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Article de vulgarisation - cuvée 2021

Les biochars envahissent nos champs pour le plus grand bonheur des agriculteurs

Ce texte de vulgarisation a été rédigé par Marc-Antoine Brousseau, un étudiant en première année du baccalauréat en études de l’environnement, dans le cadre du cours ENV 130 Communication donné par Catherine Dumont. Vous trouverez les références mentionnées dans le texte à la fin de l'article. 

L’objectif consistait à mesurer la qualité de l’expression et la capacité de vulgarisation des étudiants et étudiantes : titraille accrocheuse, angle de traitement original, respect des principes de la pyramide inversée, procédés de reformulation et de vulgarisation, qualité de la langue, pertinence des éléments visuels et vivacité de l’écriture. 

En tout, 10 articles couvrant trois grands thèmes seront publiés : l’agroalimentation, la faune et les infrastructures.

Avec leur nom à l’allure guerrière, les biochars sont de véritables alliés des agriculteurs. Cette matière organique augmente leur production annuelle de 10% après une saison, comparativement au compost traditionnel (Allaire et al., 2015). De plus, il a aussi des effets bénéfiques pour la santé des animaux en réduisant leurs besoins en antibiotiques ! Ce composé organique miraculeux fait ainsi partie de la grande guerre à la pollution des lacs et des rivières, permettant à ceux qui l’emploient de réduire considérablement leur usage de produits chimiques.

Le sauveur tant attendu?

Le biochar ne sauvera peut-être pas nos vies. En tout cas, pas comme Superman ou Spiderman. En revanche, il a pour fonction d’augmenter la production agricole pour une même superficie, comparativement au compost traditionnel. Pour fabriquer ce composé organique, des résidus forestiers sont nécessaires. Cette matière est ensuite chauffée à très haute température sans oxygène pendant quelques secondes ce qui augmente sa concentration en carbone. Ce procédé, appelé la pyrolyse, est responsable de la transformation du bois en charbon de bois : le biochar. Il peut prendre plusieurs formes, comme en petits bâtonnets ou une fine poudre. En tout, ce sont plus de 200 types de biochar qui peuvent être produits, et chacun a des caractéristiques pour un usage qui lui est propre (Monat, 2021). Pour l’instant, il est surtout utilisé en agriculture, grâce à ses propriétés très intéressantes. Il permet notamment de conserver la structure des sols pour une meilleure circulation de l’eau ainsi que de retenir des nutriments essentiels à la croissance des plantes. Les pores du charbon servent de petites maisons aux microorganismes. Ceux-ci dévorent ensuite les minuscules particules de charbon qui servira ultimement de nourriture pour les plantes (Shackley et al., 2016).

Charbon aux multiples fonctions

Le biochar a un grand avantage face au compost, il dure beaucoup plus longtemps, ce qui ne requiert pas le besoin d’être remplacé chaque année. Un énorme gain de temps pour les agriculteurs est ainsi réalisé. De plus, il retient beaucoup plus d’eau que ce dernier. En effet, Suzanne Allaire, directrice générale pour GECA environnement, une firme spécialisée dans les biochars, raconte que l’importante rétention d’eau de ce matériel serait bénéfique aux pays arides qui reçoivent moins de précipitations, ce qui permet de combattre les famines.

En Afrique, on peut doubler les cultures grâce au biochar… 

Suzanne Allaire

En plus de possiblement régler le problème de la famine dans quelques régions du globe, le biochar permet aussi de réduire l’utilisation d’une grande partie des antibiotiques pour les poules, car il protège contre plusieurs maladies lorsqu’il est utilisé sur le sol (Monat, 2021). Enfin, la dernière fonction notable, et non la moindre, est la capacité des biochars à participer à la décontamination des sols tout en filtrant les effluents toxiques qui pourraient possiblement contaminer les plans d’eaux.

Le biochar, par ses multiples propriétés physiques et chimiques, changera la façon de fertiliser les champs dans un avenir rapproché. La législation canadienne a d’ailleurs récemment changé concernant l’utilisation du biochar, ce qui permettra de diffuser rapidement ce nouveau procédé (Monat, 2021). Bientôt, ces résidus carbonisés déferleront dans les champs à la recherche du prochain domaine à conquérir!

Références 

Allaire, S., Baril, B., Vanasse, A., Lange, S., MacKay,J., et Smith, D. (2015). Carbon dynamics in abiochar-amended loamy soil under switchgrass. Canadian Journal of Soil Science, 95(1), 1-13. 

Monat, C. (journaliste). (2021).  Biochar : un amendement à effet prolongé [Reportage]. La semaine verte.

Société Radio-Canada. Shackley, S., Ruysschaert, G., Zwart, K. et Glaser, B. (2016). Biochar in european soils and agriculture: Science and practice (1).

Image 1: Biochar
https://www.flickr.com/photos/visionshare/4884821703

Image 2 : processus de fabrication du biochar par la pyrolyse
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Combustion_du_bois.png


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