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24e Compétition nationale canadienne de canoë de béton

Sherbrooke innove et s’empare du 3e rang

Deux membres de l'équipe du canoë de béton de l'UdeS
Deux membres de l'équipe du canoë de béton de l'UdeS
Photo : Antoine Rainville

Malgré une grande innovation apportée au niveau de la construction du canoë qui comportait son lot de risques, Sherb Attack,  l’équipe de 25 étudiants du canoë  de  béton  de  l’Université  de Sherbrooke,  a terminé au 3e rang en plus de rafler la première position pour la présentation orale. Quinze équipes universitaires ont participé à la 24e Compétition nationale canadienne de canoë de béton qui se déroulait du 10 au 12 mai dernier à l’Université Waterloo en Ontario. « L’exposé oral m’a permis de développer mon sens critique ainsi que ma confiance personnelle devant un public, deux qualités importantes à développer pour tout ingénieur », confie Caroline Isabel, étudiante en génie civil.

En raison des changements apportés par le comité organisateur concernant les agrégats où 25 % de leur volume doit respecter la norme ASTM C330, l’équipe Sherb Attack a fabriqué le canoë avec un moule femelle plutôt qu’un moule à double paroi. Des microbilles de verre, du verre expansé et de l’argile expansée font partie de la recette sherbrookoise pour cet assemblage hétérogène de substances.

Le développement d’un béton fluide, capable de se placer entre les deux moules devenait plus difficile à concevoir pour avoir une bonne mise en place. La nouvelle méthode utilisée facilite l’obtention de la forme désirée ainsi qu’un très joli fini à l’extérieur. Sherbrooke n’est pas la seule équipe à utiliser cette technique peu conventionnelle mais il y en a très peu. Au terme de plusieurs essais effectués afin d’éviter la formation de joints froids lors de la mise en place du béton, les futurs ingénieurs ont fabriqué un béton plus maniable. « Un joint froid est en réalité le joint qui se forme entre un béton partiellement durci et un béton frais, visible à l’œil nu », explique Alex Branchaud, étudiant en génie civil.

Les futurs ingénieurs sherbrookois ont également développé une méthode pour former les surépaisseurs transversales et les plats-bords retrouvés à l’intérieur du canoë. Toutes ces étapes ont été réalisées par les membres impliqués au niveau de la fabrication du béton. « Faire partie d’un club étudiant à l’UdeS nous permet de développer ces habiletés techniques et de mettre en pratique des notions apprises durant les cours », fait valoir Gabriel Shooner-Cormier, étudiant en génie civil. Par la suite, afin de confirmer la qualité de leur méthode, ils ont réalisé une pratique de bétonnage pour être en mesure d’apporter les correctifs nécessaires pour l’étape ultime et fatidique, la coulée du canoë.

La compétition

La compétition officielle avec pointage se déroule autour de quatre disciplines, soit les courses, le produit fini, le rapport technique et la présentation orale. « À la suite de nos performances lors des courses, nous avons ciblé quelques correctifs à apporter au canoë pour la prochaine édition dont sa forme. Nous sommes tout de même fiers des résultats obtenus lors des différentes courses », raconte Frédéric Gamache-Bureau, étudiant en génie civil. Forte de cette troisième position au classement général, la délégation sherbrookoise ne vise rien de moins que la plus haute marche du podium en 2019 alors que la compétition se déplacera à l’École polytechnique de Montréal.

Historique

Depuis les années 60, les étudiants de différentes universités étatsuniennes se réunissent pour une compétition de canoë de béton afin de partager leurs connaissances et leurs innovations. Plus de 200 équipes et 3000 étudiants y ont participé jusqu’à maintenant. En 1995, les équipes canadiennes ont débuté leur propre compétition, la Compétition nationale canadienne de canoë de béton, afin de permettre aux étudiants universitaires de prendre de l’expérience dans un contexte non académique.