Le français et la recherche

Deux professeurs ont participé, du 19 au 21 mars, à un colloque portant sur Le français et les langues scientifiques de demain. Ce colloque, organisé par l'Association canadienne française pour l'avancement des sciences, le Conseil de la langue française et la Société royale du Canada, a réuni 120 chercheuses et chercheurs de partout dans le monde. Chimistes, linguistes, physiciennes, physiciens, géographes et autres spécialistes ont débattu pendant trois jours de la façon d'améliorer la position du français en sciences.

Appelé à prononcer la conférence d'ouverture, le chimiste Pierre Deslongchamps a parlé de son expérience personnelle <<d'un chercheur qui a refusé d'oeuvrer dans de grandes universités anglophones et préféré travailler en français dans son milieu d'origine>>. Voici un extrait de sa conférence : <<Il faut accepter l'évidence du besoin d'une langue technique commune qui puisse être utilisée au niveau des échanges internationaux, que ce soit dans le domaine scientifique, celui des affaires ou autres. Nous en sommes rendus à la nécessité pour chaque personne le moindrement instruite et qui a des besoins de communication au niveau international de posséder un minimum d'anglais.>>

Jean-Marie Dubois, professeur au Département de géographie et télédétection, a participé à la table ronde sur La langue d'usage en science : témoignages de scientifiques. Son allocution, Notre génie scientifique : miroir de notre langue, a porté sur les relations existant entre la montée de l'anglais comme langue de communication scientifique et la course au financement de la recherche. Il a, entre autres choses, déclaré : <<Je suis certain que si les chercheurs chevronnés québécois francophones se décidaient à publier leurs meilleurs résultats de recherche en français, la qualité de la communication tant scientifique que communautaire serait grandement améliorée et que l'on assisterait à un renouveau du français scientifique. De plus, les communautés scientifiques d'autres langues y verraient ainsi un intérêt évident à nous traduire, comme on le fait systématiquement actuellement avec les périodiques et des ouvrages ou manuels russes ou japonais.>>

Bruno Levesque