Reconnu mondialement pour avoir participé à l'âge d'or de l'escalade au Yosemite en Californie dans les années 60 et promoteur du « clean climbing » et du développement de l'escalade glaciaire moderne dans les années 70, le fondateur de l'entreprise de vêtements et d'équipements de plein air Patagonia a reçu, en novembre dernier, un doctorat honorifique des mains du doyen de la Faculté de génie de l'UdeS, le P^r Gérard Lachiver. Ce titre lui avait été décerné lors de la collation des grades de septembre 2010, à laquelle il n'avait pas pu être présent.

Mais comment un homme né de parents québécois, ayant vécu toute son enfance dans le Maine et habitant maintenant l'Ouest américain, qui n'est pas diplômé de l'UdeS et encore moins ingénieur de formation, peut-il avoir été pressenti pour recevoir un tel honneur?

La réponse vient du directeur du Département de génie civil de l'Université et grand amateur d'escalade, Bertrand Côté, qui a proposé sa candidature : « Si ce n'est pas un ingénieur, c'est un ingénieux! Il a toujours embrassé les valeurs de notre profession telles la conception, l'innovation, le respect de l'environnement, l'entrepreneuriat, l'action directe, l'expérimentation et le développement de produits en ayant recours à l'analyse fonctionnelle et technique, énumère-t-il. Toute sa vie, il a développé et testé des produits et des matériaux en appliquant les principes du développement durable et de l'analyse du cycle de vie, et ce, bien avant que ces termes deviennent populaires. Il allait de soi de reconnaître son innovation, sa contribution et sa réussite internationale. »

Le principal intéressé a été très touché de recevoir ce titre prestigieux, d'autant que le doyen s'est déplacé jusqu'à chez lui, à Ventura en Californie, pour lui remettre. Ayant déjà reçu un doctorat honoris causa de grandes institutions universitaires telles Yale University, Bowdoin College et University of Pennsylvania, c'est de celui de l'Université de Sherbrooke qu'il est le plus reconnaissant. Parce que contrairement aux autres, il honore l'individu et non pas l'entreprise, et aussi parce qu'il fait honneur à ses racines canadiennes françaises.

De plus, les valeurs d'Yvon Chouinard et celles de son entreprise fondée en 1973 et dont le chiffre d'affaires dépasse les 270 M$, rejoignent les valeurs de l'UdeS, notamment du côté du développement durable : Patagonia, qui emploie plus de 1 300 personnes, finance depuis longtemps des projets d'action directe pour la protection de l'environnement. Depuis 1985, elle donne 1 % de ses ventes annuelles à des groupes environnementaux, un effort imité par plus 1 200 entreprises depuis, dont Nike.

L'UdeS se rapproche aussi de ses diplômés californiens

Pas moins d'une soixantaine de diplômées et diplômés de l'Université de Sherbrooke travaillent sur la côte Ouest du Pacifique. Le goût de l'aventure, une opportunité de carrière, l'envie de découvrir… Plusieurs raisons expliquent leur exil aux États-Unis pour franchir une étape importante de leur vie professionnelle.

En compagnie du P^r Gérard Lachiver, Anne Allard et Luc Raîche, respectivement directrice du développement et conseiller en développement philanthropique pour la Faculté de génie et la Faculté des sciences au sein du Service des relations avec les diplômées et diplômés de l'UdeS, en ont visité quelques-uns dans leur milieu de travail.

Parmi eux : Martin Tremblay (Administration 1986) préside Warner Bros. Interactive Entertainment à Burbank. Jean-François Dumais (Sciences 2000) est ingénieur informatique senior pour Apple à Santa Monica. Renée Bergeron (Sciences 1985) est vice-présidente de la section Managed Services & Cloud Cumputing chez Ingram Micro Partner Smart à Santa Ana. Yves Schanck (Génie 1986) agit à titre de principal consultant pour National TelConsultants à Glendale. Serge de Grandpré (Génie 1989), analyste principal pour les systèmes d'affaires IS, travaille chez Amgen à Thousand Oaks.

Les objectifs visés par cette tournée californienne étaient de se rapprocher des diplômés qui font rayonner l'UdeS à l'échelle internationale, de connaître leur cheminement professionnel, d'en savoir plus long sur leur carrière et de les renseigner sur les réussites, les projets et les orientations futures de l'Université. Ceci pour qu'ils puissent contribuer à leur façon à l'essor de l'institution et de ses étudiants en partageant leur vécu ou encore en facilitant l'obtention d'un emploi sous forme de stages. À cet effet, un 5@7 a été organisé à Palo Alto, ville centralisée en Californie, pour favoriser le réseautage entre eux dans l'état même où ils ont choisi de se réaliser. Sept anciens y ont assisté : Jean-René Bédard (Génie 2006) fondateur de Gamify, Jean-Luc Brouillet (Sciences 1982) de Google, Carlos Alfredo Henriquez Buesco (Génie 1990) et Martin Desroches (Génie 1988) de Pacific Biosciences, Robert Tremblay (Génie 1988) de Ericsson, Julie Trudel (Génie 1995) de Medtronic Vascular ainsi que Denis Turcotte (Génie 1986) de Tellabs inc.

« Ils étaient fiers de se retrouver, de constater les réalisations de l'Université et son ouverture sur le monde, puis de se rappeler d'excellents souvenirs dont leurs stages dans le régime coopératif. Grâce à notre séjour là-bas, nous avons pu nous rapprocher de nos diplômés et susciter leur intérêt pour qu'ils se rapprochent de leur alma mater. Ça ne peut qu'être bénéfique pour l'ensemble de notre communauté universitaire », mentionne Luc Raîche, qui entend répéter l'expérience dans un avenir proche.