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Souligner le travail d'une carrière

Des professeurs de trois facultés de l’UdeS mettent sur pied une nouvelle bourse en microscopie, en l'honneur du défunt Pierre Magny

De gauche à droite : Pr Dominique Drouin, Pr Jean-François Beaulieu, Pr Nadi Braidy et le doyen de la Faculté de génie Pr Patrick Doucet
De gauche à droite : Pr Dominique Drouin, Pr Jean-François Beaulieu, Pr Nadi Braidy et le doyen de la Faculté de génie Pr Patrick Doucet
Photo : Michel Caron

Pr Nadi Braidy et Pr Dominique Drouin (Faculté de génie), Pr Jean-François Beaulieu et Pre Christine Lavoie (Faculté de médecine et des sciences de la santé) ainsi que Pr Jérôme Claverie (Faculté des sciences) : ces cinq membres du corps professoral, issus de trois facultés, ont récemment créé un fonds afin d’encourager les étudiantes et les étudiants de 3e cycle à utiliser la microscopie dans leurs projets de recherche.

Grâce à cette initiative, une bourse de 1 000 $ sera remise chaque année à une doctorante ou un doctorant qui a un intérêt pour cet outil d’analyse pour le développement de sa recherche.

Le legs de Pierre Magny

Le défunt technicien Pierre Magny
Le défunt technicien Pierre Magny
Photo : L'ABC Journal

Technicien en microscopie électronique, monsieur Magny a travaillé à l’Université de Sherbrooke de 1971 à 2003. Il a été recruté par le Dr Jean Hugon, avec qui il a développé plusieurs techniques de pointe. Leurs travaux ont fait de Sherbrooke l'un des rares laboratoires de microscopie hautement spécialisés à cette époque. L’idée de nommer la bourse en l’honneur de Pierre Magny est venue de Jean-François Beaulieu, professeur titulaire au Département d'anatomie et de biologie cellulaire.

Je l’ai tout d’abord connu lorsque j’étais étudiant, c’est lui qui m’a introduit à la microscopie. Je l’ai ensuite côtoyé lors de ma carrière de professeur et de chercheur. Son bureau n’était pas plus grand que cinq pieds carrés, et il y avait des papiers partout. Il lisait sur tout et se gardait au courant de tous les développements.

Pr. Jean-François Beaulieu, Ph.D.

Au départ, l’université avait engagé monsieur Magny spécifiquement pour développer cette technologie à la faculté de médecine. Toutefois, il visait plutôt un partage de l’équipement et voyait les microscopes comme des outils pour desservir les besoins de l’université et les différents projets menés. Il a donc été le premier à faire le pont entre les facultés, démontrant ainsi parfaitement la multidisciplinarité de la microscopie.

Pierre était minutieux, attentionné et veillait à l’encadrement des étudiantes et étudiants. Il est celui qui a permis le lien entre les facultés de médecine et de génie, puisqu’il travaillait dans les deux unités et y voyait une collaboration intéressante.

Pr. Dominique Drouin, ing., Ph.D.

Louise Blais Magny, épouse du défunt Pierre Magny (au centre), accompagnée de la soeur de Pierre (Gisèle Magny) et de son mari (Brian Riordan)
Louise Blais Magny, épouse du défunt Pierre Magny (au centre), accompagnée de la soeur de Pierre (Gisèle Magny) et de son mari (Brian Riordan)
Photo : Michel Caron

Monsieur Magny est décédé en novembre 2012, entouré de sa famille. « Il est mort comme il a vécu… serein », se remémore sa femme, Louise Blais Magny. « Pierre ne prenait jamais de vacances. Il disait souvent que les laboratoires de recherche étaient ses résidences secondaires. Quand Jean-François Beaulieu m’a appelée et m’a demandé si j’acceptais que la bourse soit nommée en l’honneur de Pierre, je jubilais, poursuit-elle. Je crois que lui n’aurait pas compris cet hommage. Il aurait dit ‘‘J’ai fait le travail que j’avais à faire’’. Pourtant, on ne connait personne qui ne l’a pas aimé. Il était tout le temps aimable, souriant, humble, et avait un bon sens de l’humour », affirme-t-elle. Touchés par le geste des professeurs, les membres de la famille Magny présents lors de l'annonce (Louise Blais Magny, Gisèle Magny et Brian Riordan) ont décidé de faire un don au fonds de dotation.

« Il s’agit d’un réel honneur que le nom de la bourse soit celui de Pierre Magny. Souvent, le travail des étudiants, des professionnels ou du personnel technique n’est pas assez reconnu, alors que les professeurs ont souvent le crédit des travaux menés », soutient le Pr Nadi Braidy. C’était important pour les cinq membres impliqués dans le projet de souligner l’importance de la collaboration de toutes et tous dans un travail de recherche.

L’inspiration derrière la création de la bourse

Le professeur titulaire Nadi Braidy a toujours été un passionné de la microscopie. L’idée de créer un fonds de dotation lui est venue après le succès du 2020 MSC-SMC Symposium, un congrès qu’il a organisé avec le professeur Jean-François Beaulieu et la professeure Christine Lavoie. L’événement a attiré près de 300 étudiantes et étudiants qui avaient un intérêt marqué pour la microscopie. Afin de garder cet engouement vivant, le professeur Braidy a fait don de sa bourse Prix du chercheur en début de carrière 2020 d’une valeur de 2 500 $ à La Fondation de l’Université de Sherbrooke. C’est à ce moment qu’il a contacté ses collègues avec qui il avait organisé la conférence afin de créer un fonds de dotation d’une valeur de 25 000 $. Il explique que « comme la microscopie est de plus en plus importante, et qu’il s’agit d’un domaine fondamentalement multidisciplinaire, l’objectif de la bourse est d’encourager la création de projets multifacultaires et de fédérer les forces vives de l’université. »

En effet, la microscopie est omniprésente : elle est utilisée dans les microtechnologies, le développement de nouveaux matériaux, l’analyse de tissus vivants, l’imagerie médicale, etc. La bourse est alors une initiative pour motiver davantage l’utilisation de ces techniques dans les recherches.

L’innovation étudiante

Avec cette bourse, la professeure Lavoie et les professeurs Braidy, Drouin, Beaulieu et Claverie souhaitent motiver des étudiantes et étudiants à se renseigner sur la microscopie, les équipements disponibles, et à mener des recherches innovantes qui utilisent cette technologie.