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Portrait de l'enseignant Michel Perron

Sensibiliser à une agriculture plus respectueuse de l’environnement

Michel Perron
Michel Perron
Photo : fournie

Natif de St-Honoré de Shenley en Beauce, Michel Perron est détenteur d’un baccalauréat en agronomie (1967) et d’une maîtrise en écologie agricole (1969) de la Faculté d’agriculture de l’Université Laval.

Il amorce sa carrière au ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec (MAPAQ) à titre de conseiller régional en productions végétales et en agroenvironnement pour les régions de Chaudière-Appalaches et de l’Estrie et d’expert provincial en plantes fourragères. De 2005 à 2013, il est inspecteur professionnel pour l’Ordre des agronomes du Québec. Chargé de cours à la maîtrise en environnement de l’Université de Sherbrooke depuis 2004, Michel Perron est copropriétaire avec ses deux frères de la ferme familiale à Saint-Honoré où il exploite un boisé et une érablière.

Entretien avec ce sympathique Beauceron, installé en Estrie depuis 1973.

Quel est votre domaine d’expertise?

L’agroenvironnement, la production végétale, la phytoprotection, la biologie et la fertilisation des sols.

Comment le goût d’enseigner est-il arrivé dans votre parcours?

Comme agronome vulgarisateur, j’ai très souvent eu l’occasion de donner de la formation, soit par des cours ou des conférences, auprès des producteurs agricoles et des confrères agronomes. Je trouvais stimulant et enrichissant de partager ainsi mes connaissances et mes expériences. J’aimais aussi accompagner dans leur formation les étudiants en agronomie que le MAPAQ engageait chaque été pour m’appuyer dans mon travail.

Que souhaitez-vous transmettre à vos étudiants?

Les enjeux reliés au développement d’une agriculture plus respectueuse de l’environnement tout en étant conscient des énormes défis que ces enjeux représentent pour les producteurs agricoles, principalement ceux du Québec. Je veux aussi qu’ils développent un esprit critique vis-à-vis toutes les nouvelles tendances observées en agriculture et en alimentation et que l’on revienne à la base de la biologie et de l’agronomie dans l’analyse de toutes les formes d’agriculture qu’elles soient conventionnelles, traditionnelles ou avant-gardistes.

Avez-vous une suggestion de lecture ou un documentaire que vous jugez incontournable à la compréhension des défis actuels en environnement?

VERS L’AVENIR QUE NOUS VOULONS. En finir avec la faim et engager la transition vers des systèmes agro-alimentaires durables. ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L’ALIMENTATION ET L’AGRICULTURE, Rome, 2012

En lien avec les enjeux actuels en environnement et développement durable, que considérez-vous comme primordial parmi les compétences à développer par les futurs professionnels en environnement?

Développer de plus en plus une approche holistique et adopter des aptitudes à travailler dans des équipes multidisciplinaires. On doit intégrer les aspects sociaux et économiques aux impératifs environnementaux.

Autre chose que vous aimeriez partager avec nos lecteurs?

Une personne que j’ai eu l’occasion de rencontrer à quelques reprises et dont j’ai profité de ses connaissances lors de ma maîtrise, l’agronome René Dumont. Cet agronome et écologiste a publié plusieurs livres dont L’agronome de la faim, en 1974. Déjà, Dumont avançait un certain nombre de pistes qui sont encore très pertinentes aujourd’hui pour « concilier les droits de la collectivité, qui doit rester constamment en mesure de protéger le patrimoine foncier national et d’en assurer la meilleure utilisation possible », « et celui de l’agriculteur courageux, qui doit profiter seul de ses efforts d’aménagement, de modernisation ». (op.cit. p 113)

Lorsqu'il ne travaille pas, Michel Perron exploite une érablière et un boisé dans sa région natale, en Beauce. Il bricole et fabrique aussi des meubles pour la famille, en plus de s'adonner au vélo et au ski de fond, selon les saisons.

À chaque été depuis 15 ans, il est juge pour l’Ordre national du mérite agricole. Créé en 1889, ce concours représente la plus haute distinction destinée aux entrepreneurs propriétaires d’entreprises agroalimentaires en activité depuis au moins cinq ans.


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