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Hoola One : sauver le sable

Une machine-outil pour dépolluer une plage à Hawaï

Plage Kamilo à Hawaï, envahie par des déchets de plastique
Plage Kamilo à Hawaï, envahie par des déchets de plastique

Saviez-vous qu'environ 1 million de bouteilles de plastique sont achetées dans le monde chaque minute ? Une grande partie de ces déchets plastiques se retrouvent dans nos océans, soit huit millions de tonnes par année. Au lieu de se décomposer, ce plastique se brise au fil des années en de plus petites particules qui sont ingérées par les animaux vivant dans ces milieux et remontent la chaîne alimentaire. De futurs ingénieurs sherbrookois concevront et fabriqueront une machine-outil automatisée qui collectera les déchets de petite taille qui s’accumulent sur la plage Kamilo à Hawaï afin de rétablir l’écosystème existant.

« Le documentaire, « Garbage Island : An Ocean Full of Plastic », m’a à la fois interpelé et inspiré la conception d’une machine pour nettoyer les plages tout en récupérant le plastique », soutient Alexandre Savard, étudiant en génie mécanique à l’Université de Sherbrooke. Il existe déjà des technologies développées par Dronyx ou H. Barber and Sons pour récupérer divers matériaux sur les plages mais elles n’ingèrent pas le plastique. Le projet Hoola One (sauver sable en langue indigène d’Hawaï), mené par des étudiants de la Faculté de génie de l’UdeS, consiste en la conception et la fabrication, en collaboration avec le Hawai Wildlife Fund, d’une machine-outil automatisée qui parcourra la plage de Kamilo en enlevant les micro-déchets de plastique au fur et à mesure qu’ils s’accumulent.

De quelle manière le plastique sera-t-il séparé? « Le concept actuel que nous avons développé se rapproche d’une mini-usine mobile de séparation de matières », explique François Pontbriand, étudiant en génie mécanique. Parée d’un système de collecte du sable et d’un tamis tambour pour séparer les bouts de bois et les roches du sable, bien que ce concept ne soit pas encore officiel, cet appareil sera en plus doté d’un système de filtration par densité. « Nous étudions plusieurs concepts à cet égard et nous choisirons en fonction du coût, de l’accessibilité, de l’efficacité et du coût énergétique », ajoute le futur ingénieur sherbrookois.

Toute l’équipe de Hoola One partage les mêmes préoccupations environnementales et surtout le désir de sensibiliser le plus de gens à cette problématique complexe des déchets marins qui polluent des milliers de plages sur la planète. Avec au moins 5,25 trillions de particules de plastique flottant sur l’océan pour une somme de 268 940 tonnes (Sigler, 2014), nous sommes en train de léguer aux générations futures un cadeau empoisonné, d’où l’urgence de trouver des solutions d’ingénierie qui permettront de dépolluer ces plages et restaurer les écosystèmes rapidement.


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