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Émission spéciale impôts de RDI Économie

« Traduire » la fiscalité, une réponse à la fois

Marie-Audrey Kirouac et Michel Mercier-Desjardins
Marie-Audrey Kirouac et Michel Mercier-Desjardins
Photo : Michel Caron

Le 3 avril 2019 se tenait l’émission spéciale impôts de RDI Économie. Depuis quelques années, l’émission animée par Gérald Fillion mobilise les étudiants et étudiantes de la maîtrise en fiscalité : ils répondent aux questions du public, sous la supervision de membres du corps professoral. Marie-Audrey Kirouac et Michel Mercier-Desjardins ont participé à cette aventure, qui leur a demandé de jouer les équilibristes.


Des fiscalistes équilibristes : trop de détails ou pas assez?

Marie-Audrey et Michel sont visiblement passionnés de fiscalité. Cet enthousiasme n’est pas étranger à leur plus grand défi du 3 avril : trouver l’équilibre entre la réponse la plus complète et la réponse la plus utile.

 L’exercice nous apprend à nous recentrer sur la personne derrière la question, souligne Marie-Audrey. Il nous force à nous arrêter aux réels besoins d’information : les gens ne sont pas des experts. Ils cherchent des experts pour leur traduire les méandres de la fiscalité.

Marie-Audrey Kirouac (à droite) prépare sa réponse à une question du public.

Marie-Audrey Kirouac (à droite) prépare sa réponse à une question du public.


Photo : Jocelyn Riendeau

Elle explique avoir reçu une question à propos de la succession : la personne demandait si l’argent reçu par l’entremise d’une assurance-vie était vraiment exempt d’impôts. « La réponse, c’est oui… pour la grande majorité des cas. Certaines situations d’exception exigent de déclarer ce montant, mais impliquent des réalités tellement précises que les gens qui les vivent seront probablement déjà au fait des détails. »

Michel a vécu les mêmes enjeux, qu’il relie à l’absence de contexte. En effet, les étudiants et étudiantes reçoivent les questions de la part de journalistes de RDI, à qui ils remettent leur réponse : ils n’ont pas d’interaction directe avec le public. Impossible, donc, de demander des clarifications. « On accompagne les gens, en leur livrant la réponse la plus plausible, puis en les guidant vers des ressources complémentaires, au cas où leur situation serait différente. »

Marie-Audrey, qui se dirige vers le droit des affaires (où fiscalité et droit se mêlent souvent!), a aussi apprécié ce contact privilégié avec les particuliers : « Ce sont des enjeux différents, avec lesquels je suis plus rarement en contact. C’était intéressant! » Est-ce étonnant, de la part d’une étudiante qui admet s’être inscrite à la maîtrise en fiscalité beaucoup pour « le défi intellectuel »?

Une pratique adaptée à la réalité de maintenant... et de la fin de leurs études

Aux yeux des deux, l’exercice a atteint son but : les plonger dans la réalité. « Tout le groupe est immergé dans la fiscalité… Entre nous, c’est facile d’utiliser des termes précis pour parler de réalités fiscales. Mais, s’ils sont clairs pour nous, ils restent obscurs pour la plupart des travailleurs », explique Marie-Audrey.

Michel juge que c’est une compétence utile pour leur emploi à venir.

 La fiscalité, c’est humain, fait-il valoir. Elle touche, entre autres, aux entreprises des gens – ce sont leurs projets, leurs “bébés”.

À la fin de l'émission, le groupe se réunit pour immortaliser le moment.
À la fin de l'émission, le groupe se réunit pour immortaliser le moment.
Photo : Fournie

Savoir transmettre clairement les informations pertinentes est donc prioritaire pour celui qui travaillera avec une compagnie appuyant la gestion de petites et moyennes entreprises en Mauricie, d’où il est originaire… « Travaillera »?

Oui, « travaillera » : à la fois Michel et Marie-Audrey ont un poste qui les attend à la sortie de la maîtrise, grâce à leurs stages et à la Journée carrière à laquelle ils ont participé au début janvier. Pour l’occasion, 45 employeurs tentaient de recruter une ou plusieurs ressources parmi les 60 étudiants et étudiantes. Chaque membre du groupe a donc déjà un emploi qui l’attend à la sortie de la maîtrise, qui dure 12 mois, soit 3 sessions.

Une préparation adaptée et humaine

Marie-Audrey et Michel ont participé à l’émission alors qu’ils terminent tout juste leur 2e session. S’y sentaient-ils bien préparés par leur formation? « Tout à fait », répondent-ils d’emblée. Le corps professoral leur a proposé une activité préparatoire à partir de questions soumises l’année précédente.

Mais, au-delà de cette journée particulière, ils reconnaissent la valeur pratique de leur formation, où ils explorent à la fois de grands courants théoriques et leurs applications à des situations précises.

 Le corps enseignant vient du milieu de pratique – et y est encore actif, insiste Marie-Audrey. Ça fait toute une différence sur les exemples qu’il nous propose et les apprentissages que ça nous apporte.

Michel renchérit : « Et, comme les professeurs et les chargés de cours mettent leurs connaissances à profit jour après jour, ces dernières sont aussi beaucoup plus actuelles. »

Ceux qui se sont laissés charmés par l’expérience télévisuelle l’instant d’une journée soulignent aussi la grande collégialité qui règne dans leur groupe. « Régulièrement, on nous rappelle que nous avons déjà des postes à la sortie de la maîtrise et que, par conséquent, la compétition pour les notes est superflue », expose Michel.

« Ce qui compte, c'est que l'ensemble du groupe s'élève, que tout un chacun tire le plus possible de sa formation. »

Michel Mercier-Desjardins a répondu à une question du public en direct sur le compte Facebook de RDI Économie.

Michel Mercier-Desjardins a répondu à une question du public en direct sur le compte Facebook de RDI Économie.


Photo : Jocelyn Riendeau

Un exemple? Michel a réalisé un Facebook Live avec son partenaire de travail, Antoine Landry, pendant lequel ils répondaient à une question que Gérald Fillion leur transmettait. « C’était ma première expérience de diffusion en direct. Je suis à l’aise de parler en public, mais ça reste stressant. Ma réponse n’était donc pas aussi complète que j’aurais voulu, mais j’ai pu compter sur Antoine pour la peaufiner. »

Et la complicité visible entre Marie-Audrey et Michel est une preuve supplémentaire que l’ambiance détendue qui règne dans leurs cours se répercute sur leurs apprentissages. « Les liens que nous tissons maintenant nous serviront plus tard », conclut Michel.

L’émission spéciale impôts de RDI Économie

Dans cette septième édition, l’équipe de Gérald Fillion a couvert plusieurs sujets : les modifications de cette année, les moyens de maximiser ses déductions et, plus particulièrement, des conseils pour les travailleurs autonomes. Des reportages ont survolé l’impact des budgets provincial et fédéral sur les familles, la réalité de bénévoles qui aident des citoyens à remplir leur déclaration d’impôts et les mesures fiscales destinées aux aînés.

Les réponses données par les étudiants et étudiantes de la maîtrise en fiscalité sont disponibles sur le site de Radio-Canada.


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