Études sur le mal du siècle

Christian Larivière a entrepris depuis quelque temps un doctorat en sciences cliniques à la Faculté de médecine. Son sujet, en grande vogue à l'heure actuelle, aura sûrement une incidence sur les traitements futurs de ce mal du siècle : les maux de dos.

Christian Larivière possède un baccalauréat et une maîtrise en éducation physique de l'Université de Sherbrooke. Au cours de ses études de maîtrise, il a eu l'occasion d'approfondir ses connaissances en biomécanique. Cette discipline étudie les structures et les fonctions de systèmes biologiques au moyen des méthodes de la mécanique; on peut donc la comparer à une sorte d'ingénierie du mouvement humain.

Pour son doctorat, Christian a décidé de continuer sur sa lancée et d'appliquer la biomécanique aux maux de dos. Ses codirecteurs sont Patrick Loisel, chirurgien orthopédiste et directeur du Département d'orthopédie à la Faculté de médecine, ainsi que Denis Gagnon, professeur de biomécanique à la Faculté d'éducation physique et sportive.

Le dos, cet éternel incompris

Le dos reste sans doute l'une des parties du corps les plus complexes. Christian explique : <<Le dos est méconnu, et c'est d'ailleurs pour cette raison que tant de recherches portent sur ce lui. Dans plusieurs cas, en effet, la médecine traditionnelle ne peut expliquer la provenance de la douleur. Vu sa complexité, il est pratiquement impossible d'étudier le dos dans son ensemble. Je concentre donc mes recherches sur les douleurs lombaires, soit celles du bas du dos.>> Dans 80 p. 100 des cas, la recherche d'un diagnostic spécifique est infructueuse. Même la radiologie demeure impuissante pour ce groupe de patients. Il devient alors difficile d'appliquer un traitement efficace lorsque la source du malaise, muscles, ligaments, vertèbres, disques ou autres, est inconnue.

L'hypothèse que Christian a développée dans le cadre de son doctorat repose sur le fait que les gens souffrant de douleurs lombaires bougent différemment de ceux qui n'éprouvent pas de maux de dos pour simplement éviter de souffrir. C'est grâce à la biomécanique que Christian peut estimer les forces qui s'exercent sur le bas du dos, plus précisément les interactions entre le bassin et la colonne vertébrale.

Pour ce faire, il comparera un groupe de sujets sains avec un groupe de sujets lombaires. Chaque personne effectuera des tâches de manutention sous l'oeil vigilant de cinq caméras qui capteront tous les mouvements effectués sous différents angles. De plus, des électrodes de surface seront appliquées sur la peau des sujets à des endroits stratégiques pour mesurer l'activité électrique des muscles dorsaux, fessiers et ischio-jambiers.

Si son hypothèse s'avère exacte, Christian pourra déceler des indices permettant de différencier les sujets normaux des sujets lombalgiques. Ces derniers effectueraient alors des mouvements différents des sujets normaux pour protéger les parties lésées de leur dos. Cette méthode biomécanique de dépistage des douleurs lombaires pourra alors ajouter une aide objective supplémentaire aux examens cliniques traditionnels. Le développement de cet outil biomécanique pourrait alors servir, dans un avenir rapproché, au suivi des patients en phase de réadaptation fonctionnelle et peut-être même au dépistage de personnes présentant des indices prédicteurs de lombalgies, ce qui toucherait le volet préventif.

Sujets sains et lombalgiques demandés

Si vous êtes un homme âgé entre 35 et 45 ans, que vous avez deux demi-journées à consacrer à la recherche, ce qui de plus vous donnera un léger dédommagement, vous pouvez faire partie du groupe de sujets sains ou encore du groupe de sujets lombalgiques qui permettront à Christian Larivière de vérifier ses hypothèses. Les sujets sains ne devront pas avoir eu de maux de dos durant la dernière année. En ce qui concerne les sujets lombalgiques, ils devront ressentir une douleur chronique dans le bas du dos depuis au moins trois mois. Les intéressés peuvent contacter Christian Larivière au 821-3734 ou encore au 820-0903.

Hélène Saint-Pierre

Vignette

Christian Larivière, étudiant au doctorat en sciences cliniques, concentre ses recherches sur les douleurs lombalgiques et espère trouver un nouveau système de dépistage pour faire un pas de plus dans le domaine complexe des maux de dos.