Hommage à celles qui osent

Travailler, élever des enfants, s'entraîner pour garder la forme, apprendre un nouveau métier, changer de vie, repartir de zéro et surtout, surtout ne pas oublier de penser au souper.

Celles qui osent, il y en a des dizaines à l'Université. À travers des petits gestes du quotidien ou des actions spectaculaires, elles changent le cours de leur vie ou celui de leur entourage. L'Université leur a rendu hommage le 8 mars, lors d'un déjeuner au cours duquel les chants à saveur moyenâgeuse du trio Jennifer Allen sont venus agrémenter les conversations de quelques centaines d'employées et d'employés de l'Université.

Parmi celles qui ont osé et osent encore, on retrouve Lise Lafrance, coordonnatrice des activités de l'École d'été d'anglais. <<Lise a été la locomotive de la mise en place du Programme d'accès à l'égalité, a souligné Colette Ansseau, professeure à la Faculté des sciences. Les personnes qui ont travaillé avec elle et toutes celles qui ont eu connaissance de ses rapports savent à quel point elle a fait preuve de professionnalisme, de persévérance et d'audace tranquille et déterminée.>>

Récemment, Lise Lafrance a travaillé avec le groupe STOPER. Elle a participé à la préparation de travaux scientifiques dont un sera présenté en août à Copenhague au congrès international ÉcoSommet 96. En octobre dernier, elle a séjourné à Madagascar. À titre de chercheuse en environnement spécialisée dans les groupes communautaires, elle y a travaillé à un projet de coopération financé par le Centre de recherche pour le développement international.

Se renouveler sans cesse

Lucille Latendresse, professeure en didactique du français à la Faculté d'éducation, est un exemple pour plusieurs jeunes femmes de l'Université. De petits en grands défis, elle a su, au fil des années, vivre sa vie au maximum. Lui rendant hommage, sa collègue Nicole Nantais, professeure en didactique des mathématiques, a rappelé quelques <<exploits>> de la vie de Lucille Latendresse.

<<Lucille Latendresse est celle qui a osé, en 1956, apprendre l'anglais, mais pas n'importe où, en allant à la source, en Angleterre évidemment; celle qui a osé démarrer une école maternelle et former des éducatrices, mais encore là pas n'importe où : en Inde! À l'aube de sa retraite, Lucille a réaménagé complètement la formule pédagogique de son dernier cours qu'elle vient de donner au trimestre d'hiver.

<<À l'approche de la soixantaine, elle a osé entreprendre des cours de natation alors qu'elle avait une peur bleue de l'eau. Eh bien, croyez-le ou non, de la pataugeuse où elle barbotait il y a trois ans, Lucille a réussi à établir la semaine dernière un record de 12 longueurs de 25 mètres sans arrêt dans la partie la plus profonde, évidemment!>>

Objectif : choisir sa vie

La troisième femme à avoir reçu les hommages de ses consoeurs a été Soucila Badaroudine, responsable de l'aide financière au Service d'animation et d'aide financière. L'engagement indéfectible de Soucila à son travail, au syndicat ou à la ville de Sherbrooke a été souligné par ses collègues des Services aux étudiants.

<<Elle siège depuis 1989 au comité pour le mémoire de la Centrale d'enseignement du Québec concernant les orientations gouvernementales en matière d'aide financière aux étudiants dans les années 1990. Depuis 1993, elle siège au comité pour l'optimisation des modes de fonctionnement en matière d'attribution de l'aide financière de la Direction générale de l'aide financière aux étudiants. Au début de l'année, Soucila a été nommée par le ministre de l'éducation au comité de dérogation de la direction de l'aide financière du ministère de l'Éducation.>>

Malgré ses fonctions de trésorière à l'APAPUS et son engagement comme vice-présidente du Partenariat immigration-travail Estrie, malgré une vie familiale trépidante (elle est mère de jumeaux), Soucila Badaroudine continue à s'entraîner au Centre sportif et songe même à démarrer une petite entreprise!

Étirer le temps

À 14 ans, Reine Gagnon fréquentait les camps d'été pour <<bolés>> en mathématiques. Alors qu'à l'époque, les mathématiques représentaient une chasse gardée masculine et que les mathématiciennes étaient rarissimes, Reine a complété un doctorat en mathématiques avec une thèse d'une qualité exceptionnelle. <<Elle osa ensuite faire trois enfants, un baccalauréat et une maîtrise en informatique, a rappelé Colette Ansseau. Dévouée à son enseignement comme c'est pas possible, elle ose maintenant ajouter à cela la fonction de vice-doyenne à la recherche. Avec elle, nul dossier n'oserait traîner.>>

Reine Gagnon trouve aussi le temps d'être commissaire à la Commission scolaire de Sherbrooke, d'arbitrer et d'organiser des tournois, d'entraîner des équipes de soccer, de faire du patinage de vitesse et de conserver de l'énergie et du temps pour aimer ses enfants. Peut-être que ses connaissances en mathématiques lui permettent de jongler avec les 24 heures que dure une journée et de les faire paraître plus longues.

Hélène Goudreau

Vignette

Quatre femmes ont été honorées dans le cadre du concours Celles qui osent. Il s'agit de Soucila Badaroudine, responsable de l'aide financière au Service d'animation et d'aide financière, qui était représentée par Josée Garceau, Lucille Latendresse, professeure en didactique du français, Reine Gagnon, vice-doyenne à la recherche à la Faculté des sciences, et Lise Lafrance, coordonnatrice des activités de l'École d'été d'anglais (absente au moment de la prise de photo). Derrière elles apparaissent Nicole Charette et Colette Ansseau, deux des organisatrices de l'activité.