Aller au contenu

Nouvelle directive relative au choix du prénom, nom et genre

Choisir une dénomination en phase avec son identité

Cartes étudiantes, adresses de courriel USherbrooke, listes facultaires et bottin de l’UdeS figurent parmi les outils pour lesquels la désignation choisie pourra être utilisée.
Cartes étudiantes, adresses de courriel USherbrooke, listes facultaires et bottin de l’UdeS figurent parmi les outils pour lesquels la désignation choisie pourra être utilisée.
Photo : Michel Caron - UdeS

Légalement, Louis porte le prénom de Caroline, associé à un genre auquel il ne s’est jamais identifié. Alejandra Maria Jenny, d’origine colombienne, porte officiellement trois prénoms. Elle n’a toujours utilisé que le troisième, alors qu’ici, on l’appelle par le premier. Sabrina n’emploie jamais son premier nom de famille, mais il la suit partout dans son parcours universitaire. Grâce à une nouvelle directive mise en place à l’UdeS, le choix de leur prénom, nom et genre sera désormais possible.

Depuis novembre 2019, toute personne employée ou étudiante peut être identifiée, dans les documents non officiels et les communications internes de l’institution, par la dénomination qu’elle aura elle-même choisie. Cartes étudiantes, adresses de courriel USherbrooke, listes facultaires et bottin de l’UdeS figurent parmi les outils pour lesquels la désignation choisie pourra être utilisée.

L’UdeS fait d’ailleurs office de pionnière parmi les établissements universitaires québécois en permettant tant aux membres de sa communauté étudiante qu’à son personnel de modifier, en cours d’études ou d’emploi sur ses campus, l’une, deux ou l’ensemble des trois désignations.

La mise en application de cette directive englobante et inclusive s’inscrit dans notre volonté de faire de notre université un milieu exemplaire sur le plan de l’équité, de la diversité et de l’inclusion .

Pre Christine Hudon, vice-rectrice aux études à l'UdeS

Si la directive permet de faciliter les interactions des personnes qui souhaitent s’en prévaloir dans la communauté universitaire, elle leur permet surtout d’être identifiées comme elles le souhaitent et le ressentent réellement, précise la registraire de l’UdeS, Kim Lagueux Dugal.

À qui s’adresse cette directive?

Tout membre de la communauté universitaire désirant être identifié par un prénom, nom ou genre qui diffèrent de sa dénomination légale peut se prévaloir de cette nouvelle directive.

Toute personne peut le faire, on ne demande pas le motif. On ne considère pas que cela nous regarde.

 Kim Lagueux Dugal, registraire de l'UdeS

Les personnes trans et non binaires, dont le genre auquel elles s’identifient ne correspond pas au sexe qui leur a été assigné à la naissance, pourraient se montrer intéressées, voire soulagées, par cette directive.

Cette dernière faisait d’ailleurs partie des toutes premières revendications du Groupe d'action trans de l'Université de Sherbrooke (GATUS), fondé en 2016. Auparavant, il incombait à chaque individu de devoir sans relâche expliquer le changement qu’il voulait apporter à sa dénomination, auprès de différentes personnes, ce qui pouvait s’avérer extrêmement anxiogène, comme en témoigne Séré Beauchesne Lévesque, du GATUS, qui se réjouit de la mise en application de cette mesure :

Avoir à se justifier, à répéter son histoire, ne pas pouvoir utiliser un prénom choisi, c’est discriminatoire pour les personnes trans, ce qui ajoute au stress déjà vécu au quotidien.

Une personne employée à l'UdeS, qui confirme vivre une transition de genre des plus harmonieuses dans son milieu de travail, ajoute quant à elle :

Savoir que c’est possible d’avoir une dénomination qui correspond à son identité, ça contribue à atténuer le malaise et la souffrance trop souvent ressentis. Ça permet une légitimation dans l’affirmation de son identité .

De l’avis de ces personnes issues de la communauté universitaire, le fait que la directive puisse s’appliquer à toutes et tous lui confère une dimension très humaine, qui permet de normaliser le besoin exprimé, sans avoir à ressentir une quelconque forme de stigmatisation.

Toute personne employée ou étudiante peut être identifiée, dans les documents non officiels et les communications internes de l’institution, par la dénomination qu’elle aura elle-même choisie.
Toute personne employée ou étudiante peut être identifiée, dans les documents non officiels et les communications internes de l’institution, par la dénomination qu’elle aura elle-même choisie.
Photo : Michel Caron - UdeS

Des personnes employées ou étudiantes issues de l’international pourraient aussi souhaiter avoir recours à un prénom autre que leur prénom légal. Les problématiques liées à la graphie et à la prononciation d’un prénom d’origine étrangère pourraient par exemple être contournées. Celles qui portent plusieurs prénoms et noms, conformément à ce qu’indiquent leurs documents légaux, pourraient aussi apprécier ne pas avoir à constamment expliquer quelle dénomination correspond à leur prénom usuel.

Conseillère à l'Agence des relations internationales de l'UdeS (ARIUS), Paula Nevares Waisman précise :

La politique permet aux gens de se reconnaître lorsqu’on les appelle, ce qui est très important au niveau identitaire, d’autant plus lorsque l’on vit dans un pays autre que le nôtre, on est déjà confronté à notre différence tous les jours!

Des balises claires

Les personnes qui souhaitent apporter une modification à leur prénom, nom ou genre pourront utiliser un formulaire en ligne prévu à cet effet. Il sera possible de corriger et de retirer la nouvelle dénomination en tout temps.

Si l’UdeS a prévu une disposition visant à limiter les demandes trop fréquentes ou encore celles, inusitées, pouvant comporter une consonance dérisoire, péjorative, grossière ou faisant référence à un personnage connu, elle fait le pari qu’il n’y aura pas d’abus :

Lorsqu’on décide de modifier sa dénomination, c’est une démarche réfléchie, qui a un impact majeur au quotidien.

 Pre Christine Hudon, vice-rectrice aux études à l'UdeS

Les dénominations légales demeurent toutefois en vigueur pour des documents officiels comme les relevés de notes, les diplômes et les attestations émises par le Bureau de la registraire et les documents de nature financière, comme les factures et les relevés fiscaux. La registraire précise que les universités ont l’obligation de communiquer avec certains ministères et organismes avec le nom légal des personnes fréquentant leurs établissements.


Informations complémentaires