L'enseignement à son meilleur

En septembre, des étudiantes et des étudiants de Belgique, de France, du Costa Rica, du Canada et même de l'Université de Sherbrooke vont découvrir que l'été a drôlement transformé leur professeur... un petit quelque chose de différent dans leur manière d'enseigner, résultat de quelques jours à l'École internationale d'été en pédagogie universitaire.

Cette première pour la Faculté d'éducation a obtenu tout le succès espéré par les deux organisateurs René Hivon et Jacques Tardif, professeurs et eux-mêmes engagés depuis longtemps dans le domaine de la pédagogie collégiale et universitaire.

La trentaine de participantes et de participants ont été recrutés dans le secteur de la formation universitaire de professionnelles et de professionnels, notamment en sciences de la santé, en sciences humaines, en droit, en travail social, en psychoéducation, en psychologie, en administration, en sciences appliquées et en formation des maîtres.

Comme le mentionnait le dépliant publicitaire de l'événement, le premier objectif poursuivi par cette activité était de développer et d'accroître l'expertise professionnelle dans la planification et la prestation de l'enseignement ainsi que dans l'évaluation des apprentissages. Le deuxième objectif était de mener une réflexion sur l'apprentissage, la motivation, le transfert des connaissances dans la pratique professionnelle, l'enseignement contextualisé ainsi que l'évaluation des compétences.

Les neuf animateurs et animatrices de la semaine, tous recrutés à la Faculté d'éducation, ont bien pris soin de mettre en pratique ce qu'ils cherchaient à enseigner. Dynamisme, interactivité et mises en situation sont donc venus colorer l'horaire de l'École de pédagogie dans le respect des attentes et besoins des participantes et participants. <<Les activités, les synthèses, les plénières ainsi que les interventions théoriques de l'équipe d'animation ont toujours été bien adaptées, souligne Marie-Paule Dessaint, adjointe au vice-doyen aux études de premier cycle. Plutôt que de servir aux participants et participantes toute l'information sur un plateau, on les invitait à découvrir et à vérifier comment ils pourraient l'adapter à leur propre contexte d'enseignement.>>

Un des exercices a été jugé à la fois révélateur et déstabilisant. Invitée d'abord à travailler en sous-groupes, chaque personne a reçu un texte identique accompagné d'une consigne indiquant comment rassembler l'information du texte afin de la présenter aux autres sous-groupes. Une grille de correction permettait ensuite à chaque sous-groupe de s'assigner une note lors de la plénière. Quel étonnement de constater que les notes obtenues par les sous-groupes occupaient une échelle variant de 8 sur 20 à plus de 15 sur 20. Un sous-groupe avait même perdu tout son temps à chahuter!

L'explication de cet état de fait a permis de prendre conscience de la responsabilité du professeur ou de la professeure dans le succès ou l'échec des étudiantes et des étudiants ainsi que dans leur degré de motivation à apprendre. Chaque sous-groupe avait reçu une consigne de travail très différente. Certains avaient en main un moyen efficace de structurer et de hiérarchiser l'information à l'aide d'un tableau alors que d'autres étaient laissés à l'abandon avec une consigne vague. Devinez quel groupe a obtenu la meilleure note?

Comme l'a si bien exprimé un participant : <<La pédagogie est une science comme bien d'autres en évolution. Nous sommes tous conscients de l'importance de la pédagogie pour transmettre efficacement des connaissances. En effet, nous avons nous-mêmes eu de très bons professeurs dont nous avons grandement apprécié l'enseignement et d'autres moins bons, dont nous voulons éviter de répéter les erreurs. On ne peut donc pas ignorer l'importance du contenant (la façon d'enseigner) en étroite collaboration avec le contenu (la matière comme telle)>>.

Hélène Goudreau

Vignette

René Hivon et Jacques Tardif, professeurs à la Faculté d'éducation et directeurs de l'École internationale d'été en pédagogie universitaire, présentent à Mario Laforest, doyen de la Faculté (au centre), le bilan de cette première activité pour la Faculté d'éducation.