Le vol de la libellule

Ce matin-là, les résidants de Daytona ont vu de drôles d'oiseaux dans leur ciel sans nuage. La libellule des étudiants en génie mécanique concentration aéronautique de l'Université de Sherbrooke a fait tourner bien des têtes.

La compétition annuelle d'avions téléguidés de la Society of Automotive Engineering est l'endroit par excellence pour aiguiser ses nerfs et s'adonner à la pratique du zen. Il s'agit en effet de faire voler de petits avions avec à bord un poids maximum... et de savoir s'arrêter avant le fatal écrasement.

<<L'Université de Sherbrooke participait pour la quatrième année consécutive, souligne Alexandre Desruisseaux, un des 15 membres de l'équipe sherbrookoise. Nous avons obtenu la 11e position sur les 45 équipes, une belle performance compte tenu des exigences de la compétition.>>

La première exigence et non la moindre consistait à faire voler le petit appareil avec un poids minimum de huit livres. La surface maximale d'ombre projetée par l'avion ne devant pas dépasser 1200 po2, pas question de présenter un Concord. <<Au départ, notre avion pesait 7,5 livres, ajoute Bruno Caron. Nous avons réussi à le faire voler avec 11 livres de plus à bord.>>

Pour mettre toutes les chances de leur côté, les étudiants avaient opté cette année pour une aile en polystyrène composite, un choix qui leur a valu l'appréciation des juges et plusieurs regards envieux de leurs compétiteurs. Passant de la 35e position l'an dernier à la 11e place cette année, l'équipe de l'Université de Sherbrooke s'est classée 1ère au Québec et 3e au Canada.

L'écurie sherbrookoise présente...

Décidément, les étudiantes et les étudiants de l'Université de Sherbrooke font parler d'eux sur le continent. Mettant en pratique la précieuse théorie apprise aux cours, des équipes des facultés des Sciences appliquées et d'Administration ont aussi obtenu de bons classements à plusieurs compétitions automobiles.

L'équipe de la Formule SAE s'est rendue du 15 au 19 mai à une compétition de course et de performance d'envergure panaméricaine qui s'est déroulée à Détroit. Une centaine d'équipes provenant de diverses universités du continent américain étaient inscrites à cette compétition d'ingénierie organisée sous l'égide des compagnies Ford, GM et Chrysler.

Les participantes et participants devaient présenter un véhicule dont le prix de production était inférieur à 8000 $ à l'échelle de 1000 exemplaires et dont la haute technologie était comparable à celle des voitures de compétition. Le coût de production de la Formule SAE des étudiants de l'Université de Sherbrooke était de 7042 $.

L'an dernier, l'équipe de l'Université de Sherbrooke s'est classée au 14e rang parmi tous les participants, au 2e rang à l'échelle canadienne et au premier rang des universités québécoises.

Comme chaque prototype doit différer de celui de l'année précédente, l'équipe actuelle a dû reconfigurer le bolide dans sa conception, sa fabrication et sa présentation. Le prototype de cette année a coûté 35 000 $. Il est propulsé par un moteur Honda et peut atteindre 100 km/h en quatre secondes.

Le véhicule sera exposé au Casino de Montréal du 28 mai au 17 juin dans le cadre d'une exposition tenue lors du Grand Prix Molson du Canada.

Mini-Baja

Après avoir passé avec succès les premiers tests de la compétition internationale d'Orlando en Floride, l'équipe du Mini-Baja, un véhicule tout-terrain conçu par des étudiants des Sciences appliquées, a obtenu une 15e place dans l'épreuve finale.

Au niveau du design, le véhicule a remporté la 9e place sur les 50 véhicules en liste alors qu'il atteignait la 12e position pour la suspension. À l'épreuve finale d'endurance, où le Mini-Baja de Sherbrooke s'est classé 15e, la boîte de transmission a causé quelques maux de tête aux ingénieurs en herbe, pas très bon pour le zen. Le véhicule tout-terrain a quand même réussi un parcours sans faute lors de l'épreuve de maniabilité dans l'eau et s'est classé troisième au chapitre des coûts.

Hélène Goudreau

Vignettes

Jean-Philippe Raîche, Bruno Caron et Alexandre Desruisseaux, tous trois étudiants en génie mécanique concentration aéronautique, ont décroché la 11e place à la compétition annuelle d'avions téléguidés de la Society of Automotive Engineering.

La Formule SAE a coûté 35 000 $ à construire. Heureusement, les étudiants ont pu compter sur la générosité de commanditaires.