Quand le mur du silence tombe sur le harcèlement sexuel

Plusieurs pensent qu'un silence entoure les situations de harcèlement sexuel en milieu de travail, mais une étude faite à l'Université de Montréal1 démontre que ce silence n'est pas entier. Si les victimes n'en parlent pas aux instances officielles, elles se confient tout de même.

Une forte proportion de personnes répondantes, victimes de harcèlement sexuel dans le cadre de leurs activités universitaires, indiquent en avoir parlé à leur entourage : sur 140 personnes victimes, 115, soit 82,1 p. 100, en ont parlé à des parents, amies, amis, conjointes ou conjoints et 101 personnes, soit 72,1 p. 100, se sont confiées à des collègues, confrères ou consoeurs. Cette étude établit un écart important entre les confidences à l'entourage (72,1 p. 100 à 82,1 p. 100) et les confidences aux personnes occupant une responsabilité dans le traitement des plaintes (2 p. 100 à 19 p. 100).

Il nous apparaît donc important que les proches des victimes sachent comment les soutenir. Dans un premier temps, ces personnes doivent reconnaître l'existence du harcèlement sexuel dans ses différentes manifestations, car les victimes ont besoin de sentir leur ouverture à cette réalité.

Dans un deuxième temps, il s'agit de recevoir sans jugement ce genre de confidences et de laisser la victime parler des événements vécus et de ses malaises.

Il s'agit, par la suite, d'évaluer avec la victime les moyens en son pouvoir et selon son choix lui permettant de changer la situation. Y a-t-il lieu de faire appel aux ressources internes (gestionnaires, collègues de travail)? Ou plutôt de mettre en pratique des stratégies individuelles telles que prendre note des événements, signifier son désaccord? Ce questionnement peut être soutenu par le Centre de prévention et d'intervention en matière de harcèlement sexuel de l'Université (820-0941).

Oui, le mur du silence entourant le harcèlement sexuel est en voie de tomber. Reste à chacun et chacune d'entre nous d'y contribuer en construisant une chaîne de solidarité pour contrer ce phénomène inacceptable dans notre milieu.

Question du mois

Avez-vous été victime ou témoin de harcèlement sexuel dans le cadre de vos activités à l'Université de Sherbrooke? Si oui, nous aimerions recevoir votre témoignage sur la situation vécue, vos réactions, ainsi que les résultats.

Envoyez vos commentaires au :

Centre de prévention et d'intervention en matière de harcèlement sexuel

a/s Le Groupe J.L.

79, rue Wellington Nord, bur. 200

Sherbrooke (Québec) J1H 5A9

Téléphone : (819) 820-0941

Télécopieur : (819) 820-0997

1. À l'université comme ailleurs, rapport d'un sondage, Université de Montréal, Bureau d'intervention, octobre 1996.