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Hommage à Marcel Banville

Le 14 janvier dernier décédait subitement, à l'âge de 62 ans, le professeur Marcel Banville, du Département de physique. Marcel Banville était un homme d'une grande curiosité qui s'est intéressé toute sa vie aux problèmes les plus pressants de son époque.

Après son doctorat à UBC en 1965, Marcel Banville devint un des premiers physiciens nucléaires du Québec. Vers la fin des années 70, ses intérêts se sont déplacés vers l'état solide. Il étudia entre autres les plasmons de surface et devint collaborateur d'une équipe expérimentale spécialisée en spectroscopie infrarouge et Raman. Il appliqua à l'interprétation de spectres complexes les connaissances qu'il avait rapidement acquises et développées dans le nouveau domaine de la micro-informatique. Il s'intéressa aussi aux fractales et au chaos.

À la suite de problèmes cardiaques, il prit une retraite anticipée qui ne modifia en rien son enthousiasme pour la science et pour la nature. En plus de s'adonner à ses passe-temps, menuiserie, peinture, chant choral, ornithologie, ski de fond et aussi à son sport favori, l'escalade, il commença à s'intéresser aux problèmes de la théorie de la complexité. Il devint correspondant pour le journal L'Agora et membre d'une équipe pluridisciplinaire sur la bioéthique. Il mettait la dernière touche à son ouvrage, Le langage de la complexité pour les débutants. Jusqu'à quelques jours avant sa mort, il vint régulièrement au Département de physique pour participer, entre autres, à la rédaction d'articles pour le journal du Département.

Réservé, Marcel Banville était d'une grande générosité. Il possédait un chaleureux sens d'accueil doublé d'une ouverture envers l'étranger. Ses collègues n'ont jamais pu s'empêcher d'admirer son goût de vivre simplement et son enthousiasme sans bornes. Ce n'était pas l'homme des sentiers battus. Un agent de sécurité l'avait même intercepté un jour s'entraînant à l'escalade verticale sur un mur extérieur de la Faculté. Comme dans sa dernière oeuvre, peut-être voulait-il aussi voir de plus haut? Il laisse dans le deuil son épouse Marie-Paule, ses quatre enfants, François, Anne-Marie, Isabelle et Claire ainsi que neuf petits-enfants. Ses collègues perdent un collaborateur et un être cher, aimé et apprécié de tous.

André-Marie Tremblay et Serge Jandl

Département de physique