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Quand un rêve dépasse la réalité...

Le premier vol de l'Épervier

David Rancourt, pilote et étudiant
David Rancourt, pilote et étudiant

Les membres du projet Épervier ont franchi une grande étape de leur aventure en aéronautique. Ils ont réussi avec succès leur premier vol d’essai le 16 décembre 2008 au-dessus de l'aéroport de Sherbrooke. À près de 1300 mètres d’altitude et atteignant une vitesse de croisière de 180 km/h, l’Épervier X1 s’est comporté comme prévu et « ses performances ont atteint les prévisions optimistes faites lors de la conception », souligne Mathieu Lavoie, ancien coordonnateur du projet et diplômé de la Faculté de génie depuis décembre dernier.

Pendant l’essai, l’Épervier X1, piloté par David Rancourt, étudiant au Département de génie mécanique, et l’avion du président de l'Association des aviateurs et pilotes de brousse du Québec (APBQ), Gilles Lapierre, ont volé en formation pendant 30 minutes.

Étapes de conception et fabrication

Amorcé en 2006, le projet Épervier a nécessité plus de 12 000 heures de travail. Le rêve s'est concrétisé au prix d'une grande détermination, d'un travail d'équipe et d'efforts soutenus. Différentes étapes ont été franchies depuis la définition de projet, aux performances de vol recherchées (aérodynamisme) jusqu’à la fabrication de l’appareil. Un processus itératif a été déployé où l’aérodynamique est constamment évaluée en fonction de ce qui est ajouté à l’intérieur de l’avion et des systèmes utilisés pour en arriver à un prototype final. Cette séquence d’instructions a été exécutée autant de fois qu’il était prescrit.

Par ailleurs, l’utilisation de matériaux composites a été privilégiée en raison de grands avantages tant au niveau du choix des formes aérodynamiques que de l’esthétique et du glissement favorable de l’air sur les surfaces, favorisant ainsi de meilleures performances du véhicule. De plus, ce revêtement constitué de résine et de fibre de verre apporte une plus grande résistance pour soutenir les forces et supporter les charges demandées.

D’après David Rancourt un des grands faits d’armes de l’équipe au niveau de l’ingénierie s’est concrétisé lors de la pesée au moment de déterminer le centre de masse. Cette étape est cruciale puisque c’est le moment où le prototype doit se tenir en équilibre sur notre doigt sans qu’il ne tombe en avant ou en arrière. « Tous nos calculs réalisés par ordinateur ont été concluants puisque nous sommes arrivés à seulement 1,5 millimètre à côté de la cible fixée sur un avion qui mesure 6 mètres de large », mentionne-t-il fièrement.

L’Épervier, un avion acrobatique

Ce qui distingue l’Épervier des autres avions acrobatiques comme l’Extra 300 ou le Pitts Special se situe au niveau de la puissance du moteur, du coût de l’engin et de la consommation d’essence. L’Extra 300 qui est l’appareil de référence pour les courses aériennes Red Bull aux États-Unis vaut 500 000 $ et l’Épervier X1 pourrait se vendre pour moins de 50 000 $. De plus, il atteint une vitesse de croisière de 340 km/h comparativement à 225 km/h pour le prototype et il est très énergivore avec une consommation moyenne d’essence de 150 $/heure.

Partenariat et commercialisation du prototype

Les partenaires de l’Épervier X1 ont apporté une très belle contribution au succès de ce projet, que ce soit par des conseils techniques, des investissements directs tels un moteur (Rotax : 10 000 $) et de la peinture (Sablage au jet 2000 : 10 000 $), une reconnaissance du milieu et surtout, la confiance manifestée à leur égard.

Présentement, il n’y a pas d’intention ferme de commercialiser le prototype en raison de la demande insuffisante du marché mais la porte n’est pas pour autant fermée. La grande majorité des avions acrobatiques a été fabriquée dans les années 1950. Il se pourrait toutefois que les plans de l’avion soient vendus, compte tenu que la structure du fuselage conçue pour des ailes d’avion acrobatique pourrait servir à des véhicules aériens conventionnels.

Vol inaugural

Le vol inaugural pour le public se déroulera à l’aéroport de Sherbrooke en mars 2009. Les membres du projet Épervier en feront l'annonce sous peu sur leur site Web : Épervier