncé des compressions unilatérales de 10 p. 100 en 1996-1997 et de 7 p. 100 en 1997-1998>>, a souligné Michel Constantin, président de la Fédération étudiante de l'Université de Sherbrooke (FEUS).

Partant en même temps de l'Université et du Collège, les deux cortèges d'étudiantes et d'étudiants se sont réunis au manège des Fusiliers de la rue Belvédère. Prenant la parole, Janvier Cliche, président du Conseil central de la CSN, a relevé le message contradictoire du discours fédéral. <<D'un côté, on nous dit que l'éducation c'est l'avenir, de l'autre on coupe. À l'heure où se tiennent les états généraux, ce n'est pas le temps de couper dans l'éducation.>>

<<Nous voulons démontrer de façon civilisée notre solidarité, a ajouté Michel Constantin. Une réduction des budgets des cégeps et des universités signifie non seulement une baisse de la qualité d'enseignement, mais également un endettement considérable des diplômées et diplômés de demain.>> En effet, selon les chiffres fournis par la FEUQ, l'endettement moyen pour les étudiantes et étudiants québécois passerait de 14 990 $ à 17 678 $ pour le baccalauréat et de 23 500 $ à 27 980 $ pour la maîtrise. Les frais de scolarité augmenteraient de 900 $ en 1996 et de 600 $ en 1997 pour un total de 85 p. 100 d'augmentation en l'espace de deux ans.

Hélène Goudreau

Vignette

Après s'être réunis devant le manège des Fusiliers de Sherbrooke, les deux cortèges de manifestantes et de manifestants se sont ensuite dirigés devant la place de la Cité.