L'intelligence artificielle de... François Michaud

Il ne s'agit pas ici de son intelligence à lui (même si l'on pourrait le croire puisqu'il n'a que 25 ans et aura son doctorat sous peu) mais bien de son projet de recherche. En effet, François Michaud travaille avec, comment dire... des robots!

Étudiant en génie informatique au Département de génie électrique et de génie informatique, François Michaud élabore un projet qui, en plus d'être original, est à la fine pointe de la technologie. Qui n'a pas rêvé posséder un robot qui accomplirait toutes sortes de tâches? Ce rêve pourra peut-être devenir la finalité du projet de recherche de François puisqu'il étudie les moyens de rendre un système, comme un robot, complètement autonome grâce à l'intelligence artificielle.

C'est entre autres pour ce projet de recherche que l'Association de technologie de pointe du Québec (ATPQ) lui a remis un prix de 5000 $, commandité par la Fondation Desjardins. Les cinq autres universités québécoises participant à ce concours avaient présenté un candidat de 2e ou 3e cycle oeuvrant également dans le domaine de l'informatique. Un des critères de sélection concernait la contribution à l'avancement des technologies de pointe, ce qui n'a sûrement pas nui à François puisque son projet a le potentiel d'amener de grandes retombées dans le monde de la robotique.

R2-D2, un mythe?

Les recherches sur l'intelligence artificielle restent souvent méconnues du public. Malheureusement, le célèbre R2-D2 de la Guerre des étoiles n'est qu'un mythe, du moins pour le moment! En fait, l'intelligence artificielle est une science encore jeune. Elle progresse si rapidement sur des voies périphériques qu'il est souvent difficile d'expliquer ce qui se fait à tous les niveaux.

Le jeune chercheur réussit tout de même à décrire son projet de manière à ce que tout néophyte puisse comprendre. << Mon projet de recherche vise à transmettre une plus grande autonomie à des systèmes qui doivent interagir avec un environnement donné et y jouer un rôle.>>

Le robot de François, simulé pour l'instant sur ordinateur, comporte huit capteurs à sa base comparables à des yeux, et se retrouve dans un environnement qui lui est inconnu. Malgré sa mémoire limitée, il réussit à atteindre efficacement des cibles. Par exemple, le robot peut savoir à quel moment il devra se recharger en énergie et aller à l'endroit où se trouve le chargeur dans la pièce, après y avoir fait une brève exploration.

<< L'architecture du robot regroupe des notions de comportement, de motifs, de besoins, de buts, de mémorisation, de planification, etc. Ce qui lui donne une autonomie lui permettant d'analyser ses propres comportements >>, explique François. Ainsi, le robot peut se << rendre compte >> qu'il se situe entre deux obstacles et que pour sortir de cette impasse, il doit reculer. Il enregistrera cette condition et il ne se fera plus prendre à l'avenir!

Un petit coup d'aspirateur avec ça?

C'est bien beau tout ça, mais que peut-on faire avec un tel robot? Bien des choses en fait. Une utilisation pratique serait sans doute de lui faire accomplir des tâches ménagères, passer l'aspirateur, par exemple. Le robot pourrait ainsi se promener dans la pièce en évitant les obstacles et nettoyer les planchers sans que nous ayons à faire le moindre effort (plusieurs en seraient sûrement ravis!).

Une autre application du système autonome se retrouverait sur Internet :<< On a tendance à oublier que les systèmes autonomes peuvent également servir sur des réseaux informatiques>>, précise François. À ce moment-là, notre <<robot>> se promènerait dans les différents sites pour sélectionner des informations pertinentes à partir des goûts de l'utilisateur. Ce dernier lui aurait préalablement donné des mots-clés pour orienter les recherches. En somme, tout pour nous faciliter les choses!

Après un baccalauréat en génie électrique, une maîtrise et un doctorat sur l'intelligence artificielle à l'Université de Sherbrooke, François entend poursuivre ses études postdoctorales à Boston ou au Rhode Island, aux États-Unis; il en est à faire son choix. Puis, il s'orientera peut-être vers une carrière en enseignement et recherche, mais une chose est certaine, il poursuivra dans la lignée de l'intelligence artificielle.

Hélène Saint-Pierre

Vignette

François Michaud est un jeune chercheur très dynamique qui se consacre à l'étude de l'intelligence artificielle. Gérard Lachiver et Chon-Tam LeDinh, professeurs au Département de génie électrique et de génie informatique, sont ses codirecteurs de thèse.