Événements

Séminaire de maîtrise, Olivier Simard

Date : 19 décembre 2018 10:45

Type : Séminaires

Lieu : D7-2023

Titre: Effet de la compétition de phase sur la rigidité superfluide et sur Tc dans les cuprates. Résumé: La théorie de la supraconductivité nous dit que deux phénomènes sont nécessaires pour la supraconductivité : la formation de paires et la cohérence de phase. La rigidité superfluide permet aux paires de Cooper d’établir une cohérence de phase du paramètre d’ordre. Dans un supraconducteur BCS, les deux phénomènes, formation de paires et cohérence de phase, apparaissent de façon concomitantes à Tc, mais pour les supraconducteurs non-conventionnels, ce n’est pas nécessairement le cas. Elle est ainsi nécessaire afin de soutenir un super-courant de paires de Cooper. Lorsque la rigidité superfluide est faible, la cohérence de la phase peut survenir à une température moindre que celle à laquelle les paires de Cooper se forment, diminuant ainsi la température critique supraconductrice Tc sous sa valeur champ-moyen [1,2]. De plus, la coexistence de la supraconductivité d-wave (dSC) avec d’autres phases, telles l’antiferromagnétisme commensurable [3] (AFM) et les ondes de densité de charge [4] (CDW), peuvent amplifier les fluctuations de phase et, par le fait même, diminuer Tc. Est-ce pertinent pour les supraconducteurs à haute température? C’est la question à laquelle je m’adresse dans cette présentation. Dans le régime sous-dopé en électrons des cuprates, des observations récentes [5] ont montré que la relation de proportionnalité entre Tc et la rigidité superfluide est similaire à celle s’appliquant au régime sous-dopé en trous [6]. Ainsi, afin de comprendre l’effet de la compétition de phase sur Tc, le formalisme adéquat au calcul de la rigidité superfluide en régime de coexistence de phase a été développé. La rigidité superfluide a été evaluée selon tous les axes principaux de la cellule-unité des cuprates en utilisant la théorie de champ-moyen dynamique sur amas (CDMFT) pour différentes valeurs d’interaction de Hubbard U et différents paramètres de liaison forte (tight-binding). Les calculs effectués à température nulle ont été réalisés en utilisant un solutionneur d’impureté d’Anderson de type diagonalisation exacte [7,8,9] (ED). Ceux effectués à température finie ont été obtenus à l’aide d’un des solutionneurs d’impureté de Monte Carlo quantique en temps continu [9] (CT-HYB). La coexistence de phase AFM+dSC a été trouvée seulement à température nulle avec l’ED. Le comportement de la rigidité superfluide en fonction du dopage et de la température est très différent de celui prédit par BCS, mais en accord avec les expériences. Dans le régime sous-dopé, les fluctuations de phase contrôlent la valeur de Tc, en particulier du côté dopé aux électrons. À température finie, l’effet de la frustration de spin sur la rigidité superfluide, le paramètre d’ordre, et Tc a été investigué. Dans le régime sous-dopé en électrons, on conclue que la coexistence AFM+dSC accroît les fluctuations de phase du paramètre d’ordre dSC et, en vertu de la loi de proportionnalité de Uemura, diminuerait la température critique supraconductrice. Dans le régime sur-dopé, on retrouve la relation linéaire entre Tc et la rigidité superfluide trouvée expérimentalement [10]. [1] Nelson, David R. et Kosterlitz, J. M., PhysRevLett.39.1201, 1977 [2] Keimer, B. et al., nature14165, 2015 [3] Mandal, P. R. et al., PhysRevB.97.014522, 2018

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