Aller au contenu

Partenariat de 1 M$ entre l'Université de Sherbrooke et la France

Des systèmes intelligents pour accroître la sécurité des automobiles

Les professeurs Denis Gingras et Soumaya Cherkaoui
Les professeurs Denis Gingras et Soumaya Cherkaoui
Photo : Michel Caron

L'Université de Sherbrooke vient de démarrer le développement d'un système informatique autonome pour accroître la sécurité des véhicules. Intégré dans les prochaines générations de voitures intelligentes, ce système permettrait à une automobile de communiquer avec les autres véhicules de son environnement en temps réel, notamment pour effectuer automatiquement des manœuvres d'urgence.

Les professeurs Denis Gingras et Soumaya Cherkaoui, de la Faculté de génie, viennent d'obtenir près de 500 000 $ sur trois ans du Programme de subventions de projets stratégiques du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada. Le projet s'appuie sur un partenariat novateur France-Canada et des collaborations avec l'industrie, qui totalisent des investissements de près de 1 M$.

Échange d'information en temps réel

Les chercheurs sherbrookois développeront un système permettant aux véhicules d'échanger de l'information en temps réel de manière sécuritaire, dans le but d'améliorer grandement la sûreté des passagers. Ces nouveaux systèmes de traitement de l'information intégrés (embarqués) dans les équipements véhiculaires accomplissent des tâches bien précises. Ils permettent par exemple un freinage d'urgence sans l'intervention du conducteur, à la suite d'une communication rapide des données obtenues de l'environnement immédiat.

«L'introduction de nouvelles technologies dans l'industrie automobile est soumise à plusieurs contraintes et exigences, explique la professeure Soumaya Cherkaoui, du Département de génie électrique et de génie informatique. Il faut notamment faire des compromis entre la sécurité, les coûts de production, le respect de l'environnement et les normes et règlements, le tout dans une optique d'optimisation.»

Rendre les systèmes plus robustes

Si on ne tient pas compte des erreurs ou de la distraction du conducteur, la sécurité dépend directement de l'efficacité et de la robustesse des capteurs et des systèmes embarqués. «Actuellement, l'industrie automobile doit répondre à un défi majeur : garantir un très haut niveau de qualité à un coût raisonnable pour favoriser le déploiement à grande échelle et la production de masse d'automobiles intelligentes, souligne le professeur Denis Gingras. L'approche collaborative et distribuée que nous proposons pour la construction d'une perception étendue des véhicules pourrait résoudre en partie ces problèmes», ajoute-t-il.

Parmi les défis auxquels feront face les chercheurs figurent la robustesse des systèmes, c'est-à-dire la capacité à s'adapter et à ajuster leurs performances et leur comportement en fonction de la situation et de l'environnement local. Il faudra aussi accroître le niveau de fiabilité et de qualité des sources d'information, au moyen de capteurs et de médias de communication. De plus, le groupe de recherche étudiera et développera des outils logiciels de traitement du signal et de l'information intelligents et efficaces, qui permettront de transmettre des informations locales de manière fiable.

Partenaires chevronnés

«Ce projet de perception et de communication coopérative dans les technologies automobiles est issu d'un partenariat unique France-Canada, précise Denis Gingras. Il fait partie des rares projets du genre à avoir été acceptés à ce concours, ouvert à toutes les disciplines.»

À cet égard, l'Université de Sherbrooke comptera sur la collaboration du professeur Shahrokh Valaee, de l'Université de Toronto. Les partenaires français proviennent de l'Institut national de recherche sur les transports et leur sécurité, du Laboratoire sur les interactions véhicules-infrastructure-conducteurs, de l'Université d'Evry Val D'Essonne et de l'Université de Paris-Orsay.