Plein la vue... et plein de créativité

Homard à la Newburg, homard thermidor, homard à l'américaine, homard à la sauce pâte et papier... C'est grâce à son exposé sur Les homards au service de l'industrie des pâtes et papiers que Patrick Charest, étudiant en génie chimique à la Faculté des sciences appliquées, a remporté deux prix à la Compétition québécoise d'ingénierie et trois à la Compétition canadienne.

Une bourse de 1200 $ était rattachée au premier prix québécois qu'il a remporté dans la catégorie Solution aux problèmes industriels. L'Ordre des ingénieurs lui a remis un chèque de 1000 $ reconnaissant ainsi l'impact social, environnemental et technologique de son projet.

Patrick Charest a mis en application un procédé permettant de réduire les pertes de fibres lors de la fabrication du papier couché, grâce à l'utilisation du chitosan, un produit fabriqué à partir de carapaces de homards.

<<Le chitosan provient d'un déchet industriel qui normalement serait jeté, explique l'étudiant. De plus, il permet d'augmenter la rétention en fibres dans le papier à des niveaux plus élevés que les agents de rétention traditionnels. Enfin, le chitosan offre la possibilité de réduire les produits chimiques de contrôle de charge, un plus pour l'environnement.>> Inscrit au régime coopératif, Patrick s'est familiarisé avec les tenants et aboutissants de l'industrie des pâtes et papier lors de deux stages à la Kruger de Trois-Rivières.

L'étape suivante pour Patrick a été la compétition canadienne d'ingénierie au début du mois de mars à Vancouver et où il a remporté trois prix. Les Canadiens de l'Ouest ont peut-être été un peu surpris de savoir comment le homard du Québec peut s'apprêter.

Recyclage de déchets dangereux

Guillaume Bouvier, étudiant finissant en génie chimique, s'est également démarqué par la qualité de sa présentation orale lors de la Compétition québécoise. Sa distinction dans la catégorie Étude socioéconomique lui a valu une bourse de 750 $ et un billet pour Vancouver où il a participé lui aussi à la finale canadienne.

Même si la valorisation du recyclage des produits dangereux est à la mode ces temps-ci et qu'elle est politiquement correcte, tout le monde n'est pas convaincu de la valeur économique d'une telle mesure. <<Moi si, lance le futur ingénieur. Le recyclage des déchets dangereux permet notamment de récupérer des métaux purs. Je suis également convaincu que les gouvernements devraient aider et soutenir les industries qui font du recyclage plutôt que de taxer celles qui produisent des déchets dangereux.>>

L'édition 1996 de la Compétition québécoise d'ingénierie a réuni quelque 70 participantes et participants venus de huit universités de la province. Les juges ont été, semble-t-il, très impressionnés de la qualité des présentations. Après tout, un des principaux objectifs de la CQI est de donner aux futurs ingénieurs et ingénieures la possibilité de parfaire leur habileté à bien communiquer leurs connaissances techniques.

Hélène Goudreau

Vignettes

Patrick Charest, étudiant en génie chimique, a remporté trois prix lors de la Compétition canadienne d'ingénierie : la deuxième position au Canada dans la catégorie Solution à un problème industriel, le prix d'excellence en environnement et le prix d'excellence en présentation.

Yves Van Hoenacker, doyen de la Faculté des sciences appliquées, a félicité Marie-Jo Thibault, présidente du comité organisateur, et Valérie Carrier, responsable des commandites et du marketing, pour le succès remporté par la Compétition québécoise d'ingénierie.