La FEUS mobilise ses membres!

La Fédération étudiante de l'Université de Sherbrooke (FEUS) a invité ses membres à protester, encore une fois, contre les compressionss fédérales annoncées par le ministre Axworthy. Près de la moitié des étudiantes et étudiants inscrits ont répondu à l'appel de leur fédération.

Quelque 3000 personnes ont signé autant de cartes postales en quatre jours, ce qui a occasionné quelques <<bouchons>> dans les locaux exigus de la FEUS. Un détour qui, selon André Bernard, vice-président aux affaires externes, en valait la peine puisque la Fédération est convaincue de pouvoir faire bouger la lourde machine fédérale.

Dès la première semaine de décembre, les fédérations étudiantes des différentes universités de la province ont envoyé les cartes postales aux sénateurs d'Ottawa. <<Notre stratégie suivante a consisté à demander aux étudiantes et étudiants de téléphoner à leur député, poursuit Vincent Fecteau, vice-président à l'information de la FEUS. Denis Paradis, député libéral dans Brôme-Missisquoi, a donc reçu une série d'appels l'invitant à s'opposer au choix du gouvernement fédéral de couper dans le transfert de fonds aux provinces, compression qui affectera le financement de l'enseignement au Québec.>>

Au cours de la deuxième semaine de décembre, une pétition a également circulé sur le campus avant d'être envoyée à la Chambre des communes. Les dirigeants et dirigeantes de la FEUS ont ensuite rencontré les députés provinciaux et fédéraux afin, encore une fois, de les sensibiliser au bien-fondé de leurs revendications.

Allez, on coupe!

Dans un communiqué émis récemment, la FEUS rappelle que chaque tranche de 100 $ d'augmentation des frais de scolarité pousse de nouveaux étudiants et étudiantes à abandonner leurs études. Selon une étude de l'Association des universités et collèges du Canada (AUCC), chaque hausse de 100 $ se traduit par une baisse de 0,7 p. 100 des effectifs étudiants.

Le Québec se verra privé l'an prochain de 650 millions de dollars de la part d'Ottawa. En enseignement supérieur, un manque à gagner de 150 millions de dollars devra être comblé. Le fédéral promet pour 1997-1998 des compressions encore plus importantes. Il s'agirait alors de retrancher dans les transferts pour le Québec des sommes allant de 1,2 à 1,9 milliard de dollars avec des conséquences directes sur le financement des universités et des cégeps.

Si ces compressions deviennent effectives, les étudiantes et étudiants universitaires verront leurs frais de scolarité augmenter de 1000 $ dès la première année. Combien d'entre eux devront quitter alors leurs études?

La Fédération étudiante des universités du Québec (FEUQ) propose au gouvernement fédéral d'autres solutions pour réduire ses dépenses sans toucher à l'enseignement supérieur. <<Il pourrait imposer les gains de loterie, annuler les dépenses récentes dans le secteur militaire et imposer sérieusement les fiducies familiales>>, conclut Michel Constantin, président de la FEUS.

Hélène Goudreau

Vignette

Comme plus de 3000 étudiantes et étudiants de l'Université, Vincent Fecteau, vice-président à l'information de la FEUS, et André Bernard, vice-président aux affaires externes, ont signé une carte postale pour dénoncer les compressions du gouvernement fédéral en enseignement supérieur.