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Article de vulgarisation - cuvée 2021

Deux laits, deux sucres et des pesticides…L’enjeu des monocultures de café

Photo : Pixabay

Ce texte de vulgarisation a été rédigé par Iléna Lefebvre, une étudiante en première année du baccalauréat en études de l’environnement dans le cadre du cours ENV 130 Communication donné par Catherine Dumont. Vous trouverez les références mentionnées dans le texte à la fin de l'article.

L’objectif consistait à mesurer la qualité de l’expression et la capacité de vulgarisation des étudiants et étudiantes : titraille accrocheuse, angle de traitement original, respect des principes de la pyramide inversée, procédés de reformulation et de vulgarisation, qualité de la langue, pertinence des éléments visuels et vivacité de l’écriture.

En tout, 10 articles couvrant trois grands thèmes seront publiés : l’agroalimentation, la faune et les infrastructures.

Faites-vous partie des deux Canadiens sur trois qui consomment du café? (Borde, 2017) Si oui, vous ignorez probablement que votre petit breuvage matinal a causé beaucoup de torts à l’environnement. En effet, la popularité grandissante du café pousse les producteurs à opter pour la pratique destructrice de biodiversité qu’est la monoculture.

La culture de café se fait dans les pays équatoriaux du monde entier. Anciennement, les plantations de caféiers se faisaient sous un couvert d’arbres diversifiés, et plusieurs autres arbustes et plantes se mélangeaient aux petits plants portant les cerises rouges du café. (Schwankner, 2019) Récemment, la diminution des terres possiblement exploitables pour la culture de café a forcé une intensification du processus d’agriculture (Durand, 2014), ce qui est aussi plus rentable pour les petits agriculteurs. Si l’organisation des plantations en monocultures affecte énormément la biodiversité, elle permet cependant aux agriculteurs de répondre à la demande. (Vergriete, 2001)

Arabica, Robusta, Déforesta

La monoculture est une pratique plutôt prisée des producteurs de café afin de répondre à la grande demande mondiale. Pour augmenter la production encore plus, les agriculteurs ont graduellement remplacé les plants de café naturels par des variants plus efficaces. Ceux-ci, contrairement aux plants originaux qui poussent à l’ombre des arbres, doivent être exposés en plein soleil pour vivre. C’est pourquoi les plantations traditionnelles disparaissent graduellement et sont échangées pour des terres défrichées qui accueillent des monocultures. La déforestation se fait dans des zones à forte biodiversité, parfois même protégées, et augmente à raison de 100 000 hectares par année. Dans ces milieux ruraux, la législation sur la protection des forêts n’est pas bien appliquée, donc les activités agricoles ne sont pas surveillées. (Schwankner, 2019)

Le ravageur de ravageurs!

Les effets des monocultures ne s’arrêtent pas à la déforestation. L’homogénéité des espèces rend les plantations beaucoup plus vulnérables aux ravageurs, car ces derniers ont une très belle opportunité de se régaler du même plat, en très grande quantité. (Lortie, 2019) Et comment s’y prendre pour éliminer les ravageurs? Avec des pesticides! Là commence la boucle de détérioration : les pesticides polluent les sols et les espèces environnantes, ce qui les rend encore plus vulnérables aux ravageurs, donc l’utilisation de plus de pesticides est requise et ainsi de suite. (Borde, 2017)

Photo : Pixabay

Que pouvez-vous donc faire?

Bien évidemment, si votre conscience ne peut plus supporter ce sentiment de culpabilité, la diminution de votre consommation de café constituerait la solution la plus réparatrice. Par contre, peut-être préféreriez-vous vous faire couper la main plutôt que de laisser tomber votre dose quotidienne de caféine. Dans ce cas, il est toujours bon d’opter pour des cafés certifiés équitables et biologiques. La certification équitable assure que les travailleurs de toute la chaine d’approvisionnement aient de bonnes conditions de travail, tandis que la certification biologique prouve que le café a été cultivé avec des techniques qui préservent l’environnement. (Meneu, 2020) À vous maintenant de faire votre choix!

Références

Borde, V. (2017, 17 août). Sauver le café. L’actualité.
https://lactualite.com/lactualite-affaires/sauver-le-cafe/

Durand, G. (2014). Le café d’ombre en forêts de montagne mexicaine : combiner la    conservation de la biodiversité et la rentabilité économique des producteurs. (Essai de maîtrise, Université de Sherbrooke, Sherbrooke, Québec).   https://savoirs.usherbrooke.ca/bitstream/handle/11143/8098/Durand_Genevieve_MEI_  2014.pdf?sequence=1

Lortie, M. (2019, 4 septembre). Agriculture : soigner les causes, pas juste les symptômes. La Presse.
https://www.lapresse.ca/actualites/2019-09-04/agriculture-soigner-les-causes-pas-juste-les-symptomes

Meneu, G. (2020, 4 mars). Peut-on boire son café la conscience tranquille? Radio-Canada.
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1646584/cafe-filtre-capsule-ecologique-energie-forets

Schwankner, J. (2019). Analyse de la durabilité du café : production et consommation en Amérique. (Essai de maîtrise, Université de Sherbrooke, Sherbrooke, Québec).       
https://savoirs.usherbrooke.ca/bitstream/handle/11143/15805/Schwankner_Jennifer_M Env_2019.pdf?sequence=1&isAllowed=y

Vergriete, Y. (2001). Modernisation de la caféiculture et biodiversité : une analyse des plantations de café du village Nahua de San Miguel Tzinacapan (état de Puebla), au Mexique. (Essai de maîtrise, Université Laval, Québec, Québec).


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