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Karianne Pépin

Une étudiante entrepreneure derrière les insectes dans nos assiettes

Karianne Pépin, étudiante en génie biotechnologique
Karianne Pépin, étudiante en génie biotechnologique
Photo : Michel Caron

Travailler dans ce qui nous passionne est un objectif que plusieurs aspirent à atteindre et qui guidera les décisions personnelles et professionnelles qu’ils prendront. C’est le cas de Karianne Pépin qui a, pour sa part, une passion qui sort de l’ordinaire… les insectes! Alors que certains en ont une phobie, Karianne a tout planifié pour être en contact avec ces petites bestioles, même dans son travail.

Étudiante en génie biotechnologique à l’UdeS et copropriétaire de l’entreprise Tarzan Nutrition, spécialisée en production de farine d’insectes, Karianne peut dire qu’elle est sur la bonne voie. S’étant heurtée à plusieurs obstacles, elle n’a jamais baissé les bras et elle a fait preuve d’initiative et de persévérance pour y arriver. Toujours aux études, elle compte bien jumeler cours universitaires et entrepreneuriat jusqu’à l’obtention de son baccalauréat.

Ténacité récompensée

La future ingénieure n’a pas toujours eu une facilité marquée pour la science. Au secondaire, elle s’est même fait dire qu’elle ne pouvait espérer une carrière dans ce domaine, qu’elle ne pouvait pas poursuivre en chimie et en physique. Ces commentaires ne l’ont pas arrêtée pour autant, ils l’ont simplement forcée à travailler encore plus fort. Une attitude qui l’a menée à être admise à la technique en biotechnologie enseignée au Cégep de Sherbrooke.

C’est toujours ça que j’ai voulu faire, être dans les sciences. Quand on m’a dit que je ne pouvais pas, je me suis dit que c’était tout ce que j’aimais dans la vie, donc je voulais me donner les outils pour réussir là-dedans. J’ai vraiment persévéré pour que ça fonctionne.

Parallèlement à ses études, Karianne est loin d’oublier les insectes, qui restent sa passion première. Elle se lance alors à la recherche d’experts dans le domaine, qui pourront lui donner des conseils et l’aider à réaliser son rêve, et rencontrera Georges Brossard. Le célèbre entomologiste et fondateur de l’Insectarium de Montréal lui dit que les insectes, c’est l’avenir, et qu’elle doit foncer si elle en est passionnée. Peu de temps après cette rencontre, elle s’associera à une enseignante du Cégep de Sherbrooke, qui a vu son potentiel, et rejoindra finalement la petite équipe de Tarzan Nutrition.

Tarzan Nutrition

L’entreprise s’est d’abord fait connaître grâce aux barres protéinées qu’elle transformait et produisait à base d’insectes, mais elle a finalement réorienté sa mission. « On a réalisé que l’aliment transformé, une barre tendre par exemple, était surtout produit par des cuisiniers, des gens qui avaient plus le sens du gout, on s’est dit nous, on est des scientifiques, on va laisser la cuisine aux experts, et ce qu’on va faire, c’est optimiser la production d’insectes pour l’alimentation », explique Karianne Pépin.

L’entreprise s’est alors intéressée au vers de farine. Les propriétaires souhaitent optimiser leur production pour augmenter la qualité et conserver les valeurs nutritives d’un aliment transformé produit avec l’insecte. Ce qui passionne Karianne dans ce processus, et ce qui est devenu son rôle dans l’entreprise en plus d’être copropriétaire et actionnaire, c’est vraiment la production d’insectes, les étapes du procédé pour accélérer et standardiser les méthodes de Tarzan Nutrition.

L’entrepreneuriat, un chemin évident

Pour la passionnée des insectes, l’entrepreneuriat n’était pas une option, mais plutôt une obligation qui ne lui faisait pas peur. Son père étant lui-même entrepreneur, elle avait déjà un modèle dans sa vie et savait à quoi s’attendre. Ce qui l’a poussée encore davantage à devenir propriétaire reste le fait qu’il n’existait pas, ou très peu, d’entreprises faisant la production d’insectes :

L’entrepreneuriat, c’est vraiment pour suivre un rêve, un passage obligé dans le domaine des insectes, parce que je n’avais pas d’exemples. C’est de moins en moins vrai, parce que ce domaine évolue énormément, il y a maintenant une centaine de producteurs d’insectes au Québec.

Même si certains peuvent trouver le défi de jumeler cours universitaires et entrepreneuriat très difficile, Karianne ne trouve pas que cela complique énormément son parcours scolaire ou nuit à son entreprise. Elle compare en fait son rythme de vie à une étudiante ou à un étudiant ayant d’autres types d’engagements extrascolaires. En pouvant compter sur le soutien de l’Accélérateur de création d’entreprises technologiques (ACET), qui collabore avec l’UdeS, et sur les personnes qui l’entourent, elle gère le tout assez bien. L’étudiante constate et apprécie les avantages d’être propriétaire; elle y trouve même une motivation supplémentaire, mais le plus important reste la même chose depuis le début de cette aventure : travailler dans le domaine des insectes.

Fixer des objectifs : la clé du succès

Karianne Pépin a des objectifs professionnels et scolaires définis : « Si une personne veut se lancer en entrepreneuriat, ses objectifs doivent être clairs et elle doit penser à elle, parce que c’est certain que tout le monde va tirer de son côté pour protéger ses intérêts. »

D’ailleurs, de plus en plus d’étudiantes et d’étudiants se lancent en entrepreneuriat à l’UdeS. Karianne remarque la fibre entrepreneuriale naissante chez plusieurs de ses compatriotes de classe, initiative qu’encourage le programme de génie. Selon l’étudiante, les futurs ingénieurs auront, à leur sortie de l’université, tout le savoir technique pour démarrer une entreprise, il ne leur reste plus qu’à s’associer à d’autres personnes qui complèteraient leurs connaissances.

D’ici la fin de son baccalauréat, elle continuera à investir beaucoup de temps dans son entreprise, voyant ce temps passé chez Tarzan Nutrition comme un investissement à long terme et comme une formation pratique passionnante. Karianne Pépin prouve que toute passion peut mener loin, et ce, quelle qu’en soit sa nature.

À propos de l’ACET
Mis sur pied en 2011 par l’Université de Sherbrooke en partenariat avec les gouvernements provincial et fédéral et le milieu des affaires, l’Accélérateur de création d’entreprises technologiques (ACET) souhaite accompagner et faciliter la création d’entreprises en offrant des fonds et du mentorat aux futures entrepreneures et entrepreneurs. L’ACET s’inscrit dans la stratégie Innovation, Partenariats, Entrepreneuriat (IPE) de l’UdeS.


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