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Thèse - Patricia GODBOUT

Parallélismes convergents. Traduction littéraire et sociabilité interculturelle au Québec et au Canada anglais durant la décennie 1950

Patricia GODBOUT

Cette thèse présente les trajectoires de Guy Sylvestre, F. R. Scott, Pierre Daviault et John Glassco, quatre écrivains et traducteurs qui ont joué un rôle de premier plan dans l’établissement de réseaux interculturels de sociabilité littéraire au Canada, au cours des années cinquante. Cette décennie, qui constitue une période charnière dans les lettres canadiennes d’expressions française et anglaise, se caractérise, d’un côté comme de l’autre, par l’expression d’une nette volonté de réunir les conditions favorables à l’émergence d’une littérature « nationale ».

Dans cette thèse, ces deux traditions littéraires sont examinées dans leurs points d’intersection, pour en dégager quelques réseaux d’échanges et de contacts entre écrivains d’expressions française et anglaise durant la décennie étudiée. Le fait de jeter un éclairage ciblé sur les « zones frontalières » entre ces deux espaces culturels permet notamment de mettre en évidence le rôle joué durant cette période par la traduction littéraire.

Afin d’étudier les trajectoires de Sylvestre, de Scott, de Daviault et de Glassco au cours de la décennie cinquante, la thèse emprunte divers concepts théoriques à deux domaines principaux : l’histoire littéraire et la littérature canadienne comparée, d’une part, et la traductologie [translation studies], d’autre part. Les trajectoires examinées sont suffisamment distinctes pour donner une idée de la diversité des efforts qui sont entrepris à l’époque afin de définir la relation entre écrivains canadiens de langue française et anglaise.

Mais ces trajectoires se recoupent en même temps en un nombre suffisant de points pour que ces chevauchements permettent de cerner les principaux réseaux interculturels de sociabilité littéraire de cette époque et les débats qui les animaient. La thèse démontre que les relations entre écrivains canadiens de langue anglaise et française dans les années cinquante ont joué un rôle déterminant dans la vision de la littérature canadienne et de la traduction littéraire qui allait se développer au cours de la décennie suivante.