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Portrait de Gille Delaunais, diplômée de la maîtrise en environnement

« Restez ouverts aux possibilités et opportunités qu’offre votre milieu de travail »

Gille Delaunais est diplômée de la maîtrise en environnement depuis 2008. Elle est inscrite au microprogramme de 3e cycle en conseil stratégique en environnement. Elle est également détentrice d’un DEC en sciences naturelles, d’un bac international en chimie de l’Université Laval ainsi que d’un certificat en développement international de l’Université du Québec en Outaouais.

Présentement, elle est agente de planification, de programmation et de recherche (APPR) en santé environnementale à la Direction de santé publique du Centre Intégré de santé et services sociaux de l'Outaouais.

 « Qu'est-ce qu’un APPR en santé environnementale? Il s'agit d'un professionnel du réseau de la santé qui travaille à identifier, analyser et gérer les problématiques environnementales ayant un impact potentiel ou avéré sur la santé sur un territoire, l'Outaouais dans mon cas. Concrètement, il peut s'agir de la mise en place de programmes de sensibilisation, de prévention et de protection de la santé en lien à ces problématiques, bien souvent avec des partenaires clés (ministère de l'Environnement, MRC et municipalités). Par exemple, nous travaillons, à mettre en place un plan d'adaptation aux changements climatiques afin de réduire les impacts sur la santé de la population, nous analysons les impacts à la santé de rejets industriels, nous faisons la surveillance des réseaux d'eau potable et des lacs et rivières. »

Un parcours presque en ligne droite

Durant sa dernière année de maîtrise, Gille Delaunais travaillait chez Alcoa, en plus d'y réaliser son essai afin de terminer ses études. Cependant, à cause de la crise économique qui a durement frappé le secteur des métaux, elle a dû se trouver un nouvel emploi. C’est ainsi qu’en janvier 2009, elle commence à travailler à la Direction de santé publique de l'Outaouais. Depuis 12 ans, elle occupe cet emploi qui lui offre toujours de nouveaux défis.

« Toutefois, j'ai quand même voulu explorer de nouveaux domaines environnementaux. Rapidement après la fin de ma maîtrise, j'ai entrepris un certificat en développement international afin de pouvoir travailler comme coopérante dans un autre pays. En 2016, je partais travailler en Tanzanie, pour 8 mois, en tant que conseillère en environnement pour des PME. Mon travail consistait à sensibiliser les entreprises aux réalités environnementales locales et à mettre en pratique des gestes plus écoresponsables. Par exemple, nous avons mis en place des systèmes d'économie circulaire pour récupérer les déchets, une formation sur comment faire du compost ou encore comment récupérer l'eau de pluie et irriguer des champs. Cette expérience a été très enrichissante et m'a permis de comprendre que je désirais en faire plus dans mon milieu de travail, au Québec. »

En retournant à la Direction de santé publique du CISSS, elle s'implique dans son syndicat comme représentante syndicale. Elle participe à plusieurs ateliers concernant l'impact des changements climatiques sur le réseau de la santé, de l'aménagement du territoire et de la démographie de la population. Elle a également créé un comité de développement durable dans son unité syndicale.

Lorsqu’elle ne travaille pas, Gille Delaunais profite du plein air et de la nature. Elle adore explorer et découvrir de nouveaux endroits. Avant 2020, elle était une adepte des voyages, de nouvelles explorations et d'aventures. « Je crois que la pandémie m'aura appris que je peux continuer ce style de vie, mais que je ne suis pas obligée d'aller à l'autre bout du monde pour vivre des aventures exceptionnelles. »

Un mot sur la pandémie

Le plus grand défi rencontré durant son parcours professionnel, elle le vit présentement. Comme beaucoup de personnes ayant étudié en environnement, elle a soif de changement, d'aventure et d'action.

« La pandémie nous force à revoir notre mode de vie et ralentit notre rythme à tous. Mon défi est de trouver un sens, un renouveau et une motivation dans un environnement plus difficile. En passant du jour au lendemain en télétravail à temps plein, la réalité peut sembler plus déconnectée et l'on peut se sentir plus isolé. Faire un travail qui m'inspire, que je sais pertinent, voilà ce qui me permet de m'ancrer dans la réalité et de m'asseoir tous les jours à mon bureau à la maison. »

La fierté de se dépasser

Dans le cadre de sa carrière, une des réalisations dont elle est particulièrement fière est sa participation en tant que panéliste à un événement sur les changements climatiques devant une assemblée de 500 personnes.

« Je suis fière de cet exploit pour différentes raisons. Premièrement, un organisme partenaire avec lequel je travaille depuis près de 10 ans reconnaissait mes compétences et mon expérience dans le domaine des changements climatiques. Deuxièmement, cet organisme voyait la pertinence de parler des enjeux de santé quand on aborde les changements climatiques en public, ce qui n'est pas encore admis suffisamment, selon moi. Troisièmement, parler devant 500 personnes est en soi un exploit : vaincre mon stress, être assurée et convaincue de mon message, avoir la vivacité d'esprit pour répondre aux questions adéquatement. Et finalement, j'y ai rencontré Charles Tisseyre puisqu’il animait le panel. Je suis une grande admiratrice de l'émission Découverte depuis toujours. La vulgarisation scientifique est un art qui n'est pas donné à tout le monde. Par la suite, forte de cette expérience positive, j’ai pris la parole devant des foules aussi ou sinon plus importantes. »

Une formation utile tous les jours

Gille Delaunais déclare utiliser régulièrement les connaissances acquises lors de la formation à la maîtrise en environnement.

« Travaillant dans un domaine qui demande des connaissances fines des enjeux environnementaux, de toxicologie ou de droit, c'est facile de faire le lien avec les connaissances acquises. Cependant, j’ajouterais que j'utilise également un savoir-faire que j'ai appris à la maîtrise : la recherche documentaire, le développement d'un argumentaire et la communication/vulgarisation scientifique me permettent d'avoir une méthode de travail rigoureuse et appréciée de mes collaborateurs. »

Voir l'opportunité de réaliser sa mission

Quand j'avais 20 ans, je voulais travailler pour Greenpeace ou WWF; une de ces organisations qui défendent l'environnement contre les grandes multinationales et les gouvernements. Mon conseil : restez ouverts à votre lieu et domaine d'emploi. Jamais je n'aurais pensé travailler dans le domaine de la santé... Après tout, je n'étais pas infirmière ni travailleuse sociale, mais c'est dans ce réseau que j'ai l'opportunité de sensibiliser une population aux changements climatiques et aux différents enjeux environnementaux.


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