2e édition du Palais de justice universitaire
On ne change pas une recette gagnante
C’est le samedi 25 mars dernier au Palais de Justice de Sherbrooke, ainsi que le mardi 28 mars au Centre judiciaire Jean Melanson de la Faculté de droit, que se déroulait le volet procès simulés de la deuxième édition du Palais de Justice universitaire.
Forte d’une expérience couronnée de succès l’an dernier, l’équipe de l’Apprentissage expérientiel de la Faculté a réussi l’exploit de mobiliser encore plus de personnes étudiantes, de ressources, de juges de différentes instances, dont 5 de la Cour d’appel, et d’autres partenaires pour faire une fois de plus vivre une expérience immersive incomparable.
C'était une expérience forte en émotions, mais tellement passionnante et stimulante qui m'a permis de vivre un moment que peu d'étudiants ont la chance de vivre; soit de pratiquer en droit criminel devant un juge avant même d'avoir fait son Barreau.
Rébéka Richard-Lefebvre
Avant 2022, les procès simulés se déroulaient presque exclusivement au Centre judiciaire Jean Melanson, à la Faculté de droit, et étaient parfois présidés par des juges, parfois par des juristes jouant ce rôle pour l’occasion. Le transfert vers le véritable Palais de justice de Sherbrooke, amorcé l’an dernier, donne une toute nouvelle dimension à l’activité. « Encore cette année, non seulement la plupart des juges que nous avons approchés pour une première ou une deuxième année ont accepté sans hésitation, mais certaines et certains ont même proposé d’emblée leurs services pour avoir la chance de prendre part à l’aventure », précise Me Jessie Courteau, coordonnatrice de l’apprentissage expérientiel.
L’horaire de la journée de samedi était extrêmement chargé. Treize procès simulés se sont déroulés simultanément dans différentes salles d’audience. Près de 80 personnes étudiantes ont travaillé d’arrache-pied pendant des mois pour se préparer à cette journée mémorable. Nul besoin de préciser que les corridors du Palais de justice voyaient plus d’action qu’un samedi ordinaire. S’ajoutaient évidemment bon nombre de chargées et chargés de cours, de constables spéciaux, de juges et de témoins.
Fidèle à lui-même, le doyen Louis Marquis n’allait pas rater l’occasion de lancer la journée au moyen d’une allocution à saveur sportive. Il a reculé de quelques décennies pour parler des Héros du samedi, célèbre émission radio-canadienne diffusant les exploits sportifs d’étudiantes et d’étudiants, dans les années 70 et 80, à laquelle il aurait tant aimé participer. « Je me disais qu’un jour, je vivrais, sous une forme ou sous une autre, l’expérience des Héros du samedi, et ce jour-là, grâce à vous, c’est aujourd’hui. […] Vous êtes mes héros du samedi! À commencer par nos personnes étudiantes qui manifestent aujourd’hui leur volonté d’apprendre, mais aussi leur courage. Il y a aussi nos chargés de cours, dont le sens de l’engagement leur aura fait prodiguer conseils et encouragement sans relâche au cours des derniers mois auprès de nos personnes étudiantes; les héros, ce sont également nos vrais juges, qui mettent aujourd’hui leur générosité de temps et d’esprit au service de la jeunesse, de la relève. Ça fait trois séries de héros, auxquelles j’en ajoute une 4e, constituée des membres d’une exceptionnelle équipe facultaire à qui l’on doit l’organisation de ce Palais de justice universitaire. »
La collaboration interfacultaire ayant vu le jour l’an dernier s’est aussi poursuivie. Des étudiantes et des étudiants de la Faculté de médecine et des sciences de la santé (FMSS), accompagnés de leurs chargées de cours, ont ainsi pu agir comme témoins experts dans le cadre des procès qui exigeaient une expertise médicale. Une expérience qui se révélera également très formatrice pour ces personnes qui pourront, dans le cadre de leur pratique, être réellement appelées à témoigner en qualité d’experts dans le cadre de vrais procès.
Cette expérience a été extrêmement enrichissante. La préparation a été longue et ardue, mais tous les efforts que nous avons mis ont été gratifiants au final. Ce qui m'a marqué le plus était d'être devant un vrai juge au Palais de justice de Sherbrooke. Finalement, je tiens à remercier toutes les personnes qui ont rendu cette activité possible, parce que le procès simulé en droit pénal du 25 mars 2023 restera gravé à tout jamais dans ma mémoire.
Jade Couture
Le Palais de justice universitaire devient vraisemblablement un incontournable et une activité phare s’intégrant parfaitement à l’offre de formation expérientielle que la Faculté met de l’avant et peaufine d’année en année.
J'ai découvert un tout autre décorum que celui auquel je suis habitué dans ma profession et j'ai été impressionné par le talent et le professionnalisme des avocates et des avocats de demain. J'ai aussi découvert une autre facette de la pédiatrie en agissant à titre d'expert dans un procès simulé.
Alexis Girard, médecin-résident en 3e année de pédiatrie au CHUS et à la FMSS
La Faculté est extrêmement fière du succès obtenu et des commentaires unanimement positifs qu’elle reçoit autant des personnes étudiantes que des juges qui président les procès. Elle tient aussi à remercier tout le monde qui rend cette activité unique possible, notamment les juges des diverses instances (CQ, CS et CAQ) et différents districts, le personnel du Palais de Justice de Sherbrooke, l’ensemble des chargées et chargés de cours et tout le personnel de la Faculté de droit.