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Nouvelle Stratégie de gestion des matières résiduelles

L’éducation au centre d’un vaste effort collectif

L'UdeS valorise 70 tonnes de matières compostables par an.
L'UdeS valorise 70 tonnes de matières compostables par an.
Photo : UdeS

Quand on pense à la gestion responsable des matières résiduelles, la référence habituelle réside dans le principe des 3RV-E : réduction à la source, réemploi, recyclage, valorisation et élimination. Dans sa nouvelle Stratégie de gestion des matières résiduelles, l’Université de Sherbrooke apporte une nuance importante : afin de tendre vers le zéro déchet, l’Élimination a été remplacé par l’Éducation. Pour le comité de travail à l’origine de la stratégie, cette modification du concept, en totale cohérence avec la mission de l’Université, souligne l’importance de l’information, de la sensibilisation et de l’éducation dans la transmission de comportements écoresponsables.

Déjà classée parmi les meilleures universités au monde en gestion des matières résiduelles, l’UdeS ne s’assoie pas sur ses lauriers. En effet, elle entend, par l’éducation et la sensibilisation, améliorer le tri de ses matières afin de permettre un traitement plus performant et plus local. Elle souhaite notamment maximiser le pourcentage de ses Matières Valorisées au Québec par le biais d’un concept qu’elle désire mettre de l’avant au cours des 4 prochaines années, soit son taux MVQ. « Depuis plusieurs années, notre institution préconise une gestion locale de ses matières résiduelles, comme en fait foi notre unité de compostage in situ. Nous désirons avec cette nouvelle stratégie aller encore plus loin et devenir un joueur influent de la création d’une nouvelle économie circulaire », mentionne Patrice Cordeau, adjoint au Vice-rectorat à l’administration et au développement durable.

C’est la communauté universitaire qui est le premier maillon de la réussite dans la gestion des déchets. À la base, la réduction à la source et le tri des matières vers le réemploi, le recyclage et la valorisation sont possibles parce que chacun et chacune se sent concerné et accepte les compromis nécessaires pour atteindre les objectifs. D’ailleurs Philippe Trudeau, contremaitre en fiabilité des installations au Service des immeubles, mentionne que « l’Université possède plus d’une vingtaine de programmes de récupération lui permettant de dévier de l’enfouissement 72 % de ses matières résiduelles. Le défi actuel, comme partout ailleurs au Québec, réside au niveau de la qualité de nos matières et la solution provient inévitablement d’un effort collectif pour un meilleur tri à la source ».

Déjà 5 millions d’articles de vaisselle en moins dans les sites d’enfouissement!

En octobre 2008, l’Université de Sherbrooke bannissait la vaisselle jetable de ses campus afin d’implanter un programme global de compostage. Outre les 500 000 articles de vaisselle détournés de l’enfouissement chaque année, le programme a connu un vif succès permettant l’implantation dans les mois suivants d’une plateforme de compostage sur le Campus principal. Le projet est devenu une véritable vitrine technologique qui démontre les avantages des bioplastiques dans un système complet de mise en valeur des matières organiques.

Le système fonctionne toujours au maximum de sa capacité : ce sont 70 tonnes de matières compostables qui sont valorisées chaque année sur place. Ce système global intègre une collecte de toutes les matières organiques du Campus principal, incluant la vaisselle compostable, un procédé de traitement en bioréacteur de 21 jours et une utilisation du compost à l'interne. Le compost « made in » UdeS est d’excellente qualité et possède un pouvoir d’amendement exceptionnel.

Grâce à ce programme global de compostage, l'UdeS a été la première université à obtenir en 2009 la certification de niveau 3 du programme Ici on recycle de Recyc-Québec, soit le niveau « performance ». Elle maintient depuis une décennie un taux de mise en valeur de l’ensemble de ses matières résiduelles au-dessus de 70 %, faisant d’elle une des meilleures universités au monde dans ce domaine.

Gestion de la vaisselle 101 : Lorsqu’on veut transporter son repas provenant des casse-croute et de la cafétéria du Campus principal, les deux options offertes demandent un minimum de discipline. Les contenants de qualité sont proposés au Café CAUS (cette semaine, ils sont à 2 $ seulement!) et peuvent être réutilisés partout sur les campus; la vaisselle compostable est aussi proposée, mais le sort qu’on lui réserve une fois le repas terminé a des conséquences directes sur l’environnement : la vaisselle compostable VA AU COMPOST. Autrement, soit elle contamine les matières recyclables si on se trompe de bac; soit elle génèrera des biogaz (CO2 et CH4) dans les sites d’enfouissement si on l’envoie à la poubelle, ce qui contribue à l’augmentation de l’effet de serre. Comment s’y retrouver? Facile : de la vaisselle jetable, ça n’existe pas au Campus principal!

Des étudiants et étudiantes investis d’une mission verte

Plusieurs activités de sensibilisation ont lieu chaque année, notamment lors de la semaine québécoise de réduction des déchets (SQRD), du 20 au 28 octobre cette année. Ce sont surtout les étudiantes et étudiants qui s’investissent à ce niveau, entre autres par le biais du regroupement Campus Durable et du comité FreeGo. Les candidates et candidats de la maîtrise en environnement du Campus de Longueuil ont d’ailleurs remporté le 1er prix provincial de la SQRD 2015 pour les activités mises en place durant cette semaine.

Une campagne de sensibilisation est en cours depuis 2015 afin de renforcer l’adoption de comportements de saine gestion des matières résiduelles chez les locataires des résidences de l’UdeS. L’équipe verte des résidences permet d’accroitre la sensibilisation et l’éducation aux personnes habitants sur le Campus principal. Aussi, une équipe verte évènementielle a été mise en place et participe à rendre de multiples événements plus écoresponsables chaque année.


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